Quand je suis en vacances mais que je ne pars pas loin de chez moi, je recharge mes batteries en plongeant à corps perdu dans ma PAL et en allant au cinéma. Et ce mois-ci, ça tombait bien, il y avait beaucoup de choses à l’affiche qui me faisaient envie… Bref, c’est comme ça qu’on se retrouve avec un bilan culturel hypertrophié au terme du mois le plus court de l’année (avec 22 objets culturels, films, spectacles et lectures confondus… sans compter les expos IA : Double Je et le parc de la Cité de l’Espace). Prenez une grande respiration, c’est parti !
La Zone d’intérêt, de Jonathan Glazer
Et hop ! encore un film avec Sandra Hüller à côté duquel je passe totalement (la dernière fois, c’était Anatomie d’une chute). Dans La Zone d’intérêt, elle incarne l’épouse de Rudolf Höss et nous suivons son quotidien de femme au foyer, juste à côté du camp d’Auschwitz.
Nous étions 4 à assister à cette séance et sommes tous sortis avec le même sentiment de perplexité. Pourquoi raconter cette période de l’histoire avec ce point de vue là ? Franchement, si vous voulez lire quelque chose de qualité sur la question, penchez-vous plutôt sur le roman de Robert Merle La Mort est mon métier dont je vous ai déjà parlé sur Culture déconfiture avec enthousiasme. Là aussi, l’auteur choisit de raconter la Shoah du point de vue de Höss, mais la réflexion est autrement plus profonde et intéressante (et surtout, ce n’est pas ennuyeux comme ce film trop sophistiqué à mon goût)… Avez-vous vu La Zone d’intérêt ? Qu’en avez-vous pensé ?
Daaaaaalí ! de Quentin Dupieux
Ce film n’est pas un biopic (genre que je hais), mais une fantaisie inspirée par la personnalité fantasque du peintre espagnol. C’est vraiment drôle et surréaliste comme ses tableaux. J’ai particulièrement aimé les scènes dans lesquelles le religieux raconte son rêve, où l’on retrouve en filigrane des références au film de Buñuel Le Charme discret de la bourgeoisie.
C’est à ce jour le film de Quentin Durieux que j’ai préféré dans sa filmographie.
Le Molière imaginaire, d’Olivier Py
La lumière de ce film est très belle. Mais c’est à peu près tout ce que j’en retiens. Py a imaginé un Molière sur lequel il plaque tous ses fantasmes, notamment un amour décadent avec Michel Baron, son successeur la troupe royale. Je n’ai pas du tout été convaincu par cette fantaisie autour du grand Jean-Baptiste Poquelin, sur lequel il y a beaucoup à dire plutôt que ces élucubrations.
Sans jamais nous connaître, Andrew Haigh
Quel film ! J’ai rarement été embarqué à ce point par un film romantique… Le personnage d’Adam (joué impeccablement par Andrew Scott) tente de rassembler ses souvenirs d’enfance, notamment ceux de sa mère et de son père, morts quand il n’avait que 12 ans. En parallèle, il se rapproche d’un voisin, Harry, auprès de qui il apprend à fendre sa carapace et briser le carcan de solitude dans lequel il s’est enfermé.
C’est un film délicat et juste, parfaitement maîtrisé. Une belle leçon de cinéma (et d’humanité).
Aller sans savoir où, par François Gremaud
C’est désormais une règle : je ne manque jamais les spectacles de François Gremaud quand il passe à Toulouse. Dans Aller sans savoir où, le dramaturge suisse dissèque en direct sa propre façon de travailler et d’écrire. C’est passionnant de l’écouter et de le voir mettre en scène son propre processus de création. Et ce faisant, il crée !
Je vous le dis : il y a du génie dans cette manière de concevoir le théâtre ! Vivement qu’il revienne à Toulouse avec Carmen. qui doit clore la trilogie commencée avec Phèdre ! et Giselle…
Andy’s Gone, de Marie-Claude Verdier, par Julien Bouffier
Deux comédiennes rejouent la tragédie d’Antigone. Ou plutôt d’Alison – c’est le nom de la princesse dans cette pièce inspirée du mythe. Alors que les funérailles du prince de la cité s’achèvent, le peuple (nous, le public) est rassemblé dans un abri afin d’échapper à une catastrophe qui va bientôt le toucher. Les portes sont scellées, les murs dressés, les sentinelles aux aguets l’état d’urgence décrété. Régine, la reine, protège son peuple comme une véritable mère. Mais la princesse Alison veut faire tomber les murs et ouvrir les portes à tous ceux qui sont restés dehors…
Ce qui est original dans ce spectacle, c’est son dispositif. Chaque spectateur est équipé d’un casque audio : on entend à la fois les murmures des comédiennes (mode ASMR *on*) mais aussi les fréquences radio de la police, ainsi que de la musique off qui restitue une ambiance très immersive.
