Ils avaient été l’événement de la rentrée théâtrale en octobre 2024 avec Falaise. Cette semaine, la compagnie Baro d’evel a de nouveau posé ses valises à Toulouse avec une autre de ses créations, La Cachette, concert hybride dans lequel Camille Decourtye & Blaï Mateu Trias partagent la scène avec le guitariste Nicolas Lafourest. Nous étions hier au Théâtre Sorano pour découvrir ce spectacle hors normes, qui est rejoué ce soir à 18 heures.
La cachette, une quête d’authenticité musicale
Je ne voudrais pas raviver de mauvais souvenirs, mais vous souvenez-vous des longues semaines de confinement en 2020 ? Une nouvelle temporalité s’est ouverte à nous, parfois vertigineuse. Un cauchemar pour certaines personnes. L’occasion pour d’autres de faire enfin ce dont elles avaient toujours rêvé sans en avoir jamais eu le temps. Pour Camille Decourtye, se mettre à écrire. Pour Blaï Mateu Trias, s’adonner à la poterie.
Baro d’evel et le guitariste Nicolas Lafourest se sont engagés dans une quête commune : celle de l’authenticité dans la musique. Sur scène, la guitare électrique, la voix et les percussions se mêlent harmonieusement, portant ainsi toute l’intensité émotionnelle de leurs personnalités. Il y a de l’émotion, de la poésie, mais aussi de la clownerie dans ce concert qui flirte sans arrêt avec les autres arts.
Nous aimons prendre le risque d’une écriture prête à improviser à chaque instant, penser une dramaturgie à tiroirs, comme des poèmes intérieurs qui en fabriquent un plus grand. C’est un paradoxe d’avoir des écritures à la fois millimétrées et en même temps tout à fait libres mais c’est une manière pour nous d’être toujours en recherche de la justesse de l’instant, donner à voir ce qui nous échappe, ce qui se raconte malgré nous.
Camille Decourtye & Blaï Mateu Trias
Concert hybride, quésaco ?
Avec Baro d’evel, un concert n’est jamais juste un concert. Et le théâtre n’est jamais que du théâtre. Forcément, on retrouve dans La Cachette toute la signature de la compagnie : un soupçon d’acrobaties, une pincée de danse contemporaine, des dessins sur les murs et même un tour de potier !
Guidé par les pratiques fondatrices de Baro d’evel, le trio explore de nouveaux univers musicaux en s’engageant pleinement avec leur corps, leur voix et le rythme. Leur travail sur la matière et la transformation des espaces ouvre des portes vers des territoires sonores inédits, offrant ainsi une expérience sensorielle riche et captivante. Nous en avions déjà eu un aperçu dans Là et dans Falaise, mais désormais la musique passe au premier plan.
La magie de la scène comme exutoire poétique
Sur scène, dans la magie du présent, le trio façonne un exutoire empreint de grande poésie. À une époque marquée par des défis et des tourments, leur performance offre un moment de répit, une bulle de beauté et d’émotion où le public peut se laisser emporter par la puissance évocatrice de leur musique.
Après sa création initiale à l’été 2020 lors des rendez-vous À BAS BRUITS au Théâtre Garonne, La Cachette a été recréée en version scénique sur le plateau du Sorano en janvier 2023. Cette réinterprétation offre une nouvelle dimension au concert, permettant ainsi au public de plonger plus profondément dans l’univers envoûtant du trio. Si vous ne l’avez toujours pas vu, ce spectacle est représenté une dernière fois ce samedi soir à 18 heures.
Bonus : une vente de céramique est organisée dans le hall du Sorano à l’issue des représentations, l’occasion de repartir du spectacle avec un souvenir original !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.