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Décembre 2017, le bilan culturel

by Julien
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Avec le mois de décembre vient le dernier bilan culturel de l’année 2017 ! Décembre, ce n’est pas seulement la saison des fêtes, des raclettes et du foie gras… c’est aussi l’occasion de se nourrir l’esprit avec de belles lectures, de beaux films et surtout de bons spectacles ! Comme tous les mois, on fait une dernière rétrospective sur les objets culturels que l’on a rencontrés.

 

 

Jalouse, de David et Stéphane Foenkinos : Nathalie est une prof de littérature aigrie (pléonasme ?). Depuis quelques temps, elle ne parvient plus à contrôler ses pulsions et s’en prend méchamment à tout son entourage. Pour son médecin, l’explication est simple : elle est en transit… vers la ménopause ! De quoi bousculer ses hormones et la rendre odieuse. Son ex-mari et sa fille sont les premiers à en faire les frais, mais ses étudiants et sa jeune et nouvelle collègue au lycée ne sont pas en reste. Même sa meilleure amie ne trouve plus grâce à ses yeux. Bref, c’est un vrai remue-ménage qui se joue pendant les 2 heures de ce métrage, ou Karin Viard est de chaque scène, plus odieuse que jamais. Le film est écrit et réalisé par les auteurs de La Délicatesse qui m’avait beaucoup plu (surtout le roman) et je vous avais parlé avec enthousiasme sur le blog du Mystère Henri Pick. Si vous aimez la littérature de cet écrivain, n’hésitez pas à aller voir Jalouse dans lequel vous retrouverez tous les ingrédients que l’on apprécie dans ses romans.

Le crime de l’Orient-Express, de Kenneth Branagh : Les amateurs de Cluedo et d’Agatha Christie seront ravis avec cette nouvelle adaptation du Crime de l’Orient-Express. Mais comment rejouer l’enquête culte du célèbre Hercule Poirot plus de quatre-vingts ans après sa sortie ? Pour donner vie aux nombreux protagonistes de cette intrigue, Branagh s’est entouré de la crème des acteurs pour un casting haut en couleurs ! En effet, si Branagh prend presque toute la place dans le film, la myriade de rôles secondaires est incarnée par un casting vertigineux : Johnny Depp en victime toute trouvée, Penelope Cruz, Judi Dench ou encore Michelle Pfeiffer en coupables potentielles. Si vous n’avez jamais lu le roman, saurez-vous démasquer l’assassin avant l’ingénieux Poirot ?

 

 

Le faiseur de théâtre, de Thomas Bernhard par Jean-Pierre Beauredon : Comme toujours avec les pièces de Bernhard, l’entrée en matière a été un peu difficile, puis la machine s’est lancée pleinement pour un bon moment de plaisir théâtral ! En résumé, dans une auberge paumée du fin-fond de l’Autriche, le comédien Bruscon et sa famille d’acteurs arrivent pour installer le décor de la pièce qu’ils vont jouer le soir même : La Roue de l’Histoire. Mais rien ne correspond aux exigences de Bruscon dans cette auberge médiocre. Trop d’humidité, trop de tableaux hideux au mur (des porcs, des vaches… seul un poussiéreux portrait d’Hitler trouve grâce aux yeux de l’acteur), trop de bruits provenant de la porcherie, et surtout une question fondamentale : pourra-t-on faire un noir total à la fin de la représentation ? La pièce nihiliste que Bruscon s’apprête à jouer ne saurait trouver la plénitude de son sens qu’à cette condition. Mais l’aubergiste et le chef des pompiers accepteront-ils que l’on coupe les lumières de secours dans la salle au profit de l’Art ? Ne pouvant obtenir de réponse immédiate à cette question qui devient pour lui existentielle, Bruscon se lance dans un grand soliloque où il vitupère contre les nazis, les femmes et les gens médiocres. Denis Rey, qui joue le rôle de Bruscon, réalise un tour de force en incarnant sans faiblir ce faiseur de théâtre tyrannique et ridicule. Sans jamais jouer sa Roue de l’Histoire, il parvient à nous faire imaginer cette pièce ambitieuse où se côtoient Churchill, Einstein, Napoléon, César et Marie Curie… bref, une pièce aussi monstrueuse que son auteur mégalomane. Paradoxalement, le spectateur ne voit rien et pourtant il voit tout !

