Je me suis rendue en solitaire à l’expo Désirs et volupté à l’époque victorienne, séduite par les jolies affiches que j’avais vu fleurir dans le métro. Il faut dire que j’aime bien les « petits » musées comme le musée Jacquemart-André, j’adore visiter les intérieurs de ces habitations d’exception, ça me fait toujours rêver 😉 Après, niveau expo, je dois avouer que j’ai rarement été emballée par ce que ce musée propose, mais ma foi je voulais laisser une chance à Désirs et volupté (les jolies affiches je vous dis !).
Il faut dire que le propos était alléchant : des peintres anglais du XIXème siècle, le thème centré sur la beauté, clairement c’est une expo qui s’annonce sexy. Sans être une spécialiste, j’ai un faible très prononcé pour la peinture XIXème et les pré-raphaélites et j’avais été emballée par ma découverte plus approfondie de l’aesthetic movement pendant l’expo « Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde », présentée au musée d’Orsay en 2011. Avec Désirs et volupté, c’est la collection Pérez Simon qui est mise à l’honneur : les grands peintres de la période victorienne sont bien présents, Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne Jones, Lawrence Alma Tadema, John Everett Millais. Oui, le mec a une petite sélection de tableaux bien sympathiques chez lui, on est bien d’accord 😉
L’expo est organisée en 8 salles. On débute par « Désir d’antique », qui nous rappelle que l’Antiquité est l’un des thèmes de prédilection de l’époque victorienne. Clairement, le tableau star de cette section c’est Les roses d’Héliogabale d’Alma Tadema. Le rendu des fleurs est juste incroyable, extrêmement luxuriant, et le contraste avec le sujet de l’œuvre saisissant (non parce que mine de rien, les fleurs sont sublimes, mais les gars sont en train de mourir ensevelis en-dessous hein. Pas cool DU TOUT). Du même peintre, on retrouve deux petites œuvres, Ses yeux reflètent ses pensées qui sont bien lointaines et La question, le genre de mini formats que je rêverais avoir chez moi.
C’est plus ou moins le même thème qu’on retrouve ensuite, « Beautés classiques », avec les très belles lignes sinueuses des Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de mer de Frédéric Leighton, et aussi le luxe de détails de La reine Esther d’Edwin Long. Je passe sur la salle « Muses et modèles », aucune œuvre ne m’a particulièrement marqué. Par contre, dans la suivante, « Femmes fatales », j’ai été hypnotisée par La boule de cristal de John Waterhouse. J’aurais pu rester des heures à la regarder !
Je suis passée plus rapidement sur la seconde partie de Désirs et volupté, clairement les 4 dernières salles ont moins de force. La section « Héroïnes amoureuses » aborde l’influence du Moyen-Âge sur l’art de la période victorienne, mais les tableaux trop peu nombreux ne nous aident pas à nous faire une vision claire sur ce thème (pourtant si intéressant !). Je me suis quand même attardée sur Enid et Geraint, d’Arthur Hugues, et son drôle de format, ainsi que Le sentier de l’amour n’a jamais été facile de Talbot Hugues, qui possède d’ailleurs un très beau cadre ouvragé.
La sixième salle, « L’harmonie rêvée », est consacrée à John W. Strudwick, un disciple de Burne-Jones, mais je dois dire que ses œuvres m’ont laissé assez froide, alors que j’avais apprécié son Chanson sans paroles dans la salle précédente. Bon, par contre, devant Crenaia, la nymphe de la rivière Dargie, de Frédéric Leighton (la fameuse affiche 😉 ), là oui, j’ai kiffé 😉 Le bouillonnement du drapé en en harmonie avec la cascade l’arrière-plan, la finesse du travail de la chevelure, la délicatesse des couleurs du corps… C’est vraiment une très très belle œuvre. J’ai là aussi flashé devant des petits formats du même peintre, Pyrrha après son bain et Au lepidarium. On finit avec « Le culte de la beauté », avec les très jolis L’absence fait grandir l’amour et Beauté classique de John W. Godward.
Verdict de Désirs et volupté à l’époque victorienne ? Et bien… honnêtement, je n’ai pas été emballée par cette expo. Oui, les tableaux sont beaux, c’est clair. J’envie le collectionneur de les avoir 😉 Mais après, je l’ai trouvé assez pauvre en explications, il y a relativement peu de « liant » entre les différences salles et je trouve qu’on passe à côté d’un regard poussé sur ce si beau XIXème siècle anglais. Et surtout, on y passe peu de temps. Mais genre vraiment peu de temps, en une petit demi-heure j’avais bien tout vu. C’est toujours assez frustrant ! J’en ai profité pour faire un tout dans le musée Jacquemart-André après, ça c’est toujours un plaisir, je vous recommande fortement de faire de même si vous avez envie de voir Désirs et volupté. Mais je vous reparle de ça un de ces 4 😉
Désirs et volupté à l’époque victorienne
Musée Jacquemart-André – 158 boulevard Haussmann – 75008 Paris
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8 comments
Merci pour cette critique, j’avoue que je rêve e visiter ce musée depuis quelques années déjà, tu me donnes encore plus envie !
C’est vraiment un très mignon petit musée, on n’y reste pas des heures mais les collections sont à voir.
J’adore ce musée, j’ai fait pas mal de fois le déplacement depuis Liège pour vois leurs expos… Merci pour cet article, quelques uns de ces portraits sont sublimes comme La Boule de Cristal par exemple!
Ah oui, vraiment ! C’est vraiment un très beau tableau à “voir en vrai”, il y a une telle profondeur…
En tout cas, les tableaux que tu as choisis donnent vraiment envie d’y aller. 🙂
Clairement plusieurs valent le coup d’œil ! Dommage que ça manque d’explications à mon sens…
Je me suis rendue à cette expo, et j’ai été absolument charmée !
C’est vrai que c’est des belles œuvres ! Mais ça n’a pas suffit pour moi, dommage…