Avec le couvre-feu et la fermeture des cinémas et salles de spectacle, on s’est rabattu depuis quelques temps sur le petit-écran et les séries. Je ne suis pas un grand sérivore, mais je dois admettre que j’ai quand même quelques références cultes, Twin Peaks en tête. Voici les séries du moment sur lesquelles je me suis rabattu, n’hésitez pas dans les commentaires à laisser vos remarques si vous ne partagez pas mes avis !
LUPIN sur Netflix
Le pitch : Hassan Diop est fan d’Arsène Lupin depuis son enfance. Il s’inspire des célèbres aventures du gentleman cambrioleur pour résoudre une affaire vieille de vingt ans dans laquelle son père a été compromis et dont il a juré de venger la mémoire.
On en a beaucoup parlé parce que la série fait le buzz sur cette plateforme, ce qui est exceptionnel pour une série française. C’est vrai que, techniquement, cette série n’a pas a rougir : c’est bien monté, c’est écrit, c’est propre… on retrouve tous les codes du genre. L’épisode 1 est à peu près correct. Sans surprise, sans originalité, mais correct. Et puis il y a les autres épisodes, et là c’est l’ennui total. Même le très surestimé Omar Sy peine à convaincre.
La série utilise toutes les ficelles connues et reconnues pour raconter les aventures de ce nouveau Lupin, façon Ocean’s Eleven du pauvre. Et quand on veut créer une situation sans justifier comment le personnage est arrivé à ses fins, on lui fait dire : “Un bon journaliste ne révèle jamais ses sources“. Pratique. Ça permet de faire n’importe quoi sans se soucier de la vraisemblance.
En gros, une série très dispensable…
WANDAVISION sur Disney Plus
Le pitch : Wanda Maximoff (alias la Sorcière Rouge) et son mari Vision (un androïde fabriqué par Ultron dans un film des Avengers) tentent de couler des jours heureux dans une banlieue américaine stéréotypée, cachant à leur entourage leurs pouvoirs et leur véritable identité.
Clairement, cette série ne plaira pas à tout le monde. Stylistiquement, on est sur une œuvre hyper clivante qui fera des adeptes et des déçus. Personnellement, je fais partie des ultra-fans. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas été autant captivé par une série. Chaque semaine commence avec la même obsession : vivement que l’on soit vendredi à 9h01 pour voir la mise en ligne du nouvel épisode de cette mini-série.
En prenant le contrepied stylistique de tout ce que l’on connait dans l’univers Marvel (dont je ne suis pas spécialement fan) et en jouant avec les codes des sitcoms depuis les années 1950, cette série nous déboussole complètement, usant et abusant de ruptures de ton qui rendent complètement maboule. Impossible de prévoir ce que chaque épisode nous réserve comme revirement. C’est intelligent, terriblement bien ficelé, et je crois que ça n’a pas fini de nous surprendre.
YOUR HONOR sur Canal Plus
Le pitch : un juge respecté de la Nouvelle-Orléans est au cœur d’un dilemme moral cornélien. Son fils a renversé accidentellement mais mortellement un adolescent mais a pris la fuite sans lui porter secours. La situation devient inextricable lorsque l’identité de la victime est révélée : le fils du plus puissant mafieux de la région.
Sur le papier, la série avait l’air pas mal. Les acteurs sont très bons. Mais le rythme est terriblement mou. On aurait envie d’avancer dans l’histoire, d’en savoir plus sur ces deux familles (celle du juge et celle du mafieux) mais les pièces du puzzle sont très longues à être mises en place. Je ne suis pas sûr de continuer, malgré toutes les qualités objectives de cette série.
JE TE PROMETS sur TF1
Le pitch : Comme This is us. Mais on n’avait pas de sous. Ni d’idées. Ni de talent.
C’est nul. Les acteurs sont mal dirigés. On ne saisit pas l’intérêt de cette adaptation low cost. On dirait une reprise de Bohemian Rhapsody avec un pipeau et un kazoo.
OVNI(S) sur Canal Plus
Le pitch : A la fin des années 70, l’ingénieur spatial Didier Mathure est muté au Geipan, un bureau chargé d’enquêter sur les phénomènes d’ovnis dans le sud de la France.
Vous voulez du loufoque ? Vous allez être servis. Une équipe de doux-dingues part à l’aventure pour recueillir des témoignages sur les objets volants non identifiés. Le casting est excellent : Melvil Poupaud en ingénieur récalcitrant, Michel Vuillermoz en partenaire inattendu, Daphné Patakia en secrétaire lunaire et Quentin Dolmaire en archiviste au cœur tendre. Ajoutez à cela une pincée de croyances raéliennes, un flamant rose qui répond au nom d’Hatchepsout et un gamin qui veut faire la grève du slip, vous aurez un excellent cocktail !
La phrase à retenir : “La vie, c’est pas un épisode de Skippy le kangourou !” Qu’on se le tienne pour dit !
EN THERAPIE sur Arte
Le pitch : Dans les jours qui ont suivi les attentats du Bataclan, pendant 20 minutes, vous êtes dans le cabinet d’un psychanalyste parisien et vous écoutez la consultation d’un patient (différent à chaque épisode).
C’est souvent lorsque les personnages parlent pour ne rien dire qu’ils finissent par en dire le plus. Le contexte est très lourd, ce n’est pas forcément la série à regarder en ce moment si vous trouvez que l’actualité est déjà assez pénible comme ça…
Le casting est inégal, mais parfois excellent. L’épisode 2, avec Reda Kateb, vaut clairement 5 étoiles. Dans l’ensemble, ça ressemble beaucoup à du “cinéma français” et quand j’emploie cette expression, je sais que pour certains cela signifie que c’est très bien et que pour d’autres cela est très ennuyeux, joué comme au théâtre, et un peu trop intello. En général, c’est un style que l’on adore ou que l’on déteste. En même temps, c’est une série Arte, pas C8, alors on sait à quoi s’attendre…
Alors, quelle série allez-vous regarder ? Ou laquelle nous conseilleriez-vous ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.