Est-ce un chat que l’on égorge ? Des casseroles qui s’entrechoquent ? L’ouverture de la chasse aux canards ? Non. Cette voix de fausset à côté de la note, c’est Florence Foster Jenkins, à qui Stephen Frears vient de consacrer son dernier film.
En résumé : Une milliardaire américaine, mécène et passionnée d’opéra, décide de devenir cantatrice en dépit de son absence de talent. Ignorant qu’elle est la risée de son public, Florence Foster Jenkins va tour-à-tour donner des récitals et même enregistrer un disque. Son imprésario de mari va tout mettre en œuvre pour que la chanteuse n’apprenne pas la vérité sur ce que le public pense réellement d’elle. L’ironie de l’histoire, c’est que Florence Foster Jenkins est passée à la postérité comme l’une des cantatrices les plus connues du vingtième siècle et qu’elle fut l’artiste ayant vendu le plus d’exemplaires de sa maison de disques !
Mon avis : Le film ne brille pas par l’originalité de son scénario (on a vu l’an dernier Marguerite sur le même thème, mais avec plus de libertés scénaristiques) mais il a le mérite de mettre en scène un casting époustouflant. Si le talent de Meryl Streep n’est plus à prouver, le film permet de révéler un jeune acteur des plus exceptionnels : Simon Helberg. Incroyable la force comique et la justesse de ce comédien ! Certains spectateurs le connaissent peut-être pour son rôle d’Howard Wolowitz dans la série The Big Bang Theory, mais ce n’était pas mon cas… mais je vais être maintenant très attentif à sa carrière car j’ai été vraiment bluffé par son jeu ! Avec son faux-air de Stéphane Bern que j’adore, il campe dans le film de Frears le rôle de Cosmé Mcmoon, le pianiste honteux de la cantatrice. Rien à dire… il est sublime ! Un rictus ou un clignement d’œil ont suffi à me plier de rire !
Bref, Florence Foster Jenkins est une bonne comédie, à mon sens plus réussie que son équivalent français avec Catherine Frot. C’est néanmoins loin d’être la meilleure œuvre de la filmographie de Frears, malgré son casting irréprochable.
En bonus : Pour les curieux ou les mélomanes, voici un petit lien youtube en cliquant ici pour entendre la chanteuse originale massacrer l’Air de la Reine de la Nuit de Mozart. Mais n’en abusez pas, c’est du miel pour les esgourdes !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
J’ai beaucoup aimé ce film, j’ai bien ri et passé un bon moment. Maryl Streep qui chante si bien, obligée de s’égosiller, ça c’est le talent ! Et en effet, Simon Helberg est excellent dans ce rôle 🙂
Oui, elle n’a pas mis à profit les mêmes talents que dans “Mamma Mia” ! En même temps, moi elle me cassait déjà les oreilles quand elle chantait Abba hihihi