Le nouveau film de Pedro Almodovar est une réussite ! Julieta (prononcez « Rouliéta » et non « Djoulièta » si vous ne voulez pas vous faire disputer par l’ouvreuse) adopte le ton et la forme de la confession pour nous raconter la vie d’une femme marquée par les drames et les désillusions. Pour faire le récit de ce parcours complexe, Almodovar a fait appel à Emma Suarez et Adriana Ugarte, deux actrices que l’on voit sur l’affiche et qui incarnent tour à tour Julieta à deux moments de sa vie.
Alors qu’elle s’apprête à quitter Madrid pour suivre son compagnon au Portugal, Julieta (Emma Suarez) retrouve au hasard d’une rue Bea, qui fut jadis la meilleure amie de sa fille Antia. Cette rencontre va bouleverser les projets de Julieta et la replonger dans un passé douloureux enfoui depuis douze ans.
L’essentiel du film se déroule donc sous forme de flash-back et nous ramène une trentaine d’années plus tôt, lorsque la jeune Julieta (incarnée dans cette partie du film par Adriana Ugarte) fait la connaissance dans un train du mystérieux Xoan.
Je préfère ne pas vous en dire davantage en ce qui concerne le synopsis, afin de laisser agir le suspens et l’atmosphère du film ! L’articulation entre passé et présent est d’une grande subtilité et permet en même temps de nouer le mystère qui entoure la vie de Julieta. Pour ma part, je n’ai pas décroché une seule minute et ai été totalement happé par le mystère de cette histoire.
Parmi les films les plus récents d’Almodovar, je pense que c’est celui que j’ai préféré depuis Tout sur ma mère et La fleur de mon secret. Certes La piel que habito, La mauvaise éducation ou Parle avec elle m’avaient beaucoup plu, mais je n’y avais pas retrouvé cette subtilité dans l’émotion.
On notera pour finir la présence au casting de Rossy de Palma, toujours aussi captivante, mais surtout Daniel Grao et Inma Cuesta, deux interprètes au sex-appeal dévastateur !
Alors, envie de lever le voile sur le mystère qui entoure Julieta ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.