En période de vacances, la section « spectacle » ne se remplit pas beaucoup, et c’est bien normal. En ce moment, il faut bien admettre que je préfère les apéros en terrasse aux musées et aux salles obscures… Néanmoins, la qualité prime parfois sur la quantité, et c’est ce que nous allons vérifier dans ce mini bilan culturel estival.
⊕ Embrasse-moi ! d’Océanerosemarie et Cyprien Vial : Un an après son spectacle Chatons violents que nous avions vu à la Gaieté Montparnasse, c’est au cinéma que nous avons retrouvé Océanerosemarie dans Embrasse-moi ! L’héroïne est ostéopathe et enchaîne les histoires foireuses avec des copines déjantées jusqu’à sa rencontre avec Cécile. Ce sera la femme de sa vie et elle va tout faire pour l’en persuader. Pour une fois dans une comédie, le film aborder la question des amours homosexuelles sur le même ton que les romances hétéros. Exit les thématiques douloureuses de l’identité et de l’acceptation de soi, on parle des aléas du cœur et des petites contrariétés de la vie de couple au quotidien. Les personnages, attachants ou vraiment casse-pieds, défilent : la mère psychiatre un peu trop franche (Michèle Laroque), l’ex-copine hystérique et trop envahissante (Laure Calamy), etc. Si vous cherchez un divertissement sans prise de tête, Océanerosemarie ne réinvente pas complètement le genre de la comédie romantique mais brille par son point de vue féminin. Personnellement, je la préfère au théâtre plutôt que sur écran mais cela ne doit pas vous empêcher d’aller voir Embrasse-moi ! et puis de revenir nous dire ce que vous en aurez pensé.
⊕ Visages villages, d’Agnès Varda et JR : Dans la famille « docu-feel-good », je demande Visages villages. Bonne pioche ! Le projet des deux artistes associés (Varda et JR) ? Arpenter les villages et aller à la rencontre des gens, et pourquoi pas en faire le portrait à la fois sous forme photographique (la méthode JR) et sous forme d’interview (la méthode Varda). Un facteur, des dockers, des éleveurs de chèvres, des habitants de cités minières, des travailleurs d’usine défilent et construisent cette galerie de portraits sur la musique de Matthieu Chédid. En allant à la rencontre des villageois, les deux artistes se mettent eux-mêmes à nus, s’interrogent mutuellement, croisent leurs regards, échangent leurs points de vue, essayent de se comprendre… Cela peut parfois s’avérer difficile quand on a un demi-siècle d’écart (il a la trentaine ; elle a presque 90 ans). Mais c’est parfois très simple si on prend la peine de s’écouter sans se juger.
⊕ Divorce à l’italienne, de Pietro Germi : J’ai profité des séances de ciné en plein-air de la cinémathèque de Toulouse pour aller découvrir ce grand classique de la comédie italienne. Marcello Mastroianni y campe un mari qui ne supporte plus sa femme, mais peine à s’en débarrasser à une époque où le divorce n’est pas encore autorisé en Italie… Le film aurait aussi bien pu s’intituler « Mille façons de se débarrasser de sa femme » tant les stratégies du pauvre mari se multiplient, tantôt cruelles, tantôt absurdes, mais toujours cocasses ! Une séance extra, tant sur le choix du film que sur la manière originale de projeter ces classiques tout l’été initiée par la Cinémathèque !
⊕ Le Roman de la momie, de Théophile Gautier : Deux archéologues dans la Vallée de Rois découvrent au cours de fouilles un tombeau royal richement orné dans lequel se trouve une momie parfaitement conservée. Dans son sarcophage se trouve également un texte racontant l’histoire de ce personnage royal : le fameux Roman de la momie (essentiellement une histoire d’amour à l’époque antique) ! Ce roman de Théophile Gautier est facile à lire et totalement captivant. Même les jeunes lecteurs se laisseront entrainer dans cette Egypte antique si fascinante, dont l’auteur reconstruit les décors avec force détails. Je ne serais guère surpris qu’il ait inspiré le romancier Christian Jack, lui aussi auteur de fictions sur l’Egypte antique.
Et vous, quels ont été vos plaisirs culturels en ce mois de juillet ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.