Comme chaque été, je suis parti une semaine à la plage pour faire le plein de soleil et de lectures ! Voici donc le bilan culturel du mois de juillet 2023 sans concert, sans spectacle, sans cinéma, mais avec beaucoup de pages tournées !
Un océan d’amour, de Wilfrid Lupano & Grégory Panaccione
Un Océan d’amour est une bande dessinée qui nous fait suivre les aventures d’un petit pêcheur breton perdu en mer & celles de son épouse qui va tout faire pour le retrouver. C’est poétique et drôle, pas moraliste et uniquement visuel (pas de bulles, tout passe par les images très expressives de Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione qui sont magnifiques). Je sens que c’est un album que je vais souvent offrir dans les mois à venir !
La Horde du Contrevent, d’Alain Damasio
700, 699, 698, 697… La Horde du Contrevent est un roman qui se lit à rebours, jusqu’à la page 0 qui clôt la quête des 23 personnages qui composent cette horde.
Un groupe d’élite est formé dès l’enfance à faire face aux différentes formes de vent afin de remonter jusqu’à sa source, l’Extrême-Amont. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître, géomaître, feuleuse, sourcière, troubadour, prince ou scribe et ils prennent tour à tour la parole pour raconter leur quête et l’histoire de leur horde.
Représentés dans le texte par des pictogrammes (¿’ > ^ ‘, )- x (.) <> ◇ ~ ]]) les personnages s’expriment chacun dans son propre style, développent leur propre point de vue et leur philosophie sur cette quête pour trouver l’origine du vent.
Stylistiquement, le roman est d’une grande richesse et d’une puissante inventivité. Chaque phrase est ciselée comme un objet d’orfèvrerie.
Niveau émotion, je suis un peu passé à côté. Moi qui avais été bouleversé par Les Furtifs (du même auteur, Alain Damasio), j’ai eu plus de mal à m’identifier à ces hordiers qui évoluent dans un univers tellement brutal et à éprouver de la compassion à leur égard. Mais le roman m’a tenu par la qualité de son écriture qui ne faiblit jamais et la force de son originalité.
Pour moi, Alain Damasio est l’un des plus grands auteurs contemporains français ! C’est dit. Et vous, avez-vous lu ses romans ? Qu’en pensez-vous ?
La Fascination du pire, de Florian Zeller
Je n’avais jamais lu de roman de Florian Zeller mais j’avais vu récemment son film The Father avec Anthony Hopkins qui m’a bouleversé par sa justesse et son intelligence. Alors quand je suis tombé sur La Fascination du pire, paru en 2004, j’ai décidé de l’emporter avec moi en vacances pour découvrir sa plume… Quelle déception !
La seule qualité que je trouve à ce roman est sa brièveté (157 pages). Pour le reste, rien n’est à garder. Deux écrivains français font un voyage au Caire et se lamentent du déclin de l’esprit européen au profit de l’Islam. Le mot “pute” est utilisé à peu près à toutes les pages, généralement dans les mêmes paragraphes où sont évoquées les femmes voilées (qui sont une obsession de ce récit).
Les références nombreuses à Flaubert et à sa Correspondance (notamment les lettres où il raconte son propre voyage en Égypte) nous rappellent constamment que justement on n’est pas du tout en train d’en lire, du Flaubert… Tout est vraiment lourd, et le dernier chapitre où l’auteur fait une sorte d’autocritique de son livre ne sauve en rien l’œuvre dans son ensemble (avoir conscience qu’on a écrit de la 💩 n’a pas le pouvoir alchimique de changer la boue en or, sinon ça se saurait).
Sur la quatrième de couv’, BHL écrit que ce roman est “parfaitement salutaire“. Cela n’engage que lui…
Et vous, avez-vous lu les romans de Florian Zeller ? Que pensez-vous de cet auteur ?
Le Baron perché, d’Italo Calvino
Classique des romans de jeunesse, j’ai lu Le Baron perché, l’histoire d’un jeune homme qui, pour échapper à un déjeuner où l’on sert des escargots, décide de se réfugier dans un arbre de son jardin puis de ne plus en descendre. Chaque chapitre est une aventure de ce petit baron arboricole. Une histoire souvent drôle & sympathique et qui peut plaire aux plus jeunes.
Et vous, qu’avez-vous lu ou vu pendant ce mois de juillet ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.