L’été est là ! Je déclare ouverte la saison où l’on fait diminuer drastiquement la pile à lire qui a pris des proportions vertigineuses pendant tout le reste de l’année. Avec 10 lectures, le mois de juillet a été assez efficace de ce point de vue et je compte bien poursuivre sur la même lancée en août ! C’est parti pour le bilan culturel du mois de juillet.
Compétition officielle, de Mariono Cohn et Gastón Duprat
Si vous aimez les films d’Almodóvar, vous ne serez pas déçu par ce film argentino-espagnol dont Penélope Cruz et Antonio Banderas tiennent les premiers rôles. Une réalisatrice de génie et deux comédiens renommés se mettent au service d’un milliardaire pour créer un film écrit pour être le plus grand chef-d’œuvre du vingt-et-unième siècle. Mais l’ego de chaque artiste étant plus gros que celui des autres, le tournage vire rapidement à la compétition.
Absurde, cruel, ce film est un tableau sans concession du monde du cinéma et de ceux qui le composent.
Elvis, de Baz Luhrmann
Il tourne peu, mais chacun de ses films est un triomphe. Visuellement, Elvis est à la hauteur de ce à quoi Baz Luhrmann nous a habitués et fait honneur à la grande vedette que fut le King. Je n’ai pas vu passer les 2h40 de ce biopic, genre de film dont je ne suis pas fan habituellement.
Si vous ne connaissez pas la vie de ce chanteur, Elvis est un film très instructif et passionnant qui vous en met plein les mirettes et les esgourdes.
The Truman Show, de Peter Weir
Comme chaque été, profitez du cinéma en plein air à la Cinémathèque de Toulouse ! Vendredi soir, c’est le grand classique The Truman Show avec Jim Carrey qui était projeté.
Scénario d’Andrew Niccol (l’auteur de Bienvenue à Gattaca), inspiré d’un roman de Philip K. Dick (l’auteur de Blade Runner et Le Maître du Haut-Château) et réalisé par Peter Weir (réalisateur du Cercle des poètes disparus) avec une bande-son originale signée Philip Glass… C’est un carton plein pour ce chef-d’œuvre du septième art ! Et vous, quel classique irez-vous (re)voir en plein air à la cinémathèque cet été ?
Là, de Baro d’Evel
Dernier spectacle de la saison, Là a été comme la cerise sur le gâteau. La saison 2021-2022 a été excellente à de nombreux points de vue. Mais Là, qui tient à la fois du cirque, du chant, du théâtre et de la danse a su combiner les qualités de tous les arts de la scène pour nous proposer un spectacle poétique et divertissant.
Et en plus il y a un corbeau-pie dans le spectacle !
De Cape et de Crocs, Acte VI : Luna Incognita, d’Ayroles & Masbou
Les aventures du loup et du renard continuent. Après la découverte d’une île mystérieuse, ils ont désormais mis le pied… sur la Lune ! En plein dix-septième siècle et 300 ans avant Tintin, les successeurs de Cyrano de Bergerac découvrent une planète merveilleuse où l’or pousse sur les arbres et où l’on paye en rimes et en vers.
Décidément, je suis de plus en plus emballé par cette série !
De Cape et de Crocs, Acte VII : Chasseurs de chimères, d’Ayroles & Masbou
C’est donc avec la logique la plus naturelle que j’ai poursuivi ma lecture de la saga De Cape et de Crocs avec le tome 7. Désormais au service du Roi de la Lune, Armand Raynal de Maupertuis et Don Lope De Villalobos Y Sangrin partent sur les traces du mystérieux Maître d’armes porté disparu. Fantaisiste à souhait, plein de références littéraires, la saga continue de nous régaler ! J’ai hâte de voir où tout cela va nous mener dans les tomes suivants !
Calmes, de Benoît Henken
Calmes de Benoît Henken est une bande-dessinée poétique, une série d’impressions elliptiques, sans récit ni anecdote. Ouvrage émouvant, mélancolique, les pages de cette BD impriment ces instants de calme après la tempête… Fukushima, l’incendie de la Tour Grenfell, l’effondrement du Pont Morandi, la destruction de Beyrouth…
Un livre qui n’est pas très gai mais dont se dégage une émotion singulière et qui peut se lire d’un trait ou par bribes. Un graphisme épuré en bleu-blanc-noir en adéquation avec cette émotion diffuse.
Céleste, « Bien sûr Monsieur Proust », de Chloé Cruchaudet
Et hop, on continue avec les BD, avec une nouveauté parue à l’occasion du centenaire de la mort de Marcel Proust. Chloé Cruchaudet met en images les souvenirs de Céleste Albaret, la célèbre servante de l’écrivain qui l’accompagna dans l’écriture d’À la recherche du temps perdu.
Ce que j’ai aimé dans cette BD, c’est le petit coup de crayon qui rappelle la simplicité et la poésie de Sempé. J’ai hâte de lire désormais le deuxième tome de ce diptyque !
