Hier soir, suite à la malencontreuse annulation du spectacle Chorale / Récital / Les Potiers, le Théâtre de la Cité a invité François Gremaud à présenter un tout nouveau spectacle inédit, créé spécialement pour l’occasion. C’est ainsi que nous avons pu découvrir avec beaucoup de plaisir Allegretto, un seul en scène dans l’esprit de Phèdre ! et de Giselle…
De l’Allegretto à Zardoz… et vice-versa
Dans Phèdre ! François Gremaud nous faisait découvrir la tragédie classique et dans Giselle… le ballet romantique. Hier soir, le dramaturge suisse a voulu partager avec le public sa passion pour l’un des morceaux qu’il considère comme l’un des plus émouvants de la musique classique : l’Allegretto de la Septième symphonie de Beethoven. Sur la scène, un Steinway & Sons sert de décor à cette « façon d’orateur » et, avec la plus grande simplicité, François Gremaud nous raconte les origines de cette passion musicale.
Et c’est là que les choses partent en vrille. Car pour en arriver à l’Allegretto, Gremaud doit d’abord nous parler de l’œuvre cinématographique dans laquelle il l’a entendu pour la première fois alors qu’il n’avait que 7 ans : Zardoz de John Boorman. Le John Boorman de Délivrance. Le réalisateur d’Excalibur. Sauf que moi, Zardoz, je n’en avais jamais entendu parler. Pas plus que la majorité des spectateurs qui se trouvaient dans la salle hier soir ! Ce film rassemble pourtant de grands noms du septième art, puisqu’on y croise Sean Connery et Charlotte Rampling.
Un peu comme Romain Daroles qui nous racontait Phèdre de Racine et Samantha van Wissen Giselle d’Adolphe Adam, François Gremaud nous entraîne dans 1h40 de reconstitution de Zardoz, film dont on ne saurait tout à fait dire si c’est un chef-d’œuvre ou un nanar.
François Gremaud et Nino Pavlenichvili, duo de choc
Alors que la Biennale Internationale des Arts vivants de Toulouse s’apprête à toucher à sa fin, Allegretto a été comme une petite cerise sur le gâteau. La petite surprise finale que l’on n’attendait pas et qui fait bien plaisir. Pour que ce projet inédit puisse être mené à son terme, la pianiste Nino Pavlenichvili a accepté de se joindre à François Gremaud et boucler la boucle entre Zardoz et Beethoven. Une collaboration émouvante et appréciée des spectateurs venus remplir la petite salle du Théâtre de la Cité.
C’est ce soir que le clap de fin retentira pour cette édition de la Biennale. On sera bien entendu présent au diptyque de danse de la compagnie Via Katlehong puis au DJ Set Via Kuze Kuse Party. Merci aux organisateurs de ce formidable événement de nous avoir fait découvrir pendant 15 jours tous ces artistes, notamment ceux du Focus Suisse et particulièrement François Gremaud dont tous les spectacles présentés ont été des coups de cœur ! Si vous ne l’avez encore jamais vu sur scène, je vous recommande vivement d’aller découvrir ses pièces dès qu’elles passeront près de chez vous.
Serez-vous des nôtres ce soir pour la soirée de clôture au Théâtre de la Cité, en accès libre à partir de 22h30 ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.