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Jours de joie, une fin de saison magnifique au Théâtre de la Cité

by Julien
Jours de joie arne lygre stéphane Braunschweig

Un plateau entièrement jonché de feuilles. Un banc au milieu des feuilles. Des personnages vont et viennent dans ce lieu serein, un peu à l’écart. Une mère. Une fille. Un voisin. Une ex-femme. Une veuve. Deux orphelins. Etc. Avec une grande simplicité, ils racontent leurs histoires, parfois avec humour, toujours avec émotion. Ainsi renaissent sous nos yeux des « Jours de joie », des petits moments pleins de vérité et de tendresse. Ces jours de joie donnent son titre à la pièce signée Arne Lygre, mise en scène par Stéphane Braunschweig.

Jours de joie : une ode éblouissante à l’Espoir

C’est en voyant le nom de Stéphane Braunschweig dans le programme du Théâtre de la Cité que je me suis décidé à aller voir sa dernière création, Jours de Joie. J’avais déjà vu plusieurs captations de ses mises en scènes qui m’avaient subjugué (Tartuffe, Le Misanthrope, Britannicus) mais je n’avais jamais eu la chance de voir une de ses pièces en live. Comme souvent, j’ai pris soin d’en savoir le moins possible sur cette pièce norvégienne, dont je ne connaissais ni l’auteur ni le propos. Comme lorsque je lis un livre ou que je vais au cinéma, j’adore me laisser surprendre et rester le plus ignorant que je peux. En même temps, la pièce est difficilement résumable tant l’intrigue est ténue.

Jours de joie arne lygre stéphane Braunschweig © Simon Gosselin
Autour d’un banc public, des personnages vont et viennent (Jours de joie d’Arne Lygre, mis en scène par Stéphane Braunschweig © Simon Gosselin)

Jours de Joie se distingue par son habileté à naviguer entre des moments de profonde tristesse et des instants de bonheur éclatant. Chaque scène est une exploration minutieuse des affres et des triomphes de la vie, où les personnages évoluent avec une authenticité désarmante.

Des interprètes de haut vol

Les points forts de la pièce sont nombreux. Si bien sûr j’ai été séduit par sa scénographie, je dois dire que ce qui m’a le plus touché est l’interprétation. Les acteurs de Jours de joie livrent des performances impressionnantes, rendant chaque personnage incroyablement vivant et touchant. Le personnage de la mère, incarné par Virginie Colemyn, est d’ailleurs la colonne vertébrale de cette pièce. J’ai adoré retrouver cette actrice sur les planches toulousaines, elle qui m’avait tant plu dans Le Songe de Gwenaël Morin en début d’année. Pierric Plathier, dans le rôle d’Axle puis de David, est particulièrement poignant. Ses différents partenaires, qui apparaissent sur la scène pendant les 2h20 du spectacle, ne déméritent pas.

Grâce à la direction experte de Braunschweig, les interprètes explorent avec brio les nuances de leurs rôles (chacun incarne 2 personnages) auxquels il est facile de s’identifier.

Une réflexion profonde sur la vie et la résilience

L’intrigue de Jours de Joie ne paye pas de mine. On pourrait presque dire qu’il ne se passe rien. Ou presque rien. Pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde et jamais on ne décroche. Jours de joie n’est pas seulement une pièce de théâtre, c’est une véritable réflexion sur la résilience et la capacité de l’homme à trouver la lumière à chaque étape de la vie, même les moments les plus sombres. Arne Lygre parvient à capturer l’essence de cette lutte universelle avec une sensibilité et une humanité rares. Le spectateur sort de la salle non seulement ému, mais également inspiré, avec une nouvelle perspective sur les défis et les joies de la vie.

Jours de joie arne lygre stéphane Braunschweig © Simon Gosselin
Jours de joie d’Arne Lygre, mis en scène par Stéphane Braunschweig © Simon Gosselin

Pour tout vous dire, je suis allé voir ce spectacle avec une amie et nous sommes ensuite allés dîner ensemble. La pièce a déclenché tellement d’émotions et de pensées que la conversation qui s’en est suivie a duré très tard dans la nuit. Et quelque part, ça fait beaucoup de bien. Après tout, c’est bien pour être remué que l’on va au théâtre, non ?


Merci au Théâtre de la Cité d’achever sa saison 23-24 avec Jours de joie, une œuvre magistrale qui confirme le talent inégalé de Stéphane Braunschweig en tant que metteur en scène. C’est une pièce qui mérite d’être vue et célébrée, tant pour la profondeur de son propos que pour la qualité exceptionnelle de sa mise en scène. Si elle passe près de chez vous, allez la voir sans hésitation.

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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