2016. Jungle de Calais. Entre deux mondes raconte les destins croisés de plusieurs personnages dans le chaos qui a précédé le démantèlement de la Jungle. D’abord, il y a Adam, flic syrien à la recherche de sa femme et de sa fille parties quelques jours avant lui et qu’il aurait du retrouver à Calais. Puis il y a Kilani, enfant soudanais sans protection à la merci de tous ceux qui veulent “jouer” avec lui. Et enfin Bastien, un lieutenant français empêtré dans une sombre enquête liée à ce lieu de non-droit qu’est la Jungle… cette Jungle où s’entassent des gens de toutes origines, de toutes religions, qui est régie par ses propres lois (souvent celle du plus fort), et où chacun essaye de rejoindre Youké, c’est-à-dire U.-K., le Royaume-Uni. En attendant, ils sont “entre deux mondes” et survivent comme ils peuvent en essayant de ne pas devenir fous.
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Plus qu’un roman ou un polar, ce livre est surtout un témoignage très bien documenté sur la vie dans la Jungle, ses codes, ses tragédies. Si l’histoire et les personnages ne m’ont pas accroché plus que ça, j’ai quand même eu le sentiment de lire une sorte de reportage romancé assez saisissant. Olivier Norek met des noms et des visages sur des migrants, dont on entend habituellement parler de manière abstraite et anonyme. A travers son roman, il tente de rappeler que derrière chaque “migrant” il y a une personne, une histoire, une tragique odyssée.
Il est intéressant de savoir que l’auteur d’Entre deux mondes est lui-même capitaine à la police judiciaire du 93, donc quand il écrit un polar, il connaît bien son sujet. Son enquête a été méthodique pour apporter le témoignage le plus réaliste sur ce qui se jouait dans cette Jungle, comme en attestent les 4 pages de remerciements qui clôturent le livre et qui montrent à quel point il s’est renseigné avant d’écrire.
Ce qui m’a moins touché, c’est le style. C’est écrit comme un polar, avec des dialogues, etc. Le genre de livre qui se lit avec facilité (même si l’histoire est tragique et les événements particulièrement durs) mais qui n’arrive pas à me remuer. Ce qui m’a touché davantage, c’est quand je sortais du livre et que je me disais que derrière chaque personnage de la fiction, il y avait une histoire vraie, un destin particulier. Mais le livre en lui-même… je ne sais pas… je suis sans doute trop “littéraire”.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