Dépendance affective, de Tristan Lopin : Avec Charlotte, nous sommes allés à l’Aria de Cornebarrieu pour découvrir le spectacle de Tristan Lopin qui tourne en France depuis plusieurs mois. Ce comédien, on le connaît principalement pour des vidéos qu’il poste sur Facebook et Youtube où il dénonce avec humour les travers de nos contemporains (misogynie, homophobie et manif pour tous en tête). Dans Dépendance affective, il propose un spectacle un peu plus égocentré et nous fait part de ses déboires sentimentaux et sa détresse de trentenaire sur la touche. On ne peine pas à reconnaître dans les situations qu’il joue certaines personnes que l’on connaît. Bref, une petite heure de bonne humeur !

Tristan Lopin entouré des blogueurs de Culture déconfiture

 

La rive dans le noir, de Pascal Quignard par Marie Vialle : Deux ans après l’émouvant et inoubliable Princesse vieille reine, le tandem Quignard et Vialle était de retour au Théâtre Garonne pour un nouveau spectacle autour de la mémoire, la musique et l’ornithologie. C’était très poétique, mais je n’ai rien compris, je me suis limite ennuyé. Bref, une grosse déception après l’effet qu’avait produit le spectacle de 2016…

 

 

Le sixième sommeil, de Bernard Werber : Jacques Klein est un scientifique qui marche dans les pas de sa mère. Leur domaine d’étude : les phases du sommeil. Si les étapes d’endormissement, de sommeil profond et de sommeil paradoxal sont bien connues, mère et fils ont le pressentiment qu’avec de l’entraînement on peut prendre le contrôle de ses rêves et accéder à une nouvelle phase : le sixième sommeil. Pour approfondir leurs recherches et leurs méthodes, ils vont aller jusqu’en Malaisie, où la tribu des Sénoïs a fondé sa société autour du principe des rêves, plus important que celui de la réalité. Je suis très vite entré dans l’univers de ce roman. Les personnages sont rapidement présentés et le lecteur est vite en possession de tous les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue et de ses enjeux. Le sujet est pour le moins passionnant, car on a vite fait de s’interroger sur son propre rapport aux rêves et au sommeil. Dormez-vous bien ? Avez-vous besoin de psychotropes ? Vous souvenez-vous de vos rêves ? Sont-ils agréables, neutres ou cauchemardesques ? Arrivez-vous à prendre le contrôle de vos rêves ? Petit à petit, par l’intermédiaire de ses personnages, Bernard Werber nous donne quelques clés pour améliorer notre sommeil et apprendre à mémoriser nos rêves. Personnellement, alors que je ne me souvenais plus de mes rêves depuis plusieurs années, j’ai commencé à m’en rappeler dès la deuxième nuit après avoir commencé la lecture de ce roman. C’est ce que l’on appelle de l’efficacité, non ? Par de nombreux aspects Le Sixième sommeil m’a rappelé Les Thanatonautes. Le monde des rêves comme un continent à explorer, ça rappelle un peu celui de la mort dont il est question dans cet autre roman. D’ailleurs, ces voyageurs du rêve s’appellent les Onironautes… vous voyez que lexicalement, on n’est vraiment pas loin. L’autre chose que j’ai regrettée, c’est que le récit et l’aventure prennent parfois le pas sur le contenu scientifique et nous font retomber dans un roman d’aventure traditionnel, ce qui a tendance à m’ennuyer car en terme de style, il n’y a pas grand-chose d’intéressant chez Werber. Pour des ados, il y a moyen que la sauce prenne mieux.

 

Et vous, quels ont été vos plaisirs culturels pour entamer l’hiver ?

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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