Dalí est un artiste qui laisse rarement indifférent. Généralement, soit on est fan, soit on conchie. Ce mois-ci, un film français lui est consacré mais ce n’est pas un biopic. Daaaaaalí ! est plutôt une fantaisie autour du personnage et de son univers, mise en scène par Quentin Dupieux, avec Édouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï et Gilles Lellouches (entre autres) dans le rôle titre.
Daaaaaalí ! film surréaliste ?
Vous le savez, je n’aime pas les biopics. Et c’est précisément pourquoi j’ai apprécié Daaaaaalí ! Quentin Dupieux a imaginé un scénario totalement original, inspiré par le personnalité du peintre espagnol, mais sans verser dans le récit de sa vie. Et ce que l’on peut affirmer, c’est qu’entre l’univers du cinéaste et celui du plasticien, ça matche à 100%.
L’histoire tient en peu de mots : Judith (Anaïs Demoustier) est une journaliste française – à moins qu’elle ne soit boulangère ou pharmacienne – qui rencontre Salvador Dalí à plusieurs reprises, d’abord pour un projet d’interview, puis pour un film documentaire qui s’avère difficile à réaliser, au grand dam de son producteur (Romain Duris, exécrable et génial).
À cette trame, dans laquelle Dalí joue son personnage « excentrique et concentrique, à la fois anarchiste et monarchiste », se mêle le récit du rêve d’un évêque, narré au cours d’un repas auquel Dalí a été invité par son jardinier. Entre le rêve de l’archevêque et les péripéties de Judith, il est parfois difficile de faire la différence entre le réel et l’onirique.
Ajoutez à cela un cowboy, une pluie de chiens morts, une Gala plus austère que jamais, une plage, etc. et vous aurez une petite idée de l’univers dans lequel se déroule cette intrigue… surréaliste.
Un casting en grande forme
Quentin Dupieux fait un choix audacieux pour incarner Dalí puisque qu’il est joué par une ribambelle d’acteurs qui se succèdent à l’écran (parfois d’un plan à l’autre). « Le Maître m’a ordonné de convoquer plusieurs comédiens brillants pour interpréter son personnage, trop complexe pour un seul homme », plaisante le réalisateur. « J’ai pris les meilleurs ! » ajoute-t-il. Et en effet, Édouard Baer & Jonathan Cohen sont admirables dans ce rôle de composition. En ce qui me concerne, je n’ai jamais trop aimé Cohen (dont Charlotte vous a pourtant dit souvent du bien sur ce site, que ce soit à propos des séries La Flamme & Le Flambeau ou le téléfilm Sentinelle). Eh bien dans le rôle de Dalí, il fait mouche ! Je me suis régalé de chacune de ses apparitions contre toute attente. Quant à Édouard Baer, il est parfait, comme si Dalí n’avait existé que pour être incarné par lui.
Pio Marmaï & Gilles Lellouche sont en revanche très décevants. Pour le dire net, ils sont nullissimes dans ce film. Heureusement, leurs apparitions sont anecdotiques et totalement oubliables. Il faut dire qu’en ce qui concerne Pio Marmaï, on ne pouvait pas être dans un contre-emploi plus grand. Quant à Gilles Lellouche, son mauvais jeu ne surprend guère puisqu’il avait déjà démontré sa capacité à aller dans le pire depuis sa piètre incarnation de Gaulois dans Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu.
Un film pour ceux qui aiment Dalí, mais aussi ceux qui ne l’aiment pas
Comme je vous le disais, le film n’est pas un biopic. Donc pas besoin d’aimer Dalí et ses œuvres pour apprécier ce film gentiment foutraque. En ce qui me concerne, ce film de Quentin Dupieux est celui que j’ai préféré parmi ceux que j’ai vus de lui (Réalité, Au poste !, Le Daim, Incroyable mais vrai).
Bref, je vous recommande chaudement d’aller voir Daaaaaalí ! On attend vos avis avec impatience.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Je déteste pas l univers de Dali mais je suis complètement passée à côté de ce film de Quentin Dupieux (sans doute trop surréaliste pour moi). En revanche je te rejoins pour le casting et la presta des différents Dali. Pour moi Jonathan Cohen était largement au dessus, suivi par Edouard Bear et plutôt déçue par les autres. Grosse déception surtout pour Gilles Lelouche qu on a pu adorer dans d autres films.
Je ne sais pas pourquoi, je ne t’imaginais pas aller voir ce genre de comédie en effet. En tous cas à notre séance, la salle riait de bon cœur, mais c’est clair que Quentin Dupieux a un humour un peu clivant