Ce que j’ai préféré, c’est l’entrée dans la salle par un étroit couloir, alors que résonnaient déjà dans les casques les consignes de mise à l’abri. Excellente manière de nous mettre dans la peau de ce peuple menacé par la castastrophe.
Quant au texte, il m’a un peu laissé sur ma faim. Les actrices Louna Astier (Alison) et Vanessa Liautey (Régine) étaient excellentes, mais je n’ai cependant pas ressenti les émotions que suscitent chez moi les tragédies réussies. Je suis donc ressorti avec un sentiment mitigé à l’égard de ce spectacle, qui m’a paru naître d’une excellente idée sans atteindre parfaitement le centre de sa cible.
Némésis, d’après Philip Roth par Tiphaine Raffier
Claque théâtrale de ce début d’année, j’ai cité Némésis, une pièce puissante sur l’épidémie de poliomyélite au vingtième siècle.
Nous sommes en 1944. Bucky Cantor, jeune professeur de gymnastique de la communauté juive de Newark, est réformé, trop myope pour combattre. Alors que ses amis débarquent sur les côtes normandes, c’est sur un terrain de sport du New Jersey qu’il doit enseigner aux jeunes garçons dont il a la responsabilité, la détermination, la virilité, la force physique et l’héroïsme. Survient alors un événement terrible : une épidémie de poliomyélite. Qui est responsable de la propagation de cette maladie tueuse d’enfants ? Dieu ? Les moustiques ? Les Italiens ? Les bouteilles de lait ? Le vent ? Les hot dogs ?
L’anticonformisme de Philip Roth, son sens énigmatique de la parabole, son intelligence ravageuse, ont passionné Tiphaine Raffier. Elle s’est emparé du roman avec la fantaisie dystopique qui caractérise son théâtre. Les comédiens qui donnent vie à cette histoire sont excellents. J’avais la chance d’être tout devant lors de la représentation et donc d’apprécier au mieux le jeu des acteurs. Je n’ai pas vu passer les heures et les minutes.
Chœur des amants, de Tiago Rodrigues
Comme avec François Gremaud, je me suis fixé comme règle de toujours aller voir ce que Tiago Rodrigues a à proposer quand il passe à Toulouse. C’est d’ailleurs lui qui a ouvert la saison théâtrale en septembre dernier avec By Heart, que j’avais adoré.
Forcément, je vous parle très bientôt de Chœur des amants, l’une de ses créations les plus récentes où il aborde des thèmes existentiels avec toute sa sensibilité.
Chansons de là où l’œil se pose, par Juliette
J’avais beaucoup aimé l’album de Chansons de là où l’œil se pose, le concert est à son image. Malgré les interventions intempestives d’une mouche (et quelques trous des mémoire), Juliette a une fois de plus su nous enchanter avec ses mélodies et ses paroles si bien écrites. Comme a chacun de ses concerts, la salle était comble et ravie du spectacle !
Happy Hour avec les percussions, par l’ONCT
Les Happy Hours sont des rendez-vous importants de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Cette fois-ci, ils ont mis la lumière sur une famille d’instrument que l’on entend rarement sans le reste de l’orchestre : les percussions.
Avec une sélection de morceaux spécialement écrits pour eux, les percussionnistes ont totalement conquis le public. Vu le succès du spectacle, je pense qu’il y aura d’autres Happy Hours dans le même esprit au cours des années à venir.
Un animal doué de raison, de Robert Merle
C’est la première fois que je suis déçu par un roman de Robert Merle. Dans ce récit, il imagine un groupe de scientifiques qui tente d’apprendre l’anglais à des dauphins. Oui, mais les recherches sont financées par le gouvernement américain et on est en pleine guerre froide. Forcément, il y a un projet secret derrière ce resserrement des liens entre humains et dauphins… pour le plus grand malheur de Fa & Bi, les deux cobayes de cette expérience.
Le roman est assez difficile à lire car Merle propose des chapitres où la syntaxe est déstructurée. Plus de point, pas de différences entre le récit et le discours des personnages… comme un long flux, tout le texte nous est délivré de façon ininterrompue. Mieux vaut rester concentré et bien s’accrocher pour comprendre tout ce qui se passe et ce qui se dit.
Une trop bruyante solitude, de Lionel Tran, Ambre & Valérie Berge d’après le roman de Bohumil Hrabal
Laissez ici votre joie et votre bonne humeur, car l’adaptation du roman de Bohumal Hrabal va vous faire passer toute envie de célébrer la vie… Hanta travaille dans une cave à Prague. Chaque jour, depuis 35 ans, il presse du papier. Il n’est cependant pas très efficace car il ne peut s’empêcher de s’intéresser aux ouvrages qu’il détruit. Malheureusement pour lui, Hanta est rattrapé par une ère nouvelle où il n’a plus sa place face à la productivité.
