En 2015, j’étais passé à côté du phénomène qu’avait été Le Chant d’Achille, premier roman de Madeline Miller. Mais cette année mes collègues m’ont offert Circé, son deuxième roman et je dois avouer que j’ai été séduit par le parti pris de cette romancière.
Redécouvrir le mythe de Circé
Le pari de Madeline Miller est simple. Nous faire redécouvrir un personnage mythologique connu de façon romancée. Et c’est vraiment très réussi. Dans un récit à la première personne, elle nous fait redécouvrir le mythe de la sorcière Circé, que l’on connaît surtout comme un personnage secondaire de l’Odyssée. C’est elle qu’Ulysse croise sur l’île d’Æaea et qui change ses compagnons en pourceaux. Mais les légendes qui concernent le personnage de Circé sont beaucoup plus nombreuses que cet épisode raconté par Homère.
Pour cela, Madeline Miller s’est beaucoup documenté et a lu les auteurs anciens qui ont étoffé le mythe de ce personnage : Virgile, Plutarque, Stobée et tant d’autres…
L’origine des sorcières et des magiciennes
J’ignorais que le personnage de Circé était lié à tant d’autres personnages mythologiques (à part Ulysse), comme le légendaire monstre Scylla, le dieu marin Glaucos, la reine de Crète Pasiphaé, la sorcière Médée, l’ingénieux Dédale, etc. Et qu’après avoir été proche du héros Ulysse, elle avait aussi croisé la route de son épouse Pénélope et de son fils Télémaque…
Le talent de Madeline Miller est de nous faire prendre la mesure d’une vie éternelle (car Circé est une fille de Titan immortelle) et nous faire ressentir la solitude d’une femme qui traverse l’existence en exil sur l’île magique d’Æaea.
Circé a toujours été un personnage qui m’a plu, avant même de lire ce roman. Connaissez-vous par exemple la chanson que Juliette lui a consacré sur l’album Mutatis mutandis ?
Ce beau roman a offert une deuxième vie à la sorcière Circé et j’ai pris beaucoup de plaisir à la (re)découvrir.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.