Le dernier mois de l’année arrive enfin, avec sa bonne odeur de pain d’épice et de vin chaud. Pour finir l’année sous les meilleurs auspices, voici notre sélection des spectacles à voir à Toulouse et dans ses environs tout au long du mois de décembre. Théâtre, danse, concert… il y en aura pour tous les goûts !
Boris Godounov à l’Opéra National du Capitole
Les premières représentations ont eu lieu en novembre et c’est un triomphe. Olivier Py s’est emparé de l’opéra de Modeste Moussorgski et nous entraîne dans une Russie intemporelle où la tyrannie et la corruption sont reines.
Sous le règne d’un tsar torturé par sa conscience et ses crimes passés, un imposteur tente de saisir sa chance en se faisant passer pour l’héritier légitime du pouvoir et récupérer la couronne. Un grand moment du musique classique pour commencer le mois de décembre !
Jusqu’au 3 décembre – tarifs sur le site.
Phèdre ! au Théâtre de la Cité
Ce n’est pas la première fois que je vous parle de Phèdre ! de François Gremaud ici, et ça ne sera certainement pas la dernière ! Ce spectacle qui revisite la tragédie de Racine sur le mode du stand-up triomphe depuis plusieurs années et revient une nouvelle fois à Toulouse.
En ce qui me concerne, j’y retourne sans bouder mon plaisir et j’ai convié plein d’amis à venir découvrir ce spectacle avec moi. Je vous le conseille sans modération et si le spectacle vous plaît, sachez que François Gremaud reviendra au cours de la saison 2023-2024 avec 3 autres spectacles : Giselle… en février, Carmen. en avril et Aller sans savoir où à plusieurs moments de l’année. Que du bon et du très bon !
Du 5 au 9 décembre – tarifs sur le site.
J’accuse [FRANCE] au Théâtre Sorano
Présenté comme un spectacle de confessions intimes et militantes, ce spectacle féministe signé Annick Lefebvre et mis en scène par Sébastien Bournac est une succession de 5 autoportraits de femmes d’aujourd’hui. Une aide-soignante à domicile, une cheffe d’entreprise, une bibliothécaire, une fan de Céline Dion (c’était Isabelle Boulay dans la version québécoise et Lara Fabian dans la version belge) et une auteure contemporaine qui aurait pu être Annick Lefebvre herself.
Les portraits-témoignages auraient pu encore être plus nombreux, mais ces 5 monologues permettent suffisamment de variations, de changements de style pour remplir d’émotions les 2h30 du spectacle.
Du 5 au 8 décembre – tarifs sur le site.
Érection au Théâtre de la Cité
20 ans après l’avoir dansé pour la première fois, Pierre Rigal revient avec Érection, un spectacle qui est l’ADN de sa démarche chorégraphique. Un homme couché au sol essaye de s’ériger, de se lever.
« Ce mouvement est un condensé symbolique fort, une vie, un combat social, un futur à lui seul. Alors les danses saccadées, les acrobaties décalées, les illusions magiques, les lumières trompeuses, les soubresauts humoristiques, les éclats de son et de musique vont nous aider à raconter cette vie en accéléré. Érection est une pièce construite comme une biographie floue, une performance athlétique et poétique, une science-fiction interne et corporelle » (dixit Pierre Rigal himself).
Du 5 au 8 décembre – tarifs sur le site.
Catherine Ringer à la Salle Nougaro
« Ne jamais bâcler de vivre. » Ce vers pourrait être la devise d’Alice Mendelson, aujourd’hui presque centenaire, qui a toujours cultivé le don précieux de s’émerveiller de tout : du quotidien, des couleurs, des instants, des hommes, de l’amour. Cette façon d’envisager la vie avec joie, sans renoncement, parcourt ces textes épars, écrits durant plus de soixante-dix ans et conservés dans ses archives, sans but précis. Une activité secrète qui n’aurait jamais dû connaître un autre destin. C’était sans compter la rencontre avec Catherine Ringer, la poésie à fleur de peau. Sa voix puissante, emblème du rock très singulier des Rita Mitsouko, sert l’incroyable vitalité de ces poèmes, accompagnés au piano ou chantés.
