C’était un concert annoncé de longue date. Hier soir, le chef d’orchestre Tugan Sokhiev était de retour à Toulouse pour diriger l’Orchestre National du Capitole et poursuivre son intégrale des symphonies de Dmitri Chostakovitch. J’ai eu le privilège d’assister à cet événement musical véritablement exceptionnel. Au programme : la Symphonie n°7 en ut majeur « Léningrad », op. 60.
La salle de la Halle aux Grains était comble et fut un écrin parfait pour l’interprétation grandiose de cette œuvre.
Chostakovitch, maître de la musique russe
Dès les premières notes de l’allegretto de la Symphonie n°7, le décor était planté. Le premier mouvement a créé une atmosphère de suspense intense. On pouvait presque sentir la tension dans l’air alors que l’orchestre développait les thèmes puissants et mélancoliques qui caractérisent cette symphonie. J’ai particulièrement aimé les passages les plus répétitifs et lancinants de l’œuvre, au cours desquels l’orchestre n’a jamais relâché la tension.
Puis lors du deuxième mouvement (moderato, poco allegretto), les musiciens semblaient jouer avec une passion dévorante, leurs instruments vibrant d’une intensité presque palpable. J’ai été littéralement emporté par la force brute de cette musique, qui m’a transporté dans un tourbillon d’émotions contradictoires. La Halle aux Grains retenait son souffle. Véritablement.
L’incontournable Symphonie n°7 « Léningrad » [est] une œuvre de guerre jouée pour la première fois à Léningrad le 9 août 1942 et diffusée par des haut-parleurs dans toute la ville pour galvaniser la population assiégée par l’armée nazie.
Programme du concert
Dans les deux derniers mouvements (adagio & allegro non troppo), les mélodies poignantes et les harmonies riches m’ont profondément touché, notamment le final grandiose et triomphant qui a laissé le public sans voix.
L’orchestre a joué avec une virtuosité éblouissante, chaque musicien contribuant à créer un son puissant et majestueux qui semblait remplir toute la salle. J’ai rarement vu autant de musiciens dans l’Orchestre du Capitole, tellement nombreux qu’ils débordaient même la scène.
Tugan Sokhiev, chouchou des Toulousains
Chaque venue de Tugan Sokhiev à Toulouse est un événement. Charlotte vous parlait il y a un an tout pile du concert de l’Orchestre Philarmonique de Vienne qu’il avait alors dirigé. À l’époque, la soirée mettait déjà à l’honneur deux compositeurs russes célébrissimes : Nikolaï Rimski-Korsakov & Piotr Ilitch Tchaïkovski. On sent vraiment que le maestro se régale dès qu’il s’agit du répertoire russe. Avec la Symphonie n°7 de Chostakovitch, sa musique nous a emportés vers des sommets insoupçonnés. Je pense n’avoir jamais autant aimé l’Orchestre National du Capitole qu’hier soir !
Ce concert était véritablement grandiose et bouleversant. Les très longs applaudissements qui ont succédé au spectacle en attestent. L’interprétation de l’ONCT sous la direction de Tugan Sokhiev était tout simplement magistrale et je suis reconnaissant d’avoir pu assister à un tel événement. Cela restera gravé dans ma mémoire pour toujours comme l’une des expériences musicales les plus marquantes de ma vie.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
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Superbe de lire ton engouement !