Une administration entre deux mondes : la vie terrestre et l’au-delà. Toutes les semaines, les fonctionnaires de ce drôle de purgatoire doivent aider les nouveaux morts à régler un détail administratif pour passer dans l’au-delà : choisir le souvenir unique qu’ils veulent garder de leur passage sur Terre. Un parfum, un visage, un geste… Les morts ont une semaine pour faire ce choix crucial.
Récemment, sur les conseil d’un bon ami, j’ai regardé le DVD du film After Life du japonais Kore-Eda Hirokazu, sorti il y a bientôt 20 ans. Oui, 20 ans de retard ça commence à faire belle lurette, mais comme je suis sûr que je ne suis pas le seul qui soit passé à côté, je me suis dit que j’allais vous en parler. Car mine de rien, ce film est rentré d’emblée dans le top 10 de mes films préférés de tous les temps ! Oui oui, rien que ça 🙂
Ce que j’ai adoré dans ce film, c’est son apparente simplicité formelle. Comme dans un documentaire ou dans un cinéma du réel, on assiste aux entretiens successifs des morts qui, jour après jour, tentent avec leurs assistants angéliques de faire le tri dans leur souvenir. Un choix parfois évident, parfois cornélien. Comme on parlerait avec une assistante sociale, les fonctionnaires de cet entre-deux-mondes mettent en scène une étrange maïeutique où l’on évalue l’importance de chaque petit détail. Finalement, regarder rétrospectivement sa vie quand on est mort à 20 ans ou quand on est mort à 80 ans, ça ne fait pas une grande différence. Une vie brève n’est pas moins riche en souvenirs qu’une longue existence…
Dès que j’ai entendu parler de ce film, j’ai commencé à réfléchir… Tiens, quel souvenir je garderais de ma vie ? Je vous avoue qu’une seule semaine n’a pas suffi à faire le tri. Alors j’y repense de temps en temps, et ce sont de nouvelles images qui refont surface.
Et vous, quel est le souvenir que vous emporterez avec vous après la vie ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
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