Quelle drôle de fin d’année… D’un côté, on a eu envie que ça finisse vite ; de l’autre, on voulait profiter des fêtes à cent pour cent, histoire de contrebalancer les tracas de 2020. Le bilan culturel du mois de décembre est à nouveau rikiki, parce que – ça ne vous a pas échappé – les salles de spectacle ont encore fermé leurs portes, faisant passer à la trappe Le Tartuffe (mis en scène par Guillaume Séverac-Schmitz au Théâtre de la Cité) et Boxe Boxe Brasil (de Mourad Merzouki à Odyssud) qui était déjà un report du confinement du printemps. Je n’avais jamais vu moins de spectacle en une année depuis 1999 (quand j’ai commencé à devenir un spectateur régulier de théâtre, concerts, etc.).
Ne parlons pas du bilan cinéma, avec un seul film vu en salle en 2020 : l’excellent Adieu les cons d’Albert Dupontel dont on vous a parlé ici. Mais comme l’a si bien chanté Grand Corps Malade, de toutes façons tout cela n’était “pas essentiel”…
Heureusement il nous est resté la lecture ! 2020 a été l’occasion de découvrir des œuvres qui m’ont frappé pour la vie. D’abord A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, lue au printemps. Il fallait au moins un confinement pour se lancer à corps perdu dans les 7 tomes de ce roman fleuve (et comme je suis d’un tempérament optimiste, je me dis que c’est au moins ça de gagné !). J’ai enchaîné lors du déconfinement avec Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer, une enquête à hauteur d’enfant qui m’a captivé avec ses nombreuses images et couleurs qui ponctuent le récit. Et enfin, la grande découverte de l’été, ça a été Malevil de Robert Merle, qui est entré illico dans le top 10 des livres préférés de toute ma vie avec son histoire à mis chemin entre le roman d’anticipation et la pastorale. Un choc esthétique et narratif comme je n’en avais pas vécu depuis longtemps !
Le mois de décembre a été écourté par les préparatifs des fêtes et le bilan sera donc bref. Pas de danse. Pas de concert. Pas de théâtre. Bref, rien d’inessentiel. Juste 2 petites lectures pour détendre l’atmosphère.
Le chat pète de feu, de Philippe Geluck
Comme tous les ans, je me suis fait un petit plaisir en lisant au coin de feu le nouvel épisode du félidé le plus connu de la BD belge. Comme d’hab, Geluck arrive à me faire rire en 1, 2 ou 3 vignettes. La lecture antimorosité à recommander à tous ceux qui ont trouvé l’ambiance un peu lourde en cette fin d’année !
Mrs Dalloway, de Virginia Woolf
En relisant ce livre, que j’avais découvert il y a une vingtaine d’année, impossible de ne pas entendre en même temps dans ma tête la musique de Philip Glass composée pour le film The Hours. Au fil des heures d’une journée, Mrs Dalloway voit ressurgir les fantômes du passé tandis que le pauvre Septimus Warren Smith est en proie à des visions de terreur nées de ses traumatismes de la Première Guerre mondiale. Ce n’était pas la lecture la plus gaie pour clôturer 2020, c’est sûr !
Et vous, quels ont été vos plaisirs “non essentiels” en décembre 2020 ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.