Depuis quelques semaines, Mozart est partout à Toulouse. La semaine dernière, Roberto González-Monjas a dirigé l’Orchestre National du Capitole dans un concert intitulé Mozart de A à Z. Jusqu’à ce soir, Idoménée est joué sur la scène de l’Opéra dans la mise en scène japonisante de Satoshi Miyagi. Samedi dernier, ce fut une journée entière qui a été consacrée aux œuvres de jeunesse du compositeur. Pour compléter ce beau programme, le pianiste Alexandre Tharaud était l’invité de l’ONCT hier soir pour interpréter les partitions du jeune Mozart aux côté du chef Fabio Biondi.
Le retour d’Alexandre Tharaud à Toulouse
Ce n’est pas la première fois que l’on vous parle d’Alexandre Tharaud par ici. Souvenez-vous, en 2020 nous étions présents au concert où il accompagnait Sabine Devieilhe dans un récital de chansons d’amour. Quand j’ai su qu’il revenait ce mois-ci pour interpréter les partitions de jeunesse de Mozart, je n’ai pas pu résister à l’envie d’aller l’écouter !
Le jeune Wolfgang Amadeus Mozart est connu non seulement pour son génie musical exceptionnel, mais aussi pour la précocité avec laquelle il a développé son talent. Dès son plus jeune âge, il a démontré des capacités musicales extraordinaires qui ont stupéfié ses proches et ont marqué l’histoire de la musique. C’est donc au jeune homme que ce concert rendait hommage avec ses œuvres de jeunesse : Lucio Silla (opéra composé en 1772, quand il n’a que 16 ans), le concerto pour piano n°9 dit « Jeunehomme » (1777, Mozart a 21 ans), les Symphonies n°11 (en 1770, à 14 ans), n°30 (en 1774, à 18 ans) et n°13 (en 1771, à 15 ans).
Les débuts précoces
À l’âge de 4 ans, Mozart manifestait déjà un intérêt et un talent remarquables pour la musique. En observant sa sœur jouer des exercices au clavecin, il était capable de reproduire dix d’entre eux de mémoire. Cette démonstration précoce de ses capacités musicales étonna son père, Leopold Mozart, lui-même compositeur et pédagogue.
Pour ce dernier, le fait que son jeune fils puisse reproduire des exercices musicaux avec une telle précision était un signe évident de sa prédisposition exceptionnelle pour la musique. Conscient de cette rare aptitude, Leopold décida d’encourager et de cultiver le talent de son fils dès son plus jeune âge.
La prédisposition musicale de Wolfgang Amadeus Mozart se révéla rapidement être bien plus qu’une simple curiosité. Son génie musical éclata au grand jour lorsqu’il se mit à composer des œuvres remarquables. Son père, guidé par une vision claire de son potentiel, mit en place un programme éducatif rigoureux pour permettre à Mozart de développer pleinement son talent.
Pour jouer aujourd’hui ses partitions et nous les faire redécouvrir sous leur meilleur jour, il fallait forcément un pianiste de renom comme Alexandre Tharaud, dont on apprécie tant la sensibilité.
Un programme musical exceptionnel
Afin de mettre en valeur ce Mozart en pleine émergence, un programme spécifique a mis en lumière une sélection de ses compositions de 14 à 20 ans. Ce programme ambitieux a permis de présenter au public l’évolution et la diversité du talent musical de Mozart pendant ses années de formation.
Le chef d’orchestre Fabio Biondi et le pianiste Alexandre Tharaud ont parfaitement relevé la mission qui leur a été confiée. Leur interprétation magistrale et leur compréhension profonde de la musique de Mozart ont redonné vie, le temps d’une soirée, aux compositions du jeune prodige et ont apporté une nouvelle perspective sur son génie musical – alors que l’on est davantage habitué à entendre des œuvres plus tardives (jusqu’à son Requiem, dont nous vous avions parlé ici et là).
Merci à l’ONCT de nous proposer chaque fois des programmes aussi captivants, avec des interprètes exceptionnels. Si vous aussi vous voulez découvrir le jeune Mozart, vous avez une dernière chance ce soir de voir l’opéra Idoménée au Capitole, composé quand il avait 25 ans. Pour réserver, rendez-vous sur le site de l’Opéra National.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
