Le Fifigrot est le festival international du film Grolandais. En 2015, Toulouse accueille le festival pour la quatrième année et rend hommage à la fabuleuse invention des sœurs Torche (le cinéma, qu’elles ont inventé au Groland deux jours avant les frères Lumière). Cette année, c’est Benoît Poelvoorde qui préside (nous vous parlions récemment de cette formidable comédie toujours à l’affiche dans laquelle il incarne Dieu).
Ce samedi, je suis allé assister à l’une des projections du festival : l’avant-première du film The Lobster, déjà récompensé en mai dernier par le Prix du Jury à Cannes. Il s’agit d’une comédie détonante dont on vous reparlera plus tard !
C’est le cinéma Utopia Toulouse qui accueillait la projection. La salle était comble : des casquettes molles, des barbes hirsutes et des tee-shirts à l’effigie de Georges Brassens… Le ton est donné : les sympathisants du Groland sont dans la place ! Un court-métrage de deux minutes précède The Lobster : le film Au bon endroit de Yann Courté, mini-comédie en trois scènes. Le public rit, ce qui inaugure une joyeuse séance. En effet, lors de la projection de The Lobster par la suite, les éclats de rire se font entendre ainsi que les applaudissements pendant les scènes les plus truculentes. A l’inverse, on entend des “ah” de dédain lorsque les spectateurs apprennent que le film a reçu les honneurs de la croisette ou encore que la tête à claque Léa Seydoux apparaît au casting… Ce cinéma est bien vivant, cela ne fait aucun doute !
Avec The Lobster, on a le sentiment que le Groland a contaminé les vedettes hollywoodiennes. Dans le premier rôle, on retrouve un Colin Farrell grassouillet et moustachu bien loin de l’athlète qu’il campe habituellement. Le scénario quant à lui est à la fois absurde et cynique : dans un futur proche (ou une réalité parallèle), la vie de couple est devenue une obligation sociale. Dans ce monde totalitaire, les Solitaires sont traqués, chassés et abattus. Colin Farrell joue un jeune veuf qui, pour trouver une nouvelle âme sœur, va passer un quarante cinq jours dans un hôtel où tout est mis en œuvre pour provoquer des rencontres. Si au terme de leur séjour les occupants de l’Hôtel ne sont pas tombés amoureux, ils sont transformés en animaux… La comédie, derrière une apparence loufoque, vise toujours juste et nous invite à réfléchir sur le couple et le formatage auquel nous nous conformons malgré nous.
La liste des films en compétition pour ce quatrième Fifigrot est longue et je n’ai pas eu le temps d’en voir d’autres. Quelques amphores grolandaises seront remises aux vainqueurs des différentes catégories (amphore d’or, amphore du peuple, amphore des étudiants de l’ESAV, amphorette et enfin prix Michael Kael). On attend le palmarès avec impatience ! Et vous, vous avez vu des gro-films cette semaine ?
[modification : Amphore d’or pour THE OTHER SIDE de Roberto Minervini et Amphore du peuple pour THE LOBSTER de Yorgos Lanthimos !]
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
1 comment
Oui, j’ai vu 2 gro-films avec Benoit Poelvoorde: “Le tout nouveau testament” (comme toi, j’ai bien aimé!) et “C’est arrivé près de chez vous”! Je n’avais encore jamais vu ce film-culte, c’était l’occasion rêvée 😉