Cela fait une semaine que Netflix a dévoilé la saison 4 de La Casa de papel, attendue par de nombreux spectateurs. Et il faut dire que la série a produit des effets plus que mitigés, à l’instar de la saison 3 déjà fort critiquée.
Si le concept initial de la série ne faisait pas le pari de la vraisemblance (mais c’est aussi ce qui faisait son côté badass tant apprécié), la saison 4 a carrément donné dans l’incohérence et l’absurdité. Faisons le point…
1. Des opérations et des guérisons miraculeuses
A la fin de la saison 3, nous avions laissé Nairobi grièvement blessée et Palerme éborgné. Problématique ? Que nenni. Après quelques heures avec un bandeau, l’œil de Palerme est parfaitement cicatrisé et sa vision rétablie, il peut même utiliser des armes à feu sans sourciller… Quant à Nairobi, on improvise une petite opération chirurgicale pour lui retirer la balle (et accessoirement une partie du poumon) et hop, elle est remise sur pieds.
Quoi, vous ne saviez pas que Tokyo était médecin et qu’elle pouvait parfaitement mener une telle opération en communiquant en Facetime avec un chirurgien ? Elle a probablement appris quelques rudiments de chirurgie quand elle vivait sur son île déserte avec Rio, c’est comme ça qu’on devient médecin non ? Bref, à peine opérée, Nairobi retrouve toute sa verve, survit à une tentative d’étouffement, et va remotiver ses troupes dans la fonderie créée sous la banque… Sainte Nairobi ! On parie qu’elle pourra même ressusciter d’une balle reçue en pleine tête ? Moi, dans la saison 5, je veux au moins qu’il y ait une opération a cœur ouvert… pendant un séisme !
2. Des personnages qui retournent leur veste 10 fois… mais c’est pas grave
Dans cette saison, comme on le pressentait, Palerme se retourne contre ses alliés et permet à Gandia (le grand méchant de la saison 4) de se libérer. La petite bande de braqueurs est mise à mal pendant quelques épisodes… mais c’est pas grave. Palerme fait amende honorable et tout le monde finit par se faire des bisous.
3. Tokyo devient la chef de bande
Lorsque Palerme est neutralisé, c’est Tokyo qui est proclamée chef au sein de la banque. Pourquoi ? Soi-disant parce que c’est la seule qui est capable de garder la tête froide en situation de crise… Attendez, on parle de la folle-dingo qui a grave pété des câbles pendant les saisons 1 et 2 et qui a failli tout faire foirer ? Ok, en plus de son diplôme de chirurgien, elle a aussi fait un gros travail psy sur elle-même ! Respect.
4. Du saupoudrage LGBT pour être à la mode
Une nouvelle braqueuse rejoint la bande en la personne de Manille, premier personnage transgenre de la série. Oui mais voilà, pour l’incarner, les créateurs ont choisi la comédienne Belén Cuesta, une actrice cisgenre. Parce que oui, on veut bien surfer sur les thèmes LGBT et faire un peu de pinkwashing, mais quand même pas au point de mettre à l’écran une véritable actrice trans !
Quant à Berlin qui roule des pelles à Palerme, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe… Mais il trouve une justification imparable : c’est parce qu’il aime son pote “à 99%” ! Dis donc, même dans Mariés au premier regard ils n’avaient pas osé afficher un tel score… Mais bon, 99% ça n’est pas suffisant pas pour faire un vrai gay.
Le seul personnage LGBT qui sauve un peu les meubles est Helsinki, qu’on avait déjà tellement kiffé dans les saisons 1 et 2.
5. Une police à l’amende
On avait déjà noté que les flics étaient de gros blaireaux dans les deux premières saisons, sans cesse dupés par les braqueurs. La blairote en chef était la négociatrice Raquel, perpétuellement tenue en échec (mais bizarrement jamais écartée par ses supérieurs malgré son manque de résultats). Or, depuis qu’elle a changé de camp, Raquel est devenue beaucoup plus intelligente, et c’est désormais elle qui tient en échec la police… Comme quoi, il suffisait de démissionner pour arrêter d’être conne.
Si on essaie de mesurer l’efficacité de ce que fait la police pendant la saison 4, on est bien en peine de trouver quoi que ce soit. Même maintenir des distances de sécurité pour la population, ça a l’air d’être au-dessus de leurs capacités… La preuve : une petite mamie peut même câliner Raquel quand celle-ci est exfiltrée de la tente de la police. Si une mémé y arrive, alors imaginez une dizaine de braqueurs dans la force de l’âge et armés jusqu’aux dents…
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La liste des incohérences de la saison 4 pourrait être encore longue : Gandia qui est increvable ; Marseille qui pilote de main de maître un hélicoptère militaire (acheté au marché noir, oui oui) ; des moines qui reprennent ridiculement en choeur Ti amo ; Berlin qui assassine un mec à coups de fourchettes dans les WC sans la moindre conséquence ; Arturo qui drogue et viole une otage (parce que les otages ne sont bizarrement pas surveillés, et que manifestement lui il n’a que ça à penser) ; des personnages qui sont toujours en pleine forme sans manger ni dormir pendant plusieurs jours consécutifs… ok, j’arrête là !
Et vous, qu’est-ce qui vous a le plus étonné dans la saison 4 de La Casa de papel ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
1 comment
Alors.
Je ne peux contester AUCUN de tes points ^^
Mais va savoir j’ai aimé quand même. Je veux dire : c’est n’importe quoi, mais j’ai aimé. Je souffre du syndrome de Stockholm vis à vis de cette série, c’est évident !
Et j’ai hâte d’avoir la saison 5 pour savoir comment du n’importe quoi va encore “sauver” le n’importe quoi !