Fabcaro a encore frappé, pour notre plus grand bonheur ! Après l’excellent Zaï zaï zaï zaï (récemment adapté au théâtre) et le fendard Moins qu’hier (plus que demain), il est de retour avec un nouvel album : Formica, une tragédie en trois actes.
Comme souvent avec Fabcaro, le scénario tient en peu de lignes : une situation anodine qui donne lieu à une succession de gags. En l’occurence, un repas de famille dominical au cours duquel les convives ne savent pas quoi se dire… Avec ce simple fil narratif, Fabcaro nous tient en haleine pendant tout l’album.
Des conversations politiques et racistes, aux petits accrocs entre beaux-frères, chaque situation rappelle de manière hilarante des moments déjà vécus en famille. Chaque lecteur pourra s’y reconnaître (ou reconnaître les siens) à chaque vignette. Vous l’avez déjà vécu, vous, ce long moment pendant lequel un ange passe et où on se rend compte qu’on n’a vraiment rien à se dire ?
C’est dimanche, c’est le jour du repas en famille, tout le monde est ravi de se retrouver ensemble autour de la table. Alors que tout est prévu pour faire de ce rendez-vous un moment d’amour et de partage surgit tout à coup la question à laquelle personne n’avait pensé : de quoi on pourrait parler ?
Formica, une tragédie en trois actes (quatrième de couverture)
Le récit, qui pourrait sembler banal, est structuré à la manière d’une tragédie grecque. A l’instar des pièces de Sophocle ou Eschyle, les épisodes sont entrecoupés de passages lyriques où un chœur grec vient chanter les stasima. Oui, c’est totalement absurde et c’est ce qui ajoute à la dinguerie de cette BD délirante.
Plus encore que Zaï zaï zaï zaï, Formica semble avoir été écrit pour être adapté à la scène. La structure en huis clos et la construction tragique semblent idoines pour rejouer au théâtre ces scènes de la vie quotidienne. En plus, faire rire avec une tragédie (car oui, il y a des morts) est un pari osé mais que Fabcaro a relevé avec talent !
Et vous, êtes vous comme moi un lecteur inconditionnel de Fabcaro ? Quel album avez-vous préféré ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.