Je n’avais jamais lu d’ouvrage de Jean d’Ormesson avant, et quand on m’a prêté Je dirai malgré tout que cette vie fut belle j’ai trouvé que c’était un bel ouvrage pour commencer étant donné qu’il s’agit de l’une de ses toutes dernières œuvres. Ayant toujours apprécié l’homme médiatique qu’était Jean d’Ormesson, c’est avec curiosité que je me suis lancée dans la lecture de cet ouvrage.
Le monde est rude autour de nous. Il l’a toujours été. Depuis le jardin d’Eden et la fin de Néandertal détruit par Cro-Magnon, il n’a jamais été paisible. Tout va le plus souvent mal – c’est-à-dire plutôt bien. Avec des catastrophes et avec des bonheurs. Tout oscille toujours entre ascension et déclin. L’histoire ne cesse jamais d’être un désastre et une fête. Le progrès frappe comme un sourd et à coups redoublés. Et il entraîne avec lui un cortège de souffrances toujours mêlées d’espérance.
Jean d’Ormesson, Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
Comme son nom semblait bien l’indiquer, Je dirai malgré tout que cette vie fut belle est une autobiographie, il a d’ailleurs obtenu lors de sa sortie en 2016 le prix Jean-Jacques Rousseau de l’autobiographie. Jean d’Ormesson revient donc sur pas moins de 90 ans de vie, sa vie, revenant sur son enfance, ses amours, sa famille, ses croyances, ses études, ses amitiés, son travail d’écrivain, journaliste et membre du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l’UNESCO, son fauteuil à l’Académie française, ses prises de paroles publiques… Dans cette grande fresque d’une vie, Jean d’Ormesson se dévoile entièrement avec force digressions et va-et-vient, et moi qui finalement ne connaissait que la surface de cette personnalité littéraire majeure j’ai pu avoir un aperçu plus qu’exhaustif de cet homme et de son histoire. De son histoire dans l’Histoire du XXème siècle et du début du XXIème.
Je ne vais pas vous mentir, j’ai eu beaucoup de mal à lire Je dirai malgré tout que cette vie fut belle et j’ai mis très longtemps à en venir à bout, ce qui n’est jamais une bonne chose car on perd forcément la force d’immersion que j’aime avoir quand je lis. La déception que j’ai eu face à cet ouvrage vient au final presque de moi-même, j’aurais aimé être le genre de lectrice à même d’apprécier la prose de Jean d’Ormesson mais… Les longues phrases, le name dropping incessant, cette sensation effectivement de lire un homme âgé qui radote un peu… J’ai buté sur tout cela, et ce n’est en rien la faute de l’auteur. J’en ai presque rougi car Jean d’Ormesson lui même pointe tout cela dans son autobiographie, conscient de ce qui pourrait lui être “reproché” quand à son style. C’est d’ailleurs sous la forme d’un procès contre lui-même qu’il a créé cette autobiographie, un procédé somme toute efficace qui fait toute l’originalité de cet ouvrage.
Et malgré tout, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une sympathie énorme pour cet homme, dont la légèreté des propos autour de sa vie ne masque pas l’immensité de ce qu’il a pu accomplir. Si ma lecture a pu être un peu laborieuse dû à sa nostalgie un peu radotante, j’ai tout de même été sensible à la profondeur de ses propos, à son érudition qui se devine à chaque page sans être trop pédante, à son ironie et la justesse de son auto-jugement. Je relirai certainement du Jean d’Ormesson un jour, en espérant être 100% séduite une prochaine fois.
Vous avez déjà lu des romans de Jean d’Ormesson ? Vous m’en conseillez un en particulier ?
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