Encore trois soirées pour découvrir Farm Fatale au Théâtre Garonne. Nous y étions hier pour la première et avons ainsi pu faire connaissance avec les cinq épouvantails issus de l’imagination débridée de Philippe Quesne.
Farm Fatale : un spectacle bucolique mais sans la campagne
Imaginez un avenir sans nature. Sans insectes. Sans animaux. Sans oiseaux.
Imaginez maintenant le désoeuvrement des épouvantails dans ce monde où il n’y a plus rien à “épouvanter”. Que feraient-il dans ce monde d’après ?
Philippe Quesne et ses comédiens ont une réponse à nous soumettre : ces épouvantails monteraient une radio pirate pour diffuser sur leurs ondes leurs chansons écolos et des sons enregistrés (rivière le matin, rivière le midi, rivière le soir, petite rivière, grande rivière…) pour ressusciter cette nature disparue.
Dans un décor presque aseptisé, nos personnages (épouvantables épouvantails, pas loin d’être des zombies) tentent de reconstruire le monde avec les moyens du bord : plastique, laine, néons, résine…
Une fable écolo et punk
Entre les montres et les clowns, ces personnages sont de vrais activistes verts. Comme dans une fable, les épouvantails parlent, racontent le monde d’avant, sont capables de communiquer avec une abeille et lui chanter Stand by me pour lui redonner un peu de souffle.
Absurde, le spectacle l’est probablement un petit peu dans sa forme, mais pas dans son discours. On est plutôt dans un récit à la Beckett où les personnages sont comme égarés dans un monde qui n’a plus de sens mais tentent (vainement) de lui en redonner un. Comme chez Beckett, on rit un peu, on s’ennui parfois, on est ému par les constats que l’on dresse sans jamais verser dans le cynisme.
Le spectacle est rejoué ce soir à 20h au Théâtre Garonne (Toulouse) mais vous pouvez le voir également vendredi 26 et samedi 27 novembre à 20h30. Au guichet, dites le mot “FATALE” pour bénéficier d’une réduction ! Les mêmes soirs, le spectacle IvanOff continue de se jouer au Théâtre de la Cité (notre critique ici).
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.