La Mort est mon métier, de Robert Merle
Je ne sais pas s’il y a un bon moment pour lire un roman sur la Shoah, donc pourquoi ne pas profiter du temps des vacances en été pour se plonger dans ce long roman qui ressuscite les heures les plus sombres du vingtième siècle. Robert Merle prête sa voix à Rudolf Lang, officier SS et commandant à Auschwitz qui contribua à l’amélioration du fonctionnement des camps de la mort.
Rudolf Lang est certes un personnage de fiction, mais il est très largement inspiré de Rudolf Höss qui, lui, a réellement sévi sous le Troisième Reich. Une plongée terrifiante dans la psyché d’un acteur de premier plan du génocide des Juifs d’Europe.
Samouraï, de Fabrice Caro
Vous voulez un peu de légèreté pour lire au bord de la piscine ? Je vous recommande le dernier roman de Fabrice Caro, Samouraï. Aussi délicieusement absurde que ses œuvres précédentes (romans, bande-dessinées), cette histoire qui n’en est pas vraiment une nous fait suivre Alan qui, au cours d’un été, doit surveiller la piscine de ses voisins partis en vacances.
C’est loufoque, drôle et très réussi ! À glisser donc dans votre valise pour bouquiner sans se prendre la tête à la plage, à la montagne ou comme moi au bord d’une piscine !
Mémoires de deux jeunes mariées, d’Honoré de Balzac
Je voulais qu’un classique figure dans mes lectures de l’été. Comme pas mal d’éditeurs m’ont offert leur exemplaire de Mémoires de deux jeunes mariées, je me suis dit que j’allais étoffer un peu ma culture générale en le lisant, car il fait partie des romans de Balzac dont je n’avais jamais entendu parler.
Quel ennui mes aïeux ! Ce roman épistolaire est vraiment daté. Si les détails du mariage au dix-neuvième siècle vous intéressent, ce roman est peut-être fait pour vous. Mais si pour vous le mariage est une vieille institution désuète, passez votre chemin. Il y a certainement de nombreux autres titres de la Comédie humaine à lire avant celui-là !
Lettre d’une inconnue, de Stefan Zweig
Excessif, le ton de cette nouvelle d’amour l’est certainement. Imaginez le plus grand amour qu’une femme puisse porter à un homme. Multipliez-le par dix. Vous aurez un aperçu des sentiments que la narratrice anonyme de cette lettre d’amour voue au grand auteur qui en fut le destinataire.
J’ai bien sûr été séduit par le style inimitable de Zweig dans cette nouvelle, mais l’excès de sentiments m’a empêché de trouver un peu de crédibilité à cette histoire hors du commun. Il s’agit pourtant de l’un des textes les plus connus de cet auteur. Pour ma part, Le Joueur d’échecs reste mon préféré.
Blackwater I : La Crue, de Michael McDowell
Ce premier tome inaugure une saga en 6 volumes qui vient tout juste de paraître en France. Aussi étonnant que cela paraisse, Blackwater n’avait jamais été traduit en français et il a fallu presque 40 ans pour que cette erreur soit rectifiée ! Bonne idée, puisque Blackwater est instantanément devenu un best-seller dans toutes les librairies. Impossible que vous ne l’ayez pas vu passer sur les étals ou sur les réseaux sociaux.
Dans une petite ville d’Alabama, la rivière Blackwater connaît une crue exceptionnelle qui va bouleverser la vie de ses riverains. C’est lors de cette catastrophe qu’Elinor Dammert, une jeune femme au passé mystérieux, entre dans la vie des Caskey, famille puissante de cette région.
Entre magie et fantastique, ce premier tome pose les premières pierres de la saga et en présente les principaux personnages. Personnellement, je n’ai pas tellement accroché au style que j’ai trouvé un peu trop enfantin… Je ne poursuivrai donc pas ma lecture de cette saga, mais si vous avez des ados dans votre entourage, je suis sûr que Blackwater est le genre de livre qui pourrait leur plaire, voire les réconcilier avec la lecture s’ils sont un peu fâchés.
Kaamelott 3, L’énigme du coffre, d’Alexandre Astier et Steven Dupré
Je vous avais parlé des adaptations en BD des aventures des chevaliers de la Table Ronde. Dans L’énigme du coffre, les acolytes du roi Arthur vont devoir résoudre un mystère dans une mine d’or ensorcelée. C’est bêbête comme la série, plein de gags, et on y retrouve nos personnages préférés : Karadoc, Perceval, Lancelot, Léodagan et le rusé Arthur.
Si vous avez aimé la série ou le film, cette saga en bande-dessinée ne devrait pas vous décevoir !
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Et vous, quels livres vous accompagnent pendant les vacances cet été ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
3 comments
Je n’en peux plus de voir passer la couverture de Blackwater sur tous les réseaux sociaux, ça a justement l’effet de me dissuader complètement de le lire tellement c’est trop ! J’ai l’impression que c’est la lecture du moment juste parce que le livre rend bien en photo…
Je publierai bientôt une critique de cette saga – ou plutôt de son premier tome. Je trouve aussi la couverture sublime et cela confirme donc l’expression selon laquelle il ne faut pas juger un livre à sa couverture !
Merci d’avoir parlé de Compétition Officielle, on serait passé à côté alors qu’on a vraiment adoré! C’est bien plus fin et intelligent qu’il n’y parait.