Alex et Camille sont les deux héros de ce polar haletant. Camille, c’est lui, commandant à la Brigade criminelle, qui enquête sur un crime sordide, 1m45, obsédé par la mort de sa femme et l’héritage de sa mère. Alex, c’est elle, une infirmière trentenaire qui se fait brutalement enlever alors qu’elle rentre de shopping. Son ravisseur l’enferme au fond d’un hangar, totalement nue, dans une cage en bois à peine plus grande qu’elle, et lorsqu’elle lui demande effrayée ce qu’il veut, il répond placidement : « Te regarder crever, sale pute. » Le ton est donné, l’enquête peut commencer.
Alex est le deuxième polar de Pierre Lemaitre que je lis sur les conseils de Charlotte, après l’excellent Robe de marié. Y’a pas à dire, il sait mener une intrigue et croquer des personnages captivants. L’enquête est complexe juste comme il faut avec plusieurs retournements de situations que je n’avais absolument pas vus venir. Divisé en trois parties, le roman raconte tour à tour une séquestration, une traque et une enquête. Aucun des personnages n’est vraiment lisse et même les personnages secondaires semblent avoir de la profondeur. L’originalité se niche partout, dès que j’ai commencé à lire j’ai eu du mal à décrocher. Au jeu des bourreaux et de victimes, Lemaitre brouille toutes les pistes, c’est glaçant.
Le style est très agréable. Je ne suis absolument pas lecteur de polars, ce n’est jamais moi qui chronique ce genre de romans sur le blog. Pourtant, Pierre Lemaitre m’emballe à chaque fois. C’est vraiment le genre de bouquin qu’il faut mettre entre les mains de ceux qui pensent que les polars, ce n’est pas de la « vraie littérature ». Je ne suis d’ailleurs pas si étonné qu’il ait reçu le prix Goncourt pour Au revoir là-haut, même si j’observe que c’est précisément pour un roman qui n’est pas un polar qu’il a été reconnu…
Si vous ne connaissez pas encore Pierre Lemaitre, n’hésitez pas à vous plonger dans ses romans policiers, si vous n’avez pas peur de passer quelques nuits blanches.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Une grande émotion ce Alex ! Est-ce que toi aussi il t’a glacé le sang ? J’ai rarement eu aussi peur en lisant un bouquin…
Pas vraiment glacé le sang, mais plutôt captivé et un peu effrayé dans les rouages des situations… Y’a quelques chapitres qui se passent à Toulouse, là je me suis dit : “aïe, faut pas que quelqu’un frappe à ma porte à ce moment-là…”