Compagnie. Qu’est-ce qui pourrait tenir compagnie à un homme sur le dos dans le noir ? A la deuxième personne, un homme se pose la question et égraine les hypothèses. Une autre voix (ou la même) interrompt ses divagations en énonçant des souvenirs, toujours à la deuxième personne. A qui s’adresse-t-elle ?
Jacques Nichet est de retour à Toulouse, au Théâtre de la Cité dont il a été le directeur entre 1998 et 2008. Il met en scène Thierry Bosc dans ce monologue (ou dialogue ?) que Samuel Beckett écrivit quatre ans avant sa mort… A l’instar de Winnie semi-enterrée dans Oh les beaux jours ou de M, W1 et W2 enfermés dans des jarres dans Play, le personnage de Compagnie est immobilisé et impotent, cherchant à tout prix ce qui pourrait lui tenir compagnie : un rat mort depuis longtemps ? une mouche le tenant pour mort ? une démangeaison ingrattable ? une voix dont les modulations pourraient être infinies ?
Si la mise en scène de Jacques Nichet est un peu illustrative, elle a au moins l’avantage de rendre très compréhensible un texte qui, a première lecture, l’est assez peu. Thierry Bosc livre ici une impressionnante performance en maîtrisant un texte ultra répétitif et en nous captivant une heure durant sans bouger. On est très loin de ce que l’on pourrait présenter dans un théâtre grand-public, on est clairement dans une forme théâtrale très exigeante pour le spectateur. On aurait aussi bien pu pousser l’expérience encore plus loin en plongeant perpétuellement la scène dans le noir. On est d’ailleurs tenté à plusieurs reprises d’écouter simplement en fermant les yeux. Il y a vraiment des moments d’une grande beauté qui vont droit à vos tripes. A d’autres moments, on perd le fil. Economie de moyens pour un maximum d’efficacité.
Compagnie est un texte de Beckett que je ne connaissais pas du tout. Et vous, avez-vous déjà lu ou vu Compagnie ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
