Le bilan culturel du mois d’août 2023 risque de ne pas être très épais. En effet, étant parti longuement en vacances ce mois-ci, je n’ai pas consacré beaucoup de temps à la lecture. Le monde est en effet une autre sorte de livre dont j’aime feuilleter tranquillement les pages… et cette année j’ai eu le privilège d’aborder un nouveau chapitre : l’Islande. Entre les cascades, les canyons, les volcans, les glaciers et tutti quanti, je n’ai pas tellement consacré de temps aux autres formes de culture. J’ai cependant vu quelques concerts à bord de l’Explora I – sur lequel j’ai fait une croisière dont je vous parlerai bientôt – et lu deux romans : un long de Robert Merle et un bref d’Amélie Nothomb. C’est parti pour le bilan !
L’Île, de Robert Merle
« Jamais un été sans un roman de Robert Merle », c’est ma devise ! Cette année, la lecture de L’Île m’a confirmé que Robert Merle était définitivement l’un de mes auteurs français préférés.
Suite à une mutinerie en mer, l’équipage d’un navire britannique se trouve dans l’impossibilité de revenir en Angleterre (car ils y seraient jugés et condamnés à mort). Pour échapper à cette sentence, ils décident de fonder leur propre société sur une île du Pacifique – qu’ils partagent avec des Tahitiens et des Tahitiennes – afin d’y refaire leur vie. Pour ce récit de 700 pages, l’auteur s’est inspiré de l’histoire des Révoltés du Bounty (1789) et de ce qu’il advint d’eux à Pitcairn, l’île polynésienne où ils s’installèrent pour échapper à la justice britannique. Mais comme l’on sait peu de choses sur ce qui s’est réellement passé à Pitcairn, Merle a imaginé d’autres personnages et brodé toute une intrigue sur une île de fiction dont il ne donne jamais le nom dans son livre.
Comme dans ses autres romans, le récit est surtout un prétexte pour sonder l’âme humaine (dans ce qu’elle a de plus sombre et de plus lumineux), les rapports sociaux, les inégalités entre les sexes ou les ethnies (ici, les Britanniques et les Tahitiens). Une fois n’est pas coutume, Robert Merle m’a totalement happé par la puissance de son style et celle de ses idées. À travers la micro-société qu’il a imaginée, ce sont nos croyances et nos stéréotypes qu’il interroge sans jamais sombrer dans le manichéisme.
Le Crime du comte Neville, d’Amélie Nothomb
Le Crime du comte Neville d’Amélie Nothomb est un très court roman (144 pages) au début duquel une funeste voyante annonce au comte Neville qu’il assassinera l’un de ses invités lors de sa prochaine garden-party, dernière fête avant la vente de son château. Dans ce récit, l’autrice tente de faire une satire affectueuse de la noblesse belge à laquelle elle appartient. Cependant, cette petite histoire a été pour moi totalement vaine et sans intérêt, tant dans son style que dans son propos.
Alors qu’elle avait déjà su me captiver par le passé (notamment avec Stupeur et tremblements), Amélie Nothomb m’a ennuyé au plus au point avec ce roman qui présente des personnages stéréotypés et peu développés, manquant de profondeur et de complexité. Le comte Neville lui-même, autour duquel tourne l’énigme du meurtre, a peiné à susciter mon empathie ou mon intérêt en raison de son caractère superficiellement décrit. Rien n’arrive à sauver l’histoire de sa fadeur et certainement pas son style : les dialogues et les descriptions ne parviennent jamais à masquer l’absence d’une véritable substance narrative.
En fin de compte, Le Crime du comte Neville est une œuvre littéraire qui a du mal à trouver sa place. Trop court pour développer ses idées de manière satisfaisante, trop prévisible pour susciter un réel intérêt et trop superficiel pour laisser une impression durable, le livre laisse un goût d’inachevé et d’inutilité. Malgré toute la renommée de l’auteure, ce récit demeure un exemple de raté ; un ouvrage qui, bien qu’il ne soit pas désagréable à parcourir, peine à justifier sa propre existence dans le paysage littéraire.
Les concerts à bord de l’Explora I
À bord de l’Explora I – navire de croisière où j’ai passé une semaine avec Explora Journeys – j’ai eu le loisir d’entendre plusieurs artistes en concert. Chaque soir, le spectacle était organisé autour d’une thématique différente. Le premier soir, les musiciens ont rendu hommage à Billy Joel, grand nom de la culture pop du vingtième siècle. Une autre soirée a été placée sous le signe de Céline Dion. Le théâtre a même été rempli de bougies pour la soirée Candlelight. Enfin, le dernier concert était directement en lien avec notre destination (l’Islande) puisque les musiciens ont repris des morceaux composés et interprétés par des artistes nordiques : l’Islandaise Bjork, les Suédois Abba, les Irlandais U2 ou encore les Norvégiens a-ha.
Et vous, avez-vous eu un mois d’août plus prolifique que le mien sur le plan culturel ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.