Les 6 et 7 décembre – 22 à 37€
Tugan Sokhiev Elias Grandy et le Testament d’Orphée à la Halle aux Grains
L’Orchestre national du Capitole retrouve ne retrouvera pas son ancien Directeur musical Tugan Sokhiev… Contraint d’annuler sa venue pour Le Testament d’Orphée, il sera remplacé par le jeune chef d’orchestre Elias Grandy. Le pianiste Jean-Frédéric Neuburger (qui devait remplacer Maria João Pires initialement prévue) sera quant à lui remplacé par Mao Fujita, pianiste japonais de 25 ans. Le programme reste le même : deux chefs-d’œuvre romantiques de Beethoven et Brahms.
Le Concerto pour piano n°4 de Beethoven étonne toujours par son audace et son aspect théâtral. Son mouvement lent, conversation animée entre le piano et l’orchestre, a évoqué à de nombreux commentateurs la vibrante plaidoirie d’Orphée réclamant le retour parmi les vivants de son Eurydice. Les pas que Brahms entendait derrière lui n’étaient pas ceux d’Eurydice mais de Beethoven : longtemps hanté par la figure du maître au point de ne pouvoir composer une symphonie, Brahms laisse avec la Symphonie n°4 – son ultime – un testament musical bouleversant.
Les 7 et 8 décembre – de 18 à 65€
Les Fatal Picard + Igloo Banana au Bikini
D’après ses parents – une famille tétraparentale point trop dysfonctionnelle – c’est un bien beau bébé de 11 titres écrits et composés durant le désormais historique ministère de Sainte Roselyne Bachelot, quelque part entre Rennes, les Landes, Lille, Paris, et le Puy du Fou.
Fidèle à cet ADN qui fait l’originalité du groupe depuis l’an 2000 – une combinaison unique faite d’humour, de rock, de chanson française, d’énergie et d’engagement – Les Fatals Picards ont une nouvelle fois décider de poser les seules questions qui méritaient de l’être : Quel plus beau cadeau pour Noël qu’une boîte de Playmobils complotistes ? Comment choisir son adolescent(e) en fonction de la marque de son téléphone portable ? Une rupture sentimentale à Limoges est-elle plus supportable qu’à Montréal avec l’accent québécois ? Le métal vosgien des années 80 a-t-il encore sa place dans le paysage musical actuel ? Le pull-moche de Noël est-il moche parce qu’il est beau ou est-il beau parce qu’il est moche ? Vaut-il mieux se promener la nouille à l’air sur une plage normande qu’en costard cravate dans les couloirs d’une tour de La Défense ? Est-il vrai que quand la France vend et fabrique des armes, c’est un enfant du Yémen qui retrouve le sourire ?
Tant de questions et bien plus de réponses encore dans Le syndrome de Göteborg, le nouvel album des Fatals Picards, présenté ce mois-ci sur la scène du Bikini…
Le 8 décembre – de 26,50 à 30€
West Side Story, version Big Band, à la Halle aux Grains
The Amazing Keystone Big Band embarque l’irrésistible partition de Leonard Bernstein sur son versant le plus jazz.
C’est un classique du répertoire lyrique américain, une œuvre imparable dont le succès planétaire doit autant à la musique de Leonard Bernstein qu’à son intrigue, indémodable : créé en 1957 à Broadway, ce « musical » exporte le drame de Roméo et Juliette dans les ruelles de Harlem où Maria et Tony vivent une histoire d’amour forcément impossible, sur fond de bandes rivales. Spielberg l’a porté à l’écran il y a quelques années avec beaucoup de talent ! The Amazing Keystone Big Band, grand ensemble jazz de 17 musiciens aventureux dirigés par Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Fred Nardin et David Enhco, s’empare à son tour de la partition pour la faire joyeusement swinguer.
