Comme en 2016, on ne perd pas les bonnes habitudes : on dresse le bilan culturel du premier mois de l’année avec enthousiasme. Outre une expo photo exceptionnelle sur David Bowie (mais il fallait être à Toulouse pour en profiter), on est allé au ciné, au théâtre et on a lu de la mauvaise littérature.
⊗ Rogue One, de Gareth Andrews : Il semblerait que ce soit après avoir vu Rogue One que Carrie Fisher ait dépoté son géranium. Il faut dire qu’en constatant qu’une Leïa en image de synthèse jouait aussi bien qu’elle, elle n’avait plus beaucoup de légitimité dans la saga. Si les Starwars canoniques sont des films passablement sympathiques (des nanars, certes, mais rigolos dans leur genre), leur premier spin-off est clairement un gros étron cinématographique. Les scénaristes étaient visiblement en panne d’imagination (« si on faisait un film sur le vol des plans d’une étoile de la mort… comme dans Starwars 4… et comme dans Starwars 7… » / « T’es sûr que les gens ne se rendront pas compte que c’est trois fois le même film ? » / « S’ils sont teubés, ça devrait passer » / Bin… c’est passé !) et les acteurs étaient en soldes sur Hollywood Boulevard. En même temps, ils en ont pris des jetables, comme ça on s’embêtera pas à les faire rejouer dans les spins-off numéro 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9…
⊕ Adishatz / Adieu, de Jonathan Capdevielle : One-man-show sans pareil au théâtre Garonne pour ce spectacle autobiographique sur une jeunesse chaotique à Tarbes. Le rythme et les situations ne ressemblent à rien de ce que vous connaissez et a pu déstabiliser plus d’un spectateur. Pas de demi-mesure dans les choix artistiques du jeune comédien, auteur et metteur-en-scène. A Culture déconfiture, on adhère à cette audace !
⊕ Juste la fin du monde, de Jean-Luc Lagarce, par Jean-Paul Bibé : Cette mise en scène m’a convaincu par sa simplicité. Cinq acteurs, quatre chaises. Point. La dimension du Théâtre du Chien Blanc (pas plus d’une quarantaine de places) a participé à l’instauration d’une atmosphère intime et feutrée tout à fait propice. Du côté de l’interprétation, la compagnie De 9 à 11 a dessiné des personnages nuancés et presque familiers. Les acteurs m’ont particulièrement touché par la subtilité de leur jeu et leurs maladresses. Inutile d’abuser des effets (de jeu, de mise en scène…) pour nous faire ressentir les tensions et les failles des personnages. Au contraire, il m’a semblé que l’évocation en creux a permis une identification intense et une belle résonance.
⊗ Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal : Malgré les bonnes critiques lues et entendues, je n’ai pas été du tout emballé par ce roman aux phrases alambiquées et au style indigent. Une bonne idée ne fait pas toujours un bon roman, et un succès de librairie n’est pas toujours un gage de qualité.
Vivement février pour de meilleures lectures et de beaux films ! Et vous, quels ont été vos coups de coeur pour commencer l’année ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.