Baz Luhrmann produit peu mais bien. Son dernier long-métrage Elvis est seulement son sixième film en 30 ans de carrière (et son quatrième en tant que scénariste) ! Presque 10 ans après Gatsby le magnifique, on se demandait s’il pouvait mettre en scène un personnage encore plus extravagant et démesuré que le milliardaire incarné par DiCaprio. Eh bien il a suffi de chercher dans la réalité pour trouver une star à la hauteur des délires de Baz Luhrmann : le King Elvis Presley, bien sûr !
Elvis, un biopic de 2 heures 40
Quand on sait qu’Elvis Presley est la star qui a vendu le plus de disques au monde, on peut s’étonner qu’il n’y ait pas encore eu de blockbuster sur sa vie. Hollywood adore ce genre de films et Baz Luhrmann était le scénariste idéal pour porter à l’écran la vie de cette icone du vingtième siècle, avec son esthétique à paillettes, ses mises en scènes épileptiques et ses bandes originales iconiques.
Elvis n’est pas le seul personnage de ce film éponyme. Le colonel Parker, qui fut son imprésario, est également l’un des personnages principaux, joué par Tom Hanks, et il est aussi le narrateur de cette success story. Au début, j’ai été déstabilisé par le choix de l’acteur Austin Butler pour jouer Elvis, car la ressemblance physique n’est pas évidente. Mais le comédien s’est tellement approprié la voix et la gestuelle du chanteur que l’on oublie très vite ce manque de ressemblance et que l’on finit par croire à cet Elvis réincarné.
Les scènes de danse et de playback sont vraiment dingues, je ne suis portant pas un grand fan de la musique du King (le rock n’est pas mon genre musical de prédilection) mais quand on voit ce film on a automatiquement envie de se trémousser dans son fauteuil. On comprend dès les premières minutes pourquoi le jeu de jambes et de hanches d’Elvis faisaient tomber les groupies en pâmoison !
Petit bémol évidemment lorsque le film utilise des images d’archives sur lesquelles ont voit le vrai Elvis, là on se dit : « Ah oui quand même, Elvis c’était ça ! Wahou ! » Alors qu’Austin Butler met la barre très haut pour faire honneur au King, on se rend compte qu’Elvis était encore au-dessus !
Une vie pas si rose
L’esthétique du film de Baz Luhrmann colle parfaitement à l’image que l’on a du King : paillettes, costumes en satin, diam’s, gomina… Pourtant, le film montre parfaitement la réalité assez terne qu’il y a derrière les strass.
L’autre aspect du film que j’ai aimé est la reconstitution de l’époque, en particulier le contexte ségrégationniste (qui m’a fait penser à ma lecture récente d’Alabama 1963 dont l’action se déroule pendant la même période). Baz Luhrmann nous montre comment la culture noire a influencé artistiquement Elvis Presley, en particulier son amitié avec B. B. King et de nombreux autres artistes afro-américains à qui il a emprunté des chansons et des rythmes. J’ai particulièrement aimé la séquence qui montre comment un simple thème musical entendu dans les bas-fonds de Memphis est devenu l’un des plus grands standards chanté à Las Vegas (pour découvrir lequel, allez voir le film !).
Je ne suis généralement pas très friand des biopics en tant que genre, mais Baz Luhrmann m’a convaincu d’aller voir ce film pour la fête du cinéma. Malgré sa durée (2 heures 40), je n’ai pas vu le temps passer, tout m’a même semblé aller très vite dans la dernière heure.
Pour son esthétique et sa photographie, Elvis est indiscutablement un film à voir sur grand écran.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.