Le Festival international des arts vivants Toulouse Occitanie a donné son coup d’envoi officiel cette semaine et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est une réussite totale. Hier soir, nous étions à deux spectacles d’ouverture de la Biennale : La Collection (par le collectif suisse BPM) et Société en chantier (mis en scène par Stefan Kaegi).
La Collection en ouverture de la Biennale
En une petite heure, les trois acteurs du collectif BPM nous proposent une présentation théâtralisée de deux objets désuets de leur collection : le Vélomoteur et le Téléphone à cadran rotatif. Deux objets que les moins de vingts ans… vous connaissez la chanson !
Dans la petite salle du Théâtre de la Cité (a.k.a. Le CUB), ils nous racontent à 3 voix des anecdotes truculentes sur ces objets d’antan. Il y a quelques décennies, les ados suppliaient leurs parents pour acquérir leur premier vélomoteur. Il définissait un style, il y avait ceux qui en avaient un et le faisaient pétarader en ville, et ceux qui n’en avaient pas.
Dans la deuxième moitié du spectacle, même jeu théâtral pour ressusciter en le téléphone à cadran rotatif à travers 3 récits : l’histoire de la jeune Jil (Pierre Mifsud) terrorisée par des appels anonymes un soir de baby-sitting ; une scène culte de Katharine Hepburn dans L’impossible Monsieur Bébé (Catherine Büchi) ; un amour à distance entre une Argentine et son amant expatrié en Suisse (Léa Pohlhammer, géniale).
Un tourbillon de rire, d’émotions fortes et de souvenirs !
Société en chantier
C’est l’un des spectacles les plus originaux et immersifs que j’ai vus dans ma vie. À la fois spectateurs et acteurs, nous déambulons dans la salle où l’univers de l’urbanisme est décrypté.
Tous les grands chantiers contemporains sont traversés par les mêmes problématiques : retards de livraison et ajustements de coûts, relations d’interdépendance complexes voire conflits d’intérêt entre secteur privé et public, corruption, scandales financiers et politiques, exploitation d’êtres humains… Les villes dans lesquelles nous vivons sont le résultat de toutes ces magouilles.
Et nous, usagers, quels rôles