Les beaux jours commencent à pointer le bout de leur nez et vous avez des envies de sorties ? Ça tombe très bien car Culture déconfiture vous a concocté une petite sélection de spectacles à voir à Toulouse et dans son agglomération tout au long du mois de mars. Musique, théâtre, humour… il va y en avoir pour tous les goûts ! Découvrez les 11 spectacles que l’on vous recommande dans l’agenda du mois de mars 2024.
Fin de partie, de Samuel Beckett par Jacques Osinski au Théâtre Sorano
Après plusieurs monologues beckettiens en compagnie de Denis Lavant, Jacques Osinski fait un nouveau pari, excitant et effrayant : Fin de partie, la grande pièce de Beckett, sa préférée. Tout à coup, il faut voir les choses en grand.
Autour de Clov et Hamm (les deux protagonistes de Fin de partie), le monde est mort sans que Beckett explique quel cataclysme a ravagé la nature et les hommes. Denis Lavant et Frédéric Leidgens qui les incarnent, forment un duo mémorable qui cisèle le chef-d’œuvre de Beckett pour mieux en dégager la bouleversante humanité. Un intense sommet de sorcellerie théâtrale.
Le spectacle a obtenu le prix Laurent Terzieff du syndicat de la critique en 2023.
Du 5 au 8 mars – tarifs sur le site du Sorano
Le B.A. BA de Mozart, par Alexandre Tharaud avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse à la Halle aux Grains
Le jeune Mozart, entendant sa sœur répéter des exercices au clavecin, en reproduit dix à l’âge de 4 ans. Pour leur père Leopold, lui-même compositeur et pédagogue, c’est un signal : il y a là une prédisposition rare qu’il fait aider à s’épanouir. Et la prédisposition révèlera bien vite un génie.
Ce programme assemble des pièces de Mozart « jeune homme », de 14 à 20 ans. À l’affiche pour servir ce Mozart plein de sève, deux grands artistes : le chef Fabio Biondi & l’un de mes pianistes préférés, Alexandre Tharaud (souvenez-vous de son récital d’amour avec Sabine Devieilhe).
Le 6 mars à 20h – De 18 à 65 €
Oublie-moi, de Marie-Julie Baup et Thierry Lopez à l’Aria de Cornebarrieu
La saison de l’Aria (Cornebarrieu) se poursuit avec ce mois-ci la pièce qui a reçu une ribambelle de récompenses aux Molières 2003 : Molière du Théâtre privé, Molière de la mise en scène, Molière de la meilleure comédienne & Molière du meilleur comédien ! Vertigineux, non ?
Vu le thème de la pièce, j’ai peur de succomber à une avalanche d’émotions… Mais en même temps, c’est bien pour ça qu’on va au théâtre, n’est-ce pas ?
La pièce raconte l’histoire d’amour de Jeanne et Arthur, sur fond de maladie d’Alzheimer. Elle questionne le rapport au monde de ces malades atteints de démence et rend hommage à celles et ceux qui les accompagnent. Une superbe ode à l’amour, à la compassion et à l’intime.
Du 7 au 9 mars – De 22 à 37 €
Circé, d’après Madeline Miller par Céline Cohen aux Halles de la Cartoucherie
Dans cette lecture musicale du roman de Madeline Miller (dont je vous avais parlé avec enthousiasme ici) s’affirme la parole de “Celle qui effraie autant les dieux que les hommes“. La magicienne Circé s’émancipe face au pouvoir dans un récit peuplé de marins transformés en pourceaux, d’histoires d’amour un peu bancales et de recettes ensorcelées… Si le spectacle est aussi bon que le roman, ça devrait être un régal !
Le 8 mars à 19h
Symphonie n°7 de Chostakovitch, par l’ONCT dirigé par Tugan Sokhiev à la Halle aux Grains
Tugan Sokhiev revient à Toulouse pour diriger un chef-d’œuvre du répertoire russe : la Symphonie n°7 « Léningrad » de Chostakovitch. Espérons que cette fois le maestro pourra être des nôtres (sa venue pour Le Testament d’Orphée en décembre dernier avait été annulée). Cette symphonie composée en 1941-1942 suscite deux lectures : Léningrad résistant face à l’envahisseur nazi pendant le siège, ou minée par le stalinisme. La musique véhicule cependant un certain espoir, et lorsqu’elle est jouée pour la première fois à Léningrad le 9 août 1942, des hauts-parleurs la diffusent dans toute la ville pour galvaniser la population.
