Suite a un drame intime, le pilote Neil Armstrong devient astronaute en 1961 et suit un redoutable entraînement afin d’effectuer une mission spatiale inédite : devenir le premier homme à marcher sur la Lune.
Le nouveau film de Damien Chazelle est très différent de La La Land, la comédie musicale qui l’a rendu mondialement célèbre en 2017. Dans First Man, il retrouve Ryan Gosling a qui il confie le rôle de Neil Arsmtrong, le premier homme sur la Lune. Mais ce biopic est avant tout l’occasion de dresser le portrait intime de l’homme avant l’astronaute. Ainsi, les scènes le présentent surtout dans des scènes de famille ou de couple, ce qui permet de comprendre l’impact entre sa vie privée et sa mission.
La scène la plus attendue du film – le premier pas sur la Lune – est totalement anecdotique. Moi qui m’interrogeais depuis longtemps sur la manière dont cette mission avait été mise en scène et quels étaient les moyens techniques en 1969 pour faire de l’audiovisuel en direct Terre-Lune (alors qu’en 2018 on est incapable de faire un duplex correct entre deux studios parisiens), je n’ai eu aucune réponse à ce sujet. On dirait que la retransmission a été improvisée, que rien n’avait été écrit (ou du moins pensé) à l’avance. Bien sûr, le film n’a pas insisté sur ce point parce que ce n’était pas son sujet… Pourtant, une scène est accordée à la contestation sociale aux USA (contre les dépenses pharaoniques pour aller sur la Lune alors que des pauvres vivent misérablement sur Terre et notamment en Amérique) alors que ce n’était pas non plus le sujet du film. Des digressions étaient donc permises.
Le film est particulièrement impressionnant pour les scènes de pilotage. En tant que spectateurs, on a réellement la sensation d’être dans le cockpit ou dans la capsule avec Neil Armstrong. C’est absolument bluffant. J’ai rarement vu des scènes aussi immersives ! Oui, l’immersion, c’est vraiment le point fort de ce film : même quand Armstrong est sur la Lune, le film n’insiste pas sur ce qu’il y a concrètement fait, mais nous montre ce à quoi il a pensé, ses émotions, etc. Damien Chazelle ne nous dit pas ce que l’on fait quand on est le premier homme sur le Lune, mais plutôt à quoi l’on pense quand on est le premier à fouler le sol de la mer de la Tranquillité. Difficile de ne pas être ému devant un film aussi bien scénarisé. On n’est pas avec Armstrong ; on est Armstrong.
A part ça, Ryan Gosling fait du Ryan Gosling, avec sa palette de jeu si caractéristique (faire la gueule, comme dans Drive, Blade Runner et tous ses autres rôles) et comme d’habitude, ça fonctionne… C’est peut-être ça le talent : faire toujours la même tête et que cela soit pourtant toujours aussi convaincant ! Pas de doute, le personnage lui colle à la peau, il est parfait !
Bref, je vais assez peu au cinéma ces derniers temps, mais s’il y a un film que je ne regrette pas d’avoir vu en salle, c’est bien First Man. Je vous le recommande sans réserve, n’hésitez pas à revenir sur le blog pour nous dire ce que vous en aurez pensé.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.