Il y a quelque temps ça m’a pris : je voulais revoir Trainspotting. Un de mes films cultes de mon adolescence que j’ai vu et revu et revu pendant des années. Oui, mais là je me suis dis que ça faisait quand même un moment que je ne l’avais pas vu, et je me suis un peu demandée ce que j’allais en pensait maintenant. Et devinez quoi ? Mon avis sur Trainspotting n’a pas changé. Oldie but goodie.
Drogue et autres
L’histoire de Trainspotting met en scène un groupe de mecs paumés d’Edimbourg quasiment tous addicts à l’héroïne. Mark Renton et ses potes Sick boy, Spud, Begbie, Tommy et leur dealer Swanney, “la mère supérieure”. On suit donc leur itinéraire de toxicos, entre tentatives de sevrage et overdoses, à travers le regard peu amène de Mark Renton. Leur amitié pas très stable les conduit à piquer des trucs pour se payer leurs doses, mais aussi à monter des coups sous l’impulsion du taré Begbie. Une histoire de drogue et de misère donc, mais surtout le portrait d’une jeune génération d’Ecossais désœuvrés pendant la crise économique des années 1990.
Le scénario de Trainspotting est tiré du roman éponyme d’Irvine Welsh. Il s’agit du premier écrit de cet auteur écossais, en partie inspiré par sa vie et son expérience avec l’héroïne. Sa publication en 1993 attire vite l’œil du producteur Andrew Macdonald qui embarque dans son projet le réalisateur Danny Boyle et le scénariste John Hodge, et très vite le comédien Ewan MacGregor. Les 4 formaient déjà la dream team du premier film de Danny Boyle, Petits meurtres entre amis (un film à voir !!!).
Trainspotting : un film culte
Comment ne pas mentionner la “cultitude” de Trainspotting ? Symbole d’une génération, il a je pense su perdurer et s’imposer sur la durée par l’exactitude de son propos.
Une bande-son impeccable
Impossible de ne pas être séduit par la musique de Trainspotting. Si je la cite en premier c’est qu’elle constitue un véritable support au film. Cette BO est donc toujours dans ma playlist plus de 20 ans après. Alors, oui, Lou Reed et son mythique Just a perfect day qui nous scotche sur la scène de l’overdose de Renton. Mais pas que. Iggy Pop qui frappe dans la rue. Atomic de Sleeper dans le club qui signe le retour de la libido d’un Renton fraichement clean et sa rencontre avec Diane. Bien entendu, Born Slippy d’Underworld… Et tout, tout en fait.
Une mise en scène qui scotche
La force narrative de Trainspotting vient de son antihéros, Mark Renton, qui nous raconte avec une lucidité écrasante cette vie de toxico et ses choix. Danny Boyle a filmé les scènes comme un flow d’images parfois saccadé, un peu à la manière d’un clip, porté par sa BO époustouflante. L’univers si particulier et déjanté nous embarque dans sa glauquitude, sans pour autant perdre son point de vue. Les quelques scènes psychédéliques m’ont profondément marquées. Elles sont devenues des références évidentes de la représentations cinématographiques des trips et détox (je vous en parlais dans mon avis sur la série Moi, Christiane F.).
Un casting parfait
Et bien entendu, ce qui fait Trainspotting, c’est la performance de ses acteurs. Tous. Forcément, Ewan McGregor est au sommet de son art. Oui je sais, c’était le tout début de sa carrière. Mais honnêtement, a-t-il déjà été plus convaincant que dans ses films avec Danny Boyle ? Sa dégaine. Sa manière de bouger dans son tee-shirt trop petit. Son aisance à se glisser dans les scènes malaisantes de shoot et de sevrage. Et tous les autres ! Bien entendu on pense à Robert Carlyle, le flippant Francis Begbie qui mène sa bande de mecs paumés à la baguette. Ewen Bremner, inoubliable dans le rôle du gentil idiot Spud. Et mon coup de cœur : Jonny Lee Miller dans le rôle du perturbé Sick boy. Impeccables, absolument impeccables. Trainspotting est un film qui laisse le champ libre à des interprètes de talent pour s’emparer du récit et le transcender.
Mon avis sur Trainspotting : y a t-il une morale ?
Je crois que c’est déjà ce qui m’avait le plus frappé à l’époque, et ça m’a sauté aux yeux en le re-regardant. Il n’y a pas de morale dans Trainspotting. On ne peut pas dire que le film se veuille être autre chose qu’une tranche de vie d’un groupe de toxicomanes. Et le geste final de Renton montre qu’il n’y a pas une vision manichéenne entre “le-monde-des-drogués-c’est-vraiment-pas-bien” et “franchement-on-devient-un-mec-bien-quand-on-est-clean”. Pas de glamour dans le monde de l’héro. Pas de glamour dans la vie post-détox. Le trash des premières réalisations de Danny Boyle qui se révèle dans Trainspotting n’est pourtant pas 100% dramatique. Les touches d’humour révèlent au final l’absurde de la condition des jeunes Écossais de cette période, perdus entre chômage et drogue. Ou entre une vie plus confortable pas forcément signe de bonheur.
Pas de morale donc, mais une grande lucidité.
Ce nouveau visionnage a été pour moi l’occasion de le faire découvrir à mon mec. Son avis final en mode “wé, bof, c’est très bizarre quand même” m’a laissé bouche bée, moi qui croyait que ce film que je considère comme un chef-d’œuvre ne pouvait que le marquer. Et non ! Du coup, je m’interroge. Pour vous alors, film culte ou pas film culte ? Vous avez le même avis sur Trainspotting que moi ou pas ?
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4 comments
Je pense que je ne l’ai pas vu, pourtant j’aime bien les films de Danny Boyle.
Mais enfin !!!! C’est indispensable !!!
C’est le film le plus culte qui soit! Bien avant fight club, a sa manière, ce film a fait rêver et cauchemarder le jeune ado que j’étais. Bigbie me faisait trembler et la drogue me paraissait aussi bien enivrante quand j’en écoutait la B.O que abominable quand je revoyais les scènes de shoot filmées a la perfection par le grand Danny. Un pur chef d’oeuvre. J’ai 46 ans aujourd’hui et prés de 30 sont passés depuis. Moi j’ai pris des rides mais pas ce film lol
Je suis 100% d’accord, ce film n’a pas pris une ride !