L’expo Munch, Un poème de vie, d’amour et de mort est l’un des grands évènements culturels de la saison à Paris. J’avais vraiment envie d’aller voir en vrai ces oeuvres que je ne connaissais qu’à travers des reproductions, déjà fortement séduite par la puissance singulière de son travail. J’allais donc en terrain conquis. Enfin, je le pensais.
(Re)découvrir Munch
Cette expo Munch au musée d’Orsay est avant tout l’occasion de pouvoir se confronter à la réalité de l’œuvre de ce peintre norvégien. Car du Norvégien Edvard Munch, on connaît le célébrissime Le cri. Avant toute chose. Mais il n’est pas là, toujours précautionneusement gardé à la galerie nationale d’Oslo (faudrait pas qu’il soit de nouveau piqué…). Non, ce qu’il y a c’est “juste” tout le reste. Un panorama de l’œuvre d’Edvard Munch comme on a rarement l’occasion de le voir !
Munch, Un poème de vie, d’amour et de mort dévoile notamment tout le travail sur le motif de l’artiste. Et ça, c’est impressionnant. Car si la répétition est souvent au cœur du travail de nombreux peintres, on ne se rend pas toujours compte de l’ampleur de la production. Pour moi, ça a été une découverte de voir cela dans l’œuvre d’Edvard Munch. Je connaissais pour l’avoir étudiée son obsession autour de la notion de la condition humaine, de la mort, dans des œuvres angoissantes. Mais voir en vrai, c’est autre chose. Et c’est puissant !
3 oeuvres à retenir de l’expo Munch
DESESPOIR
Le Cri sans Le Cri. Saisissant. Le même pont, la même composition qui nous déséquilibre, la même angoisse. Mais le malaise face à cette œuvre est moins direct, plus diffus.
Je marchais sur le chemin avec deux amis. Le soleil était en train de se coucher – le ciel est soudain devenu rouge sang – J’ai éprouvé comme une mélancolie – Je me suis arrêté, me suis penché sur la rampe, mort de fatigue – j’ai regardé les nuages qui flamboyaient comme sang et épée – le fjord bleu-noir et la ville. Mes amis ont continué – j’étais là, tremblant d’épouvante – et j’ai ressenti comme un grand cri infini à travers la nature
Edvard Munch, 1892
VAMPIRE
Une œuvre extrêmement connue du peintre norvégien, et à raison ! La forme pyramidale de cette composition au fond indistinct, avec ce couple enlacé au centre, happe directement le regard quand on est face à ce tableau.
LE MORT JOYEUX
C’est toujours un plaisir dans ce genre de rétrospective d’admirer des dessins, des lithographies, des gravures… Le genre d’œuvres moins connues mais qui ont une économie de moyens qui souvent me marque. Cette illustration des Fleurs du mal de Baudelaire a immédiatement attiré mon œil. Le genre d’œuvres dont je ne se lasse jamais.
Trop de monde tue l’expo ?
Que je n’aime pas trop dire ça, me dire ça… Car en vrai, je suis toujours ravie de voir qu’une exposition a du succès et attire les foules. Sincèrement. C’est un puissant signe de la puissance de l’art, des œuvres, des artistes. Certes, Munch est un “grand” nom qui fait vite mouche sur une affiche, mais hey c’est le jeu aussi et sa notoriété n’est pas volée. Et on ne peut que se réjouir de l’attractivité des musées français, grands ou petits. Oui, mais…
Gros mais. Je suis allée voir cette exposition Munch un jeudi soir de nocturne. Et j’étais loin d’être seule à avoir cette idée, vraiment très loin. Et clairement, je n’ai pas apprécié les œuvres à la hauteur de la virtuosité de Munch. Trop de monde, poussée trop rapidement devant les tableaux, pas le temps de laisser mes yeux s’attarder sur les beautés présentées. Et malheureusement, la fatigue de fin d’année aidant, je n’ai pas réussi à me remobiliser pour faire abstraction de tout cet environnement. Ça, plus l’énervement de “faire la queue” à l’entrée de la salle d’exposition devant les sublimissimes toiles gigantesques de Courbet qui se trouvent totalement gâchées par les files de visiteurs qui n’y jettent pas un regard…
Bref. Rencontre un peu manquée pour ma part.
L’expo Munch, Un poème de vie, d’amour et de mort est visible au musée d’Orsay jusqu’au 22 janvier 2023.
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