Le 12 mars – De 18 à 65 €
Le Firmament, de Lucy Kirkwood par Chloé Dabert au Théâtre de la Cité
Le drame se déroule en 1759, en Angleterre. Alors que tout le pays attend la comète de Halley, Sally Poppy, une jeune domestique dont la vie n’a été que pauvreté et corvées, est condamnée à la pendaison pour le meurtre particulièrement violent d’une fillette, enfant d’une puissante famille de notables d’une petite ville de province. Cette jeune femme qui rêvait d’une existence différente, a été reconnue coupable – avec son amant.
Quand elle prétend être enceinte, un jury de douze femmes est réuni : celles-ci sont alors exemptées de leurs tâches ménagères quotidiennes et convoquées au tribunal pour décider si l’accusée dit la vérité ou essaye d’échapper à sa mort en affirmant attendre un enfant, ce qui commuerait sa peine en exil en Australie. Selon la loi, même si l’enfant n’est pas encore né, il est considéré comme un être vivant qui ne peut être coupable du crime de sa mère.
Entre anecdotes sans filtres et débats sur la politique de colonisation qui gagne le pays, avec humour et rage, se règlent des querelles de village et des conflits de classes dans une langue tant archaïque que contemporaine.
Du 12 au 15 mars – Tarifs sur le site du Théâtre de la Cité
Claire Diterzi, à l’Aria de Cornebarrieu
Ça fait des années que je suis intrigué par la voix et l’énergie de Claire Diterzi. En voyant qu’elle venait en concert près de Toulouse, je ne pouvais pas manquer l’occasion d’aller l’entendre en live. D’après le livre Tatassé – Mes rêves, mes combats – De Béjaïa à… ce spectacle joyeux et métissé mêle théâtre et musique pour (ré)inventer la vie de Tassadite, née en 1932 en Kabylie et arrivée en 1935 au Bourget. À la parole poétique et malicieuse de la vieille femme, captée en vidéo ou incarnée par Saadia Bentaïeb, répondent les mélodies et les chansons mêlées aux sonorités de la musique traditionnelle.
Le 15 mars – De 16 à 28 €
Cendrillon, de Joël Pommerat au Théâtre de la Cité
Pièce contemporaine déjà élevée au rang de classique, Cendrillon est une réécriture du célèbre conte dans laquelle Sandra, l’héroïne, fait face au deuil et essaie d’exister au sein d’une famille recomposée où rien n’est jamais tout noir ou tout blanc.
Un chef-d’œuvre d’intelligence, de délicatesse et d’humour à la portée des jeunes spectateurs comme des adultes !
Du 20 au 28 mars – Tarifs sur le site du Théâtre de la Cité
La Cachette, de Baro d’Evel au Théâtre Sorano
Baro d’Evel a illuminé la rentrée théâtrale des Toulousains avec Falaise. Ils sont de retour avec La Cachette, un élixir puissant et réjouissant. Le moment du confinement a été l’occasion d’écrire un nouveau répertoire et de se lancer dans l’écriture de ce concert hybride qui mêle musique, danse et arts plastiques. On a hâte de découvrir cette création !
Du 20 au 23 mars – Tarifs sur le site du Sorano
Stabat Mater de Vivaldi, par l’Ensemble Baroque de Toulouse à l’Église Saint-Pierre de Blagnac
Équilibre entre musique sacrée et airs d’opéra, entre vocal et instrumental, entre lumière des œuvres célèbres et ombre des pages plus mystérieuses, le programme imaginé et interprété par Michel Brun et l’Ensemble Baroque de Toulouse nous invite à explorer la complexité et la richesse du génie vénitien (notamment le Stabat Mater de Vivaldi).
Le 22 mars à 20h30 – De 16 à 28 €
Cendrillon, de Gioachino Rossini par Barbe & Doucet à l’Opéra National du Capitole
Une Cendrillon peut en cacher une autre. Alors que les représentations du Cendrillon de Pommerat s’achèveront au Théâtre de la Cité le 28 mars, celles de La Cenerentola, ossia la Bontà in trionfo débuteront le 29. Les metteurs en scène Barbe & Doucet (qui avaient mis en scène La Bohème de Puccini au cours de la saison dernière) vont dépoussiérer l’opéra en lui donnant une dimension de music-hall et de fantaisie. Serez-vous au rendez-vous ?
Du 29 mars au 7 avril – De 10 à 113 €
Eh bien, vous avez l’embarras du choix ! Opéra, variété, humour, théâtre… Qu’irez-vous voir en mars 2024 ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.