Ridley Scott est décidément très productif. Son film Le dernier duel (qui a fait un flop) vient à peine de quitter l’affiche qu’un nouveau l’a remplacé : House of Gucci. Un film inspiré d’une histoire vraie qui retrace la décadence et la renaissance de la célèbre maison de haute couture.
House of Gucci, un film aussi clinquant que la marque qui l’a inspiré
Quand on pense à Gucci, on pense bien sûr au luxe. On pense aussi au légendaire mauvais goût italien, avec ses logos bling-bling et ses airs de m’as-tu-vu. Tous ces codes sont bien entendu convoqués dans le film de Ridley Scott qui n’a pas lésiné sur le côté clinquant et tape-à-l’oeil.
Le casting, pour commencer, est là pour nous en mettre plein la vue. Regardez plutôt l’affiche : Lady Gaga et Adam Driver pour les deux personnages principaux, et Jared Leto, Al Pacino, Jeremy Irons et Salma Hayek pour leur donner la réplique ! Rien que ça !
Lady Gaga est sans surprise dans le rôle Patrizia Reggiani, la pièce rapportée de la famille qui va tout mettre en œuvre pour devenir une Gucci à part entière. Elle m’avait totalement bouleversé dans A Star is born dans lequel Bradley Cooper lui faisait tomber le masque. Ici, elle est dans un rôle un peu plus outrancier dans lequel elle peine à se démarquer. Adam Driver est impeccable mais sans surprise non plus.
Ceux qui portent le film sont clairement Al Pacino et Jared Leto. Al Pacino (dans le rôle du patriarche Aldo Gucci) parvient à croquer son personnage dès sa première réplique : “Konnichiwa“. Il m’a bluffé de A à Z… On a beau savoir que c’est un grand acteur, il semble le prouver à nouveau à chacune de ses apparitions !
Jared Leto quant à lui est plus cabot que jamais. Cet acteur est un vrai caméléon ! Il livre encore une performance incroyable (accentuée par un travail de maquillage à couper le souffle, jugez plutôt…).
Je ne suis pas grand fan des acteurs qui font des “performances” mais il faut reconnaître que grâce à son incarnation de Paolo Gucci, il donne à son film un sacré relief sans quoi il en manquerait cruellement. Oui, il cabotine. Mais il le fait bien !
Des musiques trop entendues
Vous l’avez compris, le film ne m’a pas totalement emballé malgré sa débauche de moyens. Outre le casting, on pourrait en dire long sur les décors et les costumes, la reconstitution d’une époque… mais tout cela semble bien vain car le scénario s’étire à n’en plus finir (2h37 quand même !) sans pour autant que cela ne rende service au récit. En fait, on a le sentiment d’avoir déjà tout vu et revu.
La bande-son manque également cruellement d’originalité. Pourquoi convoquer une énième fois Blondie (Heart of Glass) et David Bowie (Ashes to Ashes) ? On l’avait compris qu’on était dans les années 80 ! Il n’y a rien de plus original à ressusciter sur le plan musical ?
Et que dire des grands classiques de l’opéra, de Mozart (La flûte enchantée) à Rossini (Le Barbier de Séville) ? On dirait bien que Ridley Scott est devenu frileux et ne se permet plus la moindre prise de risque…
Bref, ce film ne fera pas partie de ceux que l’on retiendra comme les plus importants de la filmographie de Ridley Scott. House of Gucci rattrape-t-il le flop du Dernier duel ? Pas sûr…
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Dire que j’étais presque prête à aller le voir… J’ai dit “presque” ^^
Ca pourrait te plaire, le film a quand même de vrais qualités en dépit de sa longueur et de ses clichés 😉