Il y a quelques années, j’avais déjà lu Un garçon d’Italie de Philippe Besson qui m’avait laissé plutôt un bon souvenir. Cet été, je me suis lancé dans un autre de ses romans, En l’absence des hommes, qui m’a été conseillé par quelqu’un qui savait que j’aimais Marcel Proust, dont parle un peu ce livre.
C’est un roman très court dont les 200 pages se lisent en une après-midi. A priori, un format parfait pour une journée de vacances.
L’histoire se déroule d’ailleurs pendant l’été 1916. Les hommes sont partis à la guerre et Vincent, un adolescent né avec le siècle, s’ennuie à Paris. Il rencontre Arthur, un jeune soldat de 21 ans en permission pour une semaine. Ensemble, les deux garçons découvrent la passion dans les bras l’un de l’autre au cours de cette semaine pendant laquelle Arthur tente d’oublier l’horreur des tranchées. Mais le jour où il fait la connaissance d’Arthur, Vincent rencontre également un homme plus âgé, Marcel, un écrivain prestigieux, qui va devenir un ami et un confident ambigu.
Le temps de ce bel été, l’un va devenir l’amant, l’autre l’ami. Comme deux fragiles éclats de bonheur au milieu de la tragédie.
En l’absence des hommes, Philippe Besson (Edition 10/18, quatrième de couverture)
Je dois dire que j’ai été déçu par ce roman de Philippe Besson, écrivain réputé pour aborder des thématiques gays. D’abord, l’histoire qu’il raconte est mièvre. Mais s’il n’y avait eu que ça, je m’y serais fait… j’ai moi-même un penchant pour la mièvrerie parfois assez prononcé.
Le problème est surtout le style. Ou plutôt l’absence de style. La première partie du roman est racontée à la première personne du point de vue de Vincent, 16 ans. Si vous voulez vous figurer la manière dont l’histoire est narrée, imaginez la dissertation d’un adolescent moyen et vous vous en ferez une assez bonne idée. Et quand il donne la parole à Marcel Proust, c’est carrément navrant de platitude. La deuxième partie du roman étant une correspondance entre les trois personnages, Marcel Proust est censé être l’auteur de quelques lettres… et je vous assure qu’il n’y a rien de proustien dans ces pastiches. Pour moi qui ai passé une grande partie de mon confinement à lire A la recherche du temps perdu, je n’ai retrouvé aucun de mes plaisirs littéraires dans En l’absence des hommes.
Si vous êtes un amoureux de Proust, je vous déconseille ce roman dont il semble totalement absent bien qu’il en soit l’un des personnages principaux. Si vous êtes un adolescent qu’un peu de chick litt émoustille, vous trouverez peut-être votre bonheur dans les quelques pages d’érotisme qui ponctuent le début du récit…
Avez-vous déjà lu des romans de Philippe Besson ? Que pensez-vous de cet auteur ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Je n’ai lu qu’un seul livre de Philippe Besson paru en 2017 “Arrête avec tes mensonges” un roman autobiographique, et j’ai franchement été séduite par l’écriture, la narration. Comme il est né à Barbezieux, le récit se déroule en Charente et à Bordeaux -où j’ai vécu- et ses descriptions sont d’une justesse qui m’a transportée.
Je garde un très bon souvenir de cette lecture.
Je n’ai pas lu “Arrête avec tes mensonges”, peut-être que je le lirai un jour si je veux renouer avec cet écrivain. Pour ma part, j’avais commencé par “Un garçon d’Italie” qui m’avait bien captivé. Il est vrai que certains auteurs peuvent être inégaux d’un roman à l’autre.