Le récit, en soi très sombre, est illustré par des dessins à l’encre (parfois si noirs qu’ils sont indéchiffrables). Ce livre n’est pas à proprement parler une bande-dessinée – car il n’y a aucun dialogue ni aucune action – mais plutôt une longue réflexion pessimiste, ponctuée de petites actions, qui se déroule page après page. Entre L’étranger de Camus et 1984 d’Orwell, on entend l’assourdissante solitude du héros sur chaque image.
Vous voulez encourager un ami suicidaire à passer à l’acte ? Offrez-lui Une trop bruyante solitude et vous devriez rapidement obtenir l’effet escompté…
De Cape et de Crocs, acte VIII – Le Maître d’armes, de Masbou & Ayroles
Ce mois-ci, j’ai repris la lecture des aventures d’Armand Raynal de Maupertuis (le renard), Don Lope de Villalobos Y Sangrin (le loup) et Eusèbe (le petit lapin). Dans cet acte 8, nos aventuriers retrouvent enfin la piste du Maître d’armes qu’ils doivent convaincre de reformer les Cadets de la Lune pour porter secours aux Sélénites de l’attaque imminente du Prince Jean.
Dans ce nouvel épisode, j’ai adoré retrouver l’écriture intelligente d’Alain Ayroles et les dessins si riches de Jean-Luc Masbou (surtout dans les scènes d’action, parfaitement rendues). J’ai hâte de découvrir les actes suivants de cette saga qui ne m’a jamais déçu !
De Cape et de Crocs, acte IX – Revers de fortune, de Masbou & Ayroles
À la fin de l’acte VIII, nous laissâmes Don Lope et Armand dans une bien fâcheuse posture. Heureusement, cette suite pleine d’actions et de rebondissements permet de nombreux retournements de situation. Toujours riches de détails, les pages de cet acte IX sont toujours un régal pour les yeux et l’esprit !
De Cape et de Crocs, acte X – De la Lune à la Terre, de Masbou & Ayroles
Les aventures d’Armand et Don Lope touchent à leur fin avec cet acte X au titre qui évoque avec humour le roman de Jules Verne. Après avoir combattu aux côtés des habitants de la Lune, les terriens rentrent chez eux, chargés d’or et de souvenirs… On tourne les dernières pages de cet acte X avec un peu de nostalgie en repensant à toutes les aventures vécues avec ces personnages, qui sont maintenant un peu comme nos amis !
Heureusement, il reste encore 2 tomes en guise d’épilogue, afin de revenir sur les origines d’un personnage présent depuis le début : Eusèbe le petit lapin. J’ai hâte d’en savoir plus à son sujet !
De Cape et de Crocs, acte XI – Vingt mois avant, de Masbou & Ayroles
Exit Armand et Don Lope… Les 2 personnages principaux de De Cape et de Crocs sont absents de ce onzième acte, dont l’action se situe 20 mois avant l’acte I. Au cinéma, on dirait que cet opus est un préquel. Et si c’était une série TV, on parlerait d’un spin-off.
Toute l’action est centrée sur le personnage d’Eusèbe, le petit lapin blanc, et ses aventures avant de rencontrer nos amis loup et renard. Bien qu’Ayroles & Masbou nous racontent une toute nouvelle histoire, on retrouve le ton si joyeux et la beauté des planches des volumes précédents. L’acte XI s’achevant sur un cliffhanger, j’ai forcément hâte de lire l’acte XII, qui est aussi le dernier de la série De Cape et de Crocs !
De Cape et de Crocs, acte XII – Si ce n’est toi…, de Masbou & Ayroles
Ainsi s’achèvent les aventures d’Eusèbe le petit lapin, ainsi que la saga De Cape et de Crocs. Après 1001 quiproquos à Paris, nous allons enfin savoir comment Eusèbe fut envoyé aux galères (running gag depuis sa première apparition dans Le Secret du Janissaire). Le douzième acte clôt admirablement l’histoire et boucle la boucle, puisqu’il n’y a plus désormais de zone d’ombre dans l’histoire de nos héros.
The Midnight Order, de Mathieu Bablet
Mathieu Bablet m’embarque dans chacune de ses BD. Après l’avoir découvert avec Shangri-La puis m’être pris une claque avec Carbone et Silicium, je suis parti au pays des sorcières avec The Midnight Order.
C’est un récit en 8 chapitres autour de l’Ordre de Minuit, une société secrète de sorcières protégeant l’Humanité des monstres, des peurs primales et des forces occultes. Johnson et Sheridan font partie de l’élite de ce groupuscule. Leur mission est de chasser les sorcières trop puissantes (et accessoirement de leur couper les mains) pour la sécurité du monde. Mais ce travail a un prix : une part de leur humanité disparaît à chaque sœur capturée.
