Certains romans sont des coups de poing. C’est le cas d’Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer. L’histoire, le style, le concept… c’est le tiercé gagnant pour ce roman paru en 2005, inspiré par les tristes événements du 11 septembre 2001.
Oskar Schell est un jeune New-Yorkais de neuf ans à l’imagination très développée. Inventeur de génie, francophile, passionné par les sciences et Stephen Hawkins, enquêteur, acteur shakespearien… il a plus d’une corde à son arc. Mais son univers s’écroule en même temps que les Tours Jumelles quand il perd son père. Mais quelques temps après des funérailles où l’on enterra un cercueil vide, Oskar découvre dans la penderie de son père une enveloppe sur laquelle est inscrit le mot BLACK et dans laquelle se trouve une clé. Pour le jeune garçon curieux, une enquête commence pour trouver parmi les millions de serrures qui existent à New-York celle dans laquelle cette clé pourra s’insérer, en espérant bien y découvrir au passage des révélations sur la disparition de son père et peut-être un dernier message.
C’est une merveilleuse aventure que de suivre au fil des pages ce jeune héros dans sa chasse au trésor et à la vérité. Mais au-delà de l’histoire, il y a le concept, car ce roman n’est pas qu’un récit, c’est aussi une aventure typographique ultra-poétique.
La narration est polyphonique, c’est-à-dire que plusieurs personnages deviennent tour à tour les narrateurs de ce récit. Quand c’est la grand-mère qui raconte, les espaces entre les mots sont légèrement plus grands, comme si le rythme des phrases changeait. Quand c’est au tour de Thomas Schell, les mots s’embrouillent parfois, au point de se superposer et de voir les lignes se resserrer, se chevaucher et noircir totalement les pages… ou les blanchir quand il n’arrive plus à parler…
Le cahier est rempli de nombreuses photos qui n’illustrent pas le récit mais le complètent, comme les pièces d’un puzzle. On ne sait plus si c’est le personnage qui mène l’enquête ou si c’est le lecteur… J’ai lu l’édition de poche (en noir et blanc), mais l’édition originale était incroyablement belle et extrêmement inventive : chaque couleur était imprimée dans la couleur nommée ainsi que les noms des personnages avec leur couleur propre.
Vous l’aurez compris, ce roman m’a totalement emballé. Je vous conseille vivement de le découvrir si ce n’est pas déjà fait. Et n’hésitez pas à revenir ici nous dire ce que vous en avez pensé. D’accord ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.