Georgia O’Keeffe est une peintre américaine absolument majeure dans l’art américain et mondial. Décédée en 1986 à l’âge de 98 ans, sa vie a épousé presque parfaitement le XXème siècle, siècle ô combien détonnant pour l’histoire de l’art. Si je connaissais son nom, cette exposition Georgia O’Keeffe au centre Pompidou a été l’occasion de réellement découvrir l’œuvre de cette artiste. Et quelle œuvre…
L’exposition Georgia O’Keeffe, une grande révélation
Premier espace : un cube. Une suggestion de la galerie 291, co-fondée par le photographe Alfred Stieglitz. Georgia O’Keeffe y découvre en 1918 lors de son installation à New-York la puissance de l’avant-garde moderne européenne. Un extrait du Spirituel dans l’art de Kandinsky, publié dans la revue de la galerie Camera work, va profondément la marquer dans son art. Inutile de vous dire à quel point cela explique des choses dans mon regard…
J’ai découvert que je pouvais dire avec des formes et des couleurs ce que je ne pourrais exprimer autrement – des choses pour lesquelles je n’ai aucun mot
Georgia O’Keeffe
J’ai tout de suite été happée par cette œuvre riche et profondément singulière. Son travail de jeunesse à la frontière de l’abstraction et son interprétation sensible des paysages américains ont été une très belle découverte. Un art américain qui a su tracer sa voie.
Une monographie exhaustive
Cette exposition Georgia O’Keeffe au Centre Pompidou offre un panorama exhaustif du travail de cette grande dame. Sa découverte des maîtres de l’art moderne qui la conduiront à des premières œuvres interrogeant déjà la ligne et la couleur, dans la pure tradition de la déconstruction du XXème siècle. Ses oeuvres abstraites où le biomorphisme des formes vibre intensément. Son travail minimaliste sur des paysages typiquement américain qui traversera toute sa carrière. Son interprétation en gros plan des “choses” de la nature, fleurs, coquillages, ossements…
Il est en effet passionnant de voir l’évolution de son art à travers toutes ces années, mais aussi et surtout sa constance dans le regard sur les choses qui l’entoure. Ses paysages du Nouveau-Mexique notamment ouvrent des vastes horizons qui semblent ne plus se refermer.
Georgia O’Keeffe en 5 œuvres
J’avais vraiment envie de vous montrer plus directement certaines des œuvres de Georgia O’Keeffe qui m’ont particulièrement parlé. Liste bien évidemment non exhaustive et éminemment subjective !
CLAM & MUSSEL
GREY, BLUE AND BLACK – PINK CIRCLES
Que j’aime les gros plans incongrus. La nature recèle des trésors, et Georgia O’Keeffe ne passe pas à côté. C’est incroyable la perfection du relief et des formes de ces coquillages.
Résolument hypnotique, cette œuvre a d’abord attiré mon regard par ses coloris à la fois pastels et violents. Une abstraction qui ne se cache pas – cf. son titre qui ne dit pas grand chose – et pourtant tout un monde qui s’amorce. C’est une danse rituelle de la tribu des Hopi qui l’a inspiré ici et on sent tout le mouvement.
WHITE IRIS
RAM’S HEAD
Difficile de ne choisir qu’une œuvre parmi la série des fleurs en gros plans, dont les contours organiques et sensuels sont particulièrement évocateurs. Celui-ci m’a frappé par la vibrance de ces coloris presque étranges.
Il est évident qu’une des œuvres avec des crânes ne pouvait que figurer dans ces tableaux qui m’ont marqué. Vous savez. Au-delà de son onirisme évident, cette œuvre est une vraie invitation au voyage. Je veux aller voir ce désert du Nouveau-Mexique qui l’a inspiré.
PELVIS IV
La force et la beauté de ce tableau m’ont laissé littéralement sans voix. Le modelé de cet os de pelvis, qui ouvre comme un œil lucide sur la trace de la lune dans le bleu céruléen du ciel. Je me suis plongée et je suis restée devant de longues minutes, fascinée.
L’exposition Georgia O’Keeffe est visibke au Centre Pompidou jusqu’au 6 décembre 2021.
Si vous avez eu l’occasion d’y aller, surtout n’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en avez pensé !
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