Le 9 décembre – de 10 à 28€
Hoshi au Bikini
Depuis quelques années, il faut compter avec Hoshi dans le paysage musical pop français. Vous avez déjà entendu chacun de ses tubes : de Ta marinière à Amour censure. Elle a depuis sorti plusieurs autres albums, dont Sommeil levant en 2021. Connue pour son style musical pop-rock et ses paroles poétiques et engagées, sa tournée passe par Toulouse, pour le plus grand plaisir de ses fans !
Le 13 décembre – à partir de 32€
Zéphyr de Mourad Merzouki au Théâtre de la Cité
Après Folia, Pixel ou encore Vertikal, Mourad Merzouki revient à Toulouse le vent dans les voiles de sa dernière création, Zéphyr. Cette nouvelle aventure chorégraphique commandée pour le départ du Vendée Globe en 2021 est une ode à tous ceux qui risquent leur vie en mer.
Ode aux danseurs également : légers, libres, propulsés, plaqués au sol, flottant face à d’immenses ventilateurs, dans un décor mouvant d’images projetées, les dix danseurs de la compagnie Käfig mènent une lutte forcément inégale contre les vents, les tempêtes et les marées. Une traversée épique et puissante qui démontre une nouvelle fois la capacité de Mourad Merzouki à faire naître des univers inédits.
Du 13 au 16 décembre – de 22 à 37€
Le Messie de Haendel à la Halle aux Grains
Chaque mois, les Grands Interprètes nous proposent des moments musicaux plus somptueux les uns que les autres. Ils accueillent ce mois-ci le chœur Accentus et l’Ensemble Insula Orchestra sous la direction de Laurence Equilbey. Le Messie de Haendel est une œuvre qui regorge de joie et d’émotion. La soprano Sandrine Piau sera entourée par la relève du chant baroque : le solaire Stuart Jackson, l’altiste Paul-Antoine Bénos-Djian et l’abyssal Alex Rosen. Hallelujah !
Le 20 décembre – de 20 à 92€
Jeanfi Janssens à la Comédie de Toulouse
Si vous voulez finir l’année dans la bonne humeur, Jeanfi Janssens est l’homme de la situation. Son précédent spectacle, dont nous vous avions parlé ici, nous avait presque décroché la mâchoire !
Son passé en tant que steward se reflète souvent dans ses performances, offrant une perspective unique et hilarante sur le monde des voyages aériens. Choc des milieux, choc de culture, attention turbulences sévères en vue et rires garantis !
Les 22 et 23 décembre – à partir de 26,50€
Feux d’artifice au Théâtre du Capitole
Finissez l’année sous un véritable feu d’artifice artistique avec le Ballet du Capitole de Toulouse ! Venez découvrir les univers de trois grands maîtres du XXe siècle !
Au gré d’une succession de petites études chorégraphiques, Serge Lifar établit les pas et les gestes néoclassiques qui deviendront sa signature, faisant de Suite en blanc un feu d’artifice de technique et de style de l’école française. Avec Sechs Tänze, Jiří Kylián brosse six tableaux plein d’humour, de cocasserie et d’inventivité. Il y distille l’idée que « nos vies ne sont que des répétitions générales en vue de quelque chose de plus profond et de plus éloquent… ».
Enfin, dans The Concert, pièce à l’humour ravageur, Jerome Robbins (le chorégraphe célèbre de West Side Story) prend un malin plaisir à illustrer les fantasmes des auditeurs d’un récital de piano. D’abord compassé, le récital s’achève en un délire onirique et surréaliste.
Du 21 au 31 décembre – de 8 à 63€
Alors, quels spectacles y aura-t-il derrière les cases de votre calendrier de l’Avent culturel ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
4 comments
Les Fatals Picards <3
A voir en concert, ce doit être quelque chose !
Zut j’avais pas vu le retour de Merzouki, ça va être top!
Oui, c’est dur de capter la programmation d’Odyssud depuis que leur salle est fermée. Leur communication n’est pas évidente à suivre… alors qu’ils continuent de programmer des artistes très sympa (mais hors les murs).