Ma passion pour Marcel Proust n’est un secret pour personne et certainement pas pour vous. Donc lorsque j’ai su que le musée Carnavalet consacrait une exposition à mon auteur fétiche, j’ai sauté dans un train direction Paris. Retour sur l’expo Marcel Proust, un roman parisien.
À la recherche du temps perdu au Musée Carnavalet
Le Musée Carnavalet est le musée de l’histoire de Paris. Depuis le 16 décembre dernier, une partie du musée est consacrée à Marcel Proust, l’auteur du chef-d’œuvre À la recherche du temps perdu. En effet, nous fêtions en 2021 les 150 ans de sa naissance et cela méritait bien une petite rétrospective. Cependant, s’il n’est pas difficile de célébrer un cinéaste dans une cinémathèque ou un peintre dans un musée, c’est un peu plus difficile pour un écrivain. Pourtant, il y a quelques années, la Bibliothèque Nationale (BnF) avait démontré qu’on peut parfaitement faire une exposition sur une œuvre littéraire avec leur expo Tolkien, voyage en Terre du Milieu. Le musée d’Aquitaine de Bordeaux n’a pas démérité non plus avec son expo consacrée à Hugo Pratt, Lignes d’Horizon. Oui mais… il y a un « mais ». Car pour faire vivre une œuvre littéraire dans un musée, cela nécessite beaucoup de moyens…
Marcel Proust, un auteur qui m’accompagne depuis plus de 20 ans
À la recherche du temps perdu est un roman que j’avais découvert douloureusement il y a une vingtaine d’années sur les bancs de l’université avec son premier tome, Du côté de chez Swann. Puis, j’avais été totalement emballé par le tome 2 : À l’ombre des jeunes filles en fleurs. J’ai donc relu intégralement La Recherche lors du confinement du printemps 2020. Malheureusement, si vous connaissez déjà bien l’œuvre de Proust, vous n’apprendrez pas grand chose de nouveau dans cette exposition.
Certes, il y a de nombreux tableaux qui vont vous permettre de vous immerger dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième. Mais finalement, Proust ne semble qu’un prétexte pour aligner des œuvres qui reconstruisent cette époque.
Le comble du ridicule est atteint quand on atteint la salle baptisée « La chambre de Proust ». Faire moins immersif, c’est impossible ! La chambre d’Anna de Noailles, reconstituée dans une autre partie du musée, est plus impressionnante que cette mise en scène minimaliste qui n’a clairement pour but que d’attirer les admirateurs du romancier…
La seule chose que j’ai vraiment aimée dans cette exposition est une vitrine dans laquelle apparaissent des morceaux de pages annotées et recollées bout à bout qui montrent comment l’auteur travaillait, par ajout, corrections, collages. Un travail méticuleux dans lequel – on le sait – sa servante Céleste Albaret a joué un rôle prépondérant.
On peut également lire une lettre manuscrite à Raoul Versini, véritable confession dans laquelle le jeune Marcel qui a alors 17 ans raconte bouleversé comment il a cédé, sans le vouloir vraiment, à un jeune homme – Marcel revient ici sur son égarement et son dégoût de lui-même.
L’expo Marcel Proust, un roman parisien est à voir au Musée Carnavalet – Histoire de Paris jusqu’au 10 avril prochain. Si vous connaissez déjà bien l’œuvre et le personnage, je ne suis pas sûr que vous en sortirez beaucoup plus instruit. Mais si vous ne le connaissez pas, cette expo vous donnera peut-être envie de plonger dans ses magnifiques romans.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Et du coup, que donne le reste du musée ? Il a été fermé un moment pour rénovation, je n’ai pas encore eu l’occasion d’y retourner.
Ils ont de très belles maquettes. On n’a pas visité le musée de fond en comble car nous étions venus pour l’expo Proust, mais nous avons flâné dans les différentes ailes, le musée est agréable.