Encore une fois je me dépêche à mon retour de ma petite escapade parisienne pour vous parler d’une exposition qui vit ses dernières heures. L’Hommage à Georges Rouault – Saintes Colères est en effet visible au centre Pompidou jusqu’à demain.
150ème anniversaire de Georges Rouault
Avec cette exposition “hommage”, le centre Pompidou célèbre le 150ème anniversaire du peintre, né en 1871. On retrouve exposés dans la salle une vingtaine d’œuvres, issues du fond très riche du Musée national d’art moderne. La famille Rouault lui a en effet fait plusieurs donations. Le titre “Saintes colères” est repris de l’une des formules de l’artiste, qu’il a utilisé dans une lettre adressée à l’écrivain et poète André Suarez.
Georges Rouault était croyant, et c’est son humanisme souffrant qui sont exposés ici. Comment peindre en chrétien dans un XXème siècle et ses deux guerres mondiales ? C’est pour cela qu’on parle de ses “Saintes colères”. Un titre qui cogne fort dès l’entrée de la salle, avec la présentation de son Homo homini lupus, peint entre 1944 et 1948. Unique œuvre qu’il a réalisée pendant le deuxième conflit mondial. Une pendaison dans un champ de ruines. L’espoir n’existe plus…
On retrouve donc ce qui fait l’originalité de Rouault dans l’art du XXème siècle, à travers ce chef-d’oeuvre mais aussi avec L’accusé. Ce tableau est le tout dernier entrée dans les collections de l’établissement. Les autres œuvres abordent également le colonialisme, avec la figure d’Ubu roi. Pour aller plus loin, vous pouvez aussi aller admirer la salle monographique au sein du musée, dans la salle 2 du niveau 5.
Hommage à Georges Rouault : la claque
Cet Hommage à Georges Rouault fait partie de ces “petites” expositions qu’on retrouve souvent au Centre Pompidou. Une seule salle consacrée à un peintre ou un thème donné, qui ne fait pas vraiment les gros titres de l’actualité culturelle. Le genre d’expositions qu’on va voir en passant, mais qui n’évoque pas forcément un déplacement juste “pour ça”.
Et pourtant. Quelle claque je me suis prise en entrant dans cette salle. Si je connaissais un tout petit peu Georges Rouault et son œuvre, je ne m’attendais pas à une telle force, à une telle fougue, un tel désespoir. Le mur de présentation des gravures de son portfolio Miserere m’a sidéré. Je suis restée de longues minutes à le regarder. Georges Rouault a commencé cette épopée en 1912, à la mort de son père. Il mêle figures bibliques et motifs profanes pour rendre l’atmosphère glauque et tragique de la Grande Guerre. Le monde terrestre souffre autant que le Christ, voilà son message. La force de ses tableaux colorés tout autour est en contraste total avec cet accrochage massif en noir et blanc. Puissant.
Si par hasard vous passez au Centre Pompidou ce week-end, pensez à faire un petit arrêt dans cette exposition, dans cette salle, pour vous laisser frapper par la force de Georges Rouault. Vraiment.
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