Avant-hier, Julien & moi avons bravé le froid pour aller discuter avec des morts. Oui, que voulez-vous, nous avons des occupations macabres des fois ! Une idée originale de Julien, qui a su parler à mon petit côté décalé et amatrice de têtes de mort ^^ Voilà comment je me suis retrouvée à découvrir l’happening théâtral de Ci-je gis du groupe Merci, dans le cadre parfait du couvent des Jacobins. Sans trop savoir ce que j’allais découvrir !
Me voici donc bien emmitouflée à pénétrer nuit tombée dans les allées du cloître, petit strapontin à la main donné par les organisateurs en me demandant bien à quoi il pouvait servir ! Stupéfaction : on découvre des morts dans leur cercueil, oui oui, des acteurs sont présents tout le long des allées dans des petites boîtes noires… Saisissant ! Et là, les morts se mettent à parler. Pendant 40 minutes, les spectateurs sont invités à déambuler entre les morts, écouter leurs récits de vie, et de mort surtout donc. Un poilu qui finira oublié sur le monument aux morts de sa commune, une mère courage, un poivrot à l’humour douteux mort sur le trône, un anonyme SDF victime de l’hiver, une jeune fille abusée, une autre adepte des visites aux cimetières… On écoute, happé par des yeux captivants qui émergent d’un teint cadavérique, une voix profonde qui sort d’un corps rigidifié aux vêtements plaqués. Impressionnant. Les acteurs du groupe Merci sont tous plus impliqués les uns que les autres, et le temps file sans qu’on s’en rende compte, juste entrecoupés de quelques mastications franchement dérangeantes 😉 J’ai particulièrement apprécié les récits de vie, un peu moins quand l’acteur parlait de considérations plus générales sur la mort, mais j’ai surtout regretté de ne pas avoir eu le temps de tous les écouter !
Après cette performance, direction l’exposition “Le cimetière de portraits”, qui se visite lampe sur le front 😉 On déambule entre des tombes avec leurs photos… Je ne m’attendais pas à ça, je pensais vu le lieu qu’il y aurait une confrontation avec des pièces historiques. Clairement, cette exposition m’a laissé de marbre (haha), je n’ai pas apprécié plus que ça cette mise en scène contemporaine. Certes, le fait d’avoir vu la performance juste avant donnait un peu de relief, mais je n’ai pas perçu le propos. Bon, par contre, déambuler dans le noir des Jacobins avec une frontale, ça, oui, j’ai aimé !
Les performances théâtrales se terminent aujourd’hui, malheureusement toutes les places sont déjà réservées. Par contre, l’exposition “Le cimetière de portraits” occupe le réfectoire des Jacobins jusqu’au 14 janvier, si jamais vous y passez n’hésitez pas à venir me donner votre avis, ça m’intéresse !
© Crédit photos des gisants de l’exposition ®Luc Jennepin
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Quelle soirée ! Cela fait longtemps que je voulais entendre cette “Mastication des morts” adaptée de Patrick Kermann ! Les récits de ces pauvres défunts nous font passer du rire aux frissons en un instant ! C’est à découvrir sans hésitation si vous en avez l’occasion. Je ne rajouterai qu’une chose à l’attention de Solange Oswald (la metteure en scène) et son groupe : “Merci !” 😉