Cela faisait quelques temps que je ne vous avais pas parlé de Mourad Merzouki et de la Compagnie Käfig. Mais hier soir, je suis allé au Théâtre des Mazades (Toulouse) pour voir Cartes blanches, un spectacle créé à l’occasion des 20 ans de la compagnie.
Pour les néophytes, la Compagnie Käfig est une compagnie de danse qui crée depuis 1996 des spectacles inspirés du hip-hop et de la danse contemporaine. Toutes ces influences se mélangent et donnent de magnifiques spectacles comme par exemple Pixel qui a été l’un des plus célèbres ballets créés par la compagnie (et par lequel j’ai découvert leur univers). Leur tout premier spectacle de Merzouki parlait d’enfermement et se nommait Käfig (“la cage” en allemand et en arabe) et le nom est resté. Depuis, l’univers du chorégraphe n’a cessé de se développer, désormais tourné vers l’ouverture et la diversité.
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En 2016, pour leur vingtième anniversaire, six membres icôniques et historiques de la compagnie ont eu l’opportunité de créer un spectacle pour lequel ils avaient “carte blanche”. Là encore, le nom était tout trouvé et Cartes blanches était né ! Mais ce spectacle – qui ne devait être dansé qu’une seule fois – a connu un tel succès qu’en 2019 il tourne encore ! Et c’est comme ça que les Toulousains ont eu l’occasion de le (re)découvrir hier soir. Le public était au rendez-vous : la salle était comble et le spectacle a été ovationné. De plus, les b-boys nous ont fait l’honneur d’un bord de scène après le spectacle et ils se sont montrés pour le moins chaleureux 🙂
Dans un salon sans âge, le spectacle a commencé par un solo spectaculaire, à la croisée du smurfing et de la pantomime (vous connaissez, la fameuse vitre invisible du mime Marceau). Bluffant ! Puis le danseur s’est lancé dans une “danse du dos” des plus étonnantes. Peu à peu, le solo s’est transformé en duo, puis en trio avec une “danse des orteils” (oui, oui, vous avez bien lu). Le spectacle ne manquait pas d’humour, alternant des moments de pure performance et d’autres de gags. Chaque partie du corps des danseurs à eu sa minute de gloire ! J’ai notamment adoré le tableau interprété par Hafid Sour déclinant toutes les possibilités de danse d’une seule main.
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L’un des thèmes récurrents dans le spectacle était le choc des générations, avec des danseurs plus jeunes se moquant des breakeurs les plus anciens de la compagnie, plus rapidement essoufflés. Une autodérision qui n’a pas manqué de faire rire toute la salle, car le soi-disant vieux en avait encore sous le capot, capable de tournoyer sur son crâne à 100 à l’heure et de faire des acrobaties époustouflantes. Tout le monde ne peut pas en dire autant à 40 ans passés !
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Une fois de plus, je me suis régalé avec ce spectacle de la Compagnie Käfig et j’ai retrouvé dans Cartes blanches tout ce que j’aime chez eux (voir leur précédent spectacle Correria – Agwa). En plus, la saison n’est pas finie car nous reviendrons vous parler de Mourad Merzouki en mai 2020, puisque la Compagnie Käfig sera à Odyssud (Blagnac) pour présenter Boxe Boxe Brasil que nous irons applaudir, bien entendu ! Et vous, que ferez-vous du 26 au 30 mai ? Serez-vous au rendez-vous de la Compagnie Käfig ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Oui, j’ai aussi mes places pour le mois de mai!
Je suis sûr qu’une fois de plus ce sera très bien !