Si l’on m’avait demandé s’il y avait des saintes noires, j’aurais répondu oui sans aucune hésitation. On connait des Vierges noires et des Christs noirs, qui sont célébrés dans le monde entier. A Toulouse par exemple, il suffit d’aller sur les quais de la Garonne et d’entrer dans la basilique Notre-Dame la Daurade pour admirer une sublime Vierge noire qui a été parée des plus belles robes signées par Christian Lacroix ou Jean-Charles de Castelbajac.
Et pourtant, c’est en lisant le roman Bakhita de Véronique Olmi que j’ai appris avec étonnement que la question des Saintes noires n’était pas aussi évidente ! En effet, ce roman m’a permis de découvrir que c’est seulement en 2000 qu’une femme africaine a pour la première fois été “élevée à la gloire des autels sans être martyre“. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de Sainte Joséphine Bakhita, fêtée le 8 février, patronne du Soudan dont elle était originaire.
Le roman de Véronique Olmi revient sur la vie de Bakhita, née dans la province du Darfour en 1869. Son enfance va être jalonnée de nombreuses tragédies racontées dans des chapitres brefs et dans un style dépouillé (mais néanmoins vibrant). Les 300 premières pages sont une succession d’humiliations et de tortures que j’ai trouvées particulièrement difficiles à lire. Cette jeune fille a vécu pendant 15 ans avec les fers de l’esclavage et tous les dénigrements et sévices qui vont avec. Chaque chapitre nous entraîne un peu plus bas que le précédent et la moindre lueur d’espoir est étouffée sans pitié. Ce type de témoignage est essentiel, on le sait, et pourtant assez insoutenable à lire. Si vous n’avez pas le moral, attendez un peu avant de vous lancer dans cette histoire…
Il faut attendre le dernier quart du roman pour que le récit prenne une véritable accélération et montre à quel point Bakhita a su mener une vie qui est un véritable modèle de résilience. Et que le lecteur se remette enfin à respirer !
Et vous, connaissiez-vous ce récit biographique signé Véronique Olmi ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.