Moins fort que les deux opus précédemment cités, The Midnight Order reste un ouvrage très agréable à lire, d’autant qu’il est cosigné par plusieurs artistes. Chaque chapitre est illustré par différents collaborateurs, ce qui donne à l’ouvrage une certaine étrangeté (qui captive). J’ai adoré ce principe, notamment lorsqu’il y a des échos d’un chapitre à un autre.
Le Peintre oublié, d’Oscar Zarate
Trois amis, peintres amateurs, se découvrent une passion pour un aquarelliste anglais oublié de la fin du XVIIIe siècle. La découverte de ce peintre est pour Fred, Sarah et Arturo une double révélation… D’abord, la révélation d’un talent extraordinaire ; puis celle d’un passé que chacun n’avait pas forcément envie de voir ressurgir.
Thomas Girtin, dont l’œuvre a été presque entièrement ignorée malgré son influence considérable sur la peinture britannique, s’est imposé comme un pionnier et un maître de l’aquarelle. Mais la brièveté de sa vie – il est mort à 27 ans – comme ses affinités républicaines ont éclipsé son œuvre au profit de celle de William Turner, son rival et ami de jeunesse.
Sapiens, les piliers de la civilisation, de Yuval Noah Harari, David Vandermeulen et Daniel Casanave
Sapiens, les piliers de la civilisation est la suite de Sapiens, la naissance de l’Humanité, dont j’avais déjà parlé sur Culture déconfiture. Cet opus se penche sur plusieurs temps forts de l’histoire de l’Humanité : le passage à l’agriculture et la manière dont cela a permis de nous sédentariser et fonder de grands empires ; la naissance de l’écriture (notamment mathématique) et la manière dont cela a modifié nos systèmes de pensée ; l’origine des inégalités entre les humains en fonction de plusieurs mythes (celui des races, celui des castes et celui des genres).
Associer les résultats de recherches complexes à la bande dessinée est un parfait moyen de vulgariser ces idées. Cette fusion dans Sapiens marche parfaitement bien.
La dernière comédie de Paolo Pinocchio, de Lucas Varela
Je ne saurais pas trop comment résumer cette BD, avec une esthétique qui évoque à la fois Jérôme Bosch et la naïveté d’un conte de Carlo Collodi. Le héros, qui ne s’appelle pas du tout Pinocchio mais bien Paolo, est poursuivi par une sorcière qui répond aux ordres de l’Adversaire, démon qui souhaite récupérer son nez qui est en fait le sceau d’une muse… Vous ne comprenez rien ? C’est normal. Ce récit est très décousu et surréaliste, avec beaucoup de retournements de situations, de métamorphoses et de magie.
À vrai dire, je n’ai pas bien compris où voulait en venir l’auteur. Mais peut-être est-ce juste une histoire sur le plaisir pur de raconter, en laissant divaguer son imagination… Il faut se laisser porter.
Bel-Ami, de Guy de Maupassant
Qu’est-ce que j’aime ce roman ! Ce n’est pas un hasard si celui-ci figure dans le top 5 de mes romans préférés. L’histoire de l’arriviste Georges Duroy est captivante, ainsi que la galerie de personnages féminins que l’on croise dans ce récit et qui vont aider le héros à se faire une place dans une société sans foi ni loi.
Plus encore que le récit, j’aime le style. Bel-Ami est probablement l’un des romans du XIXe siècle les mieux écrits que j’ai lus, où chaque mot est savamment choisi et pesé. Je n’ai trouvé une telle qualité d’écriture que chez Flaubert (qui, soit dit en passant, était le mentor de Maupassant ; ceci explique cela).
Bien que j’apprécie aussi les nouvelles fantastiques de cet auteur, Bel-Ami m’a toujours paru supérieur dans sa forme comme dans son propos. Mon chapitre préféré est celui qui ouvre la deuxième partie, lorsque le héros et sa nouvelle épouse Madeleine se rendent en Normandie, terre des origines du protagoniste. « Georges […] riait cependant, grisé par l’air natal, ressaisi par l’amour inné du pays, des lieux familiers dans l’enfance, par toutes les sensations, tous les souvenirs retrouvés, toutes les choses d’autrefois revues, des riens, une marque de couteau dans une porte, une chaise boiteuse rappelant un petit fait, des odeurs de sol, le grand souffle de résine et d’arbres venu de la forêt voisine, les senteurs du logis, du ruisseau, du fumier. » Tout est dit !
Ainsi s’achève mon bilan culturel du mois de février. Et vous, quels objets culturels avez-vous croisé ce mois-ci ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.