Degas. Un grand nom, un peintre qu’on connaît tous pour ses fameuses danseuses. Forcément, vous imaginez bien que pour cette expo Degas à l’opéra au musée d’Orsay, c’est le genre d’exposition bien bien attendue. Quand je suis allée à Paris la semaine dernière, je n’ai pas résisté à son attraction, même si je connais déjà plutôt bien l’œuvre de Degas pour l’avoir admiré à de nombreuses reprises au musée d’Orsay.
Alors, honnêtement, est-ce que cette exposition a été la tarte à la crème que je craignais un peu ? Et bien pas du tout. Degas à l’opéra est l’image même d’une exposition accessible et intelligente. Au final, même si bien entendu vous allez admirer des danseuses, le propos va bien au-delà de ça. Cette exposition est associée au 350ème anniversaire de l’Opéra, créé sous Louis XIV, et se veut être une illustration de ce que pouvait être cet art central au XIXème siècle, à travers les yeux d’un amateur éclairé, Edgar Degas. Effectivement, on voit des danseuses, mais sont également abordé la question de l’architecture (de l’incendie de l’opéra de la rue Le Peletier à l’inauguration de l’opéra de Charles Garnier le 5 janvier 1875, en passant par la salle Ventadour temporaire), de la musique, des costumes, des décors, des progrès techniques, des spectateurs, des coulisses… C’est tout un univers qui prend vie sous nos yeux, et j’ai beaucoup aimé cette approche.
L’organisation de l’exposition est vraiment bien pensé, la transition entre chaque salle thématique est extrêmement logique et bien amenée. Je me suis fait cette réflexion lors de ma visite où en découvrant sur une oeuvre une nouvelle technique que je connaissais pas (le vernis mou, je n’en avais jamais entendu parler !), je me suis fait la réflexion que décidément Degas avait touché à beaucoup de techniques et c’était justement le propos de la salle suivante ^^ L’espace consacré à l’architecture est vraiment intéressant, avec une maquette en coupe de l’opéra Garnier, et surtout des présentations de maquettes de décor issues de la collection de la BNF.
On voit comme on veut voir ; c’est faux ; cette fausseté constitue l’art
Edgar Degas
Bien entendu, quand on est face à un motif aussi récurrent que les danseuses, on suit tout à fait le processus d’expérimentation plastique chez le peintre. C’est d’ailleurs ce travail autour de “l’artificiel” de l’opéra qui l’anime. J’ai été très séduite par la salle consacrée aux “tableaux longs”, utilisant un format très inhabituel en “double carré” qui donne un effet de composition très particulier, comme si on était face à une décomposition d’un même mouvement à travers plusieurs figures de danseuses. J’ai eu une vraie émotion devant La leçon de dans (salle de répétition), avec cette “tâche” colorée si vibrante au premier plan, le pull rouge coquelicot de la danseuse. La fin de l’exposition, consacrée à ses dernières œuvres, m’a donné à voir un aspect de son travail que je n’avais jamais vu comme cela. Degas vieillissant et perdant la vie, il travaille avec une économie de moyens très intéressante : on est finalement face au même type de procédé que Claude Monet avec ses nymphéas. La beauté d’une oeuvre comme les 2 danseuses par exemple est vraiment révélatrice de son évolution. Je vous mets en fin d’articles une petite sélection des œuvres qui m’ont marqué dans cette exposition !
Je vais vous dire : le seul bémol (petit) que je mettrais à l’expo Degas à l’Opéra, c’est que l’entrée se fait par la salle des Courbet… Je n’aime pas du tout cette idée car c’est la plus belle des salles du musée d’Orsay à mon sens et elle ne devrait pas être un “hall d’attente” ^^
Vous avez jusqu’au 19 janvier 2020 pour aller admirer l’expo Degas à l’Opéra au musée d’Orsay !
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