Je suis ravie de vous écrire cet article sur l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, car c’est justement sa réouverture très récente au public qui a déclenché notre envie de visiter le Rouergue !
L’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, une architecture cistercienne exceptionnelle
Les origines de ce monument d’exception remontent au XIIème siècle, avec l’établissement d’une communauté suivant les préceptes de pauvreté et de dépouillement de saint Benoît. Et si je parle de monument d’exception, ce n’est pas vain : il reste en effet peu d’exemple de l’architecture sobre de l’architecture cistercienne. C’est donc toujours un vrai privilège que de pouvoir admirer les lignes épurées d’un tel bâtiment. Même si bien entendu l’édifice a connu une vie bien remplie qui l’a éloigné de son fonctionnement d’origine, cela reste le genre d’architecture que les amateurs d’art apprécieront de voir “en vrai”.
Et il y a de quoi voir ! L’église, bien entendu, est exceptionnelle, avec sa longue nef à vaisseau unique et ses ouvertures en lancettes. Le chœur s’orne d’un triptyque monumental commandé à l’artiste Serpan en 1972 à l’occasion de l’ouverture du centre d’art. Une petite salle capitulaire est attenante. Le dortoir des XVIIème et XVIIIème siècle constitue l’essentiel du bâtiment, qui abrite aujourd’hui la collection d’art contemporain. Le cellier est lui toujours en cours de restauration. Le domaine est également entouré d’un très vaste parc, avec un jardin aux mille rosiers plantés selon les principes du jardinier André Eve.
La collection contemporaine de Geneviève Bonnefoi & Pierre Brache
Le bâtiment a été racheté par Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache en 1959 siècle pour en faire un centre d’art abritant leur large collection d’art contemporain. L’histoire raconte qu’ils ont vendu une œuvre de Brancusi pour pouvoir financer les travaux, qui ont duré une dizaine d’années ! Le centre a accueilli ses premiers visiteurs dès les années 1970. Ils ont légué le lieu et une superbe collection de 1300 œuvres au Centre des Monuments Nationaux après leur décès. Après 3 ans de travaux, le bâtiment a réouvert ses portes au public l’été dernier. Et clairement, déambuler dans le logis abbatial pour admirer cette collection unique est un enchantement.
1300 œuvres donc. Tableaux, sculptures, estampes, dessins, et même broderies et tapisseries se retrouvent tout au long des 19 salles. On y retrouve toute l’avant-garde des années 1945-1975, et notamment la Nouvelle école de Paris qui explore une abstraction lyrique. Après leur installation à Beaulieu, Geneviève Bonnefoi a également voulu faire la part belle à des artistes locaux. C’est 151 artistes différents que l’on peut admirer durant cette visite ! Jean Dubuffet, Simon Hantai, Victor Vasarely ou encore Alfred Manessier sont parmi les plus connus. Mais on se laisse entraîner par de superbes découvertes au fur et à mesure de la visite. Inutile de vous dire que nous y avons passé un long, long moment. Un ravissement pour les yeux.
Les oeuvres qui m’ont marqué à Beaulieu-en-Rouergue
LUMIERE D’AUBE
C’est une des premières toiles que l’on peut admirer en découvrant la collection, et tout de suite j’ai été conquise par cette peinture. Une abstraction qui n’en est pas tout à fait une à la lecture du titre. Une vision du nuagisme, mouvement qui est bien représenté dans la collection Bonnefoi-Brache.
SENANQUE III
Victor Vasarely fait partie de ces artistes que je connaissais déjà un petit peu avant ma visite. Et si j’ai pu avoir du mal à l’abstraction géométrique quand je l’ai découverte, mon regard a totalement changé après l’avoir étudié (1 an à parler de Mondrian en cours de spécialité à l’Ecole du Louvre, ça vous marque !). J’aime la complexité qui se cache derrière la fausse simplicité de ce genre de toile.
VIDE
Françoise Berthelot est une artiste tarnaise. C’est le très beau village de Cordes-sur-Ciel qui abrite son atelier. J’ai été totalement subjuguée par cette sculpture mêlant bois, briques, bronze, pierre et baleines de parapluie (!). Une très grande émotion qui ne s’explique pas, et qui me donne envie de découvrir plus en avant son œuvre.
L’OISEAU FOUDRE
Le contraste entre le fond bleu et la vivacité de la forme orangée a immédiatement attiré mon œil. Une esthétique japonisante qui fait clairement penser à la calligraphie.
Vous l’avez compris, la visite de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue et sa superbe collection d’art nous ont emballé. D’ailleurs, j’ai eu du mal à sélectionner les photos !
Ne manquez pas d’y faire un tour si vous passez dans le coin : toute les informations sont sur leur site.
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2 comments
J’adore les édifices cisterciens. Je ne connais pas celui-ci qui a l’air très beau. Parmi les collections, j’aime beaucoup Lumière d’Aube. A voir en vrai, donc !
Ô oui, c’est vraiment à voir ! Il y a plusieurs œuvres de la mouvance nuagiste qui sont très belles, mais celle-ci m’a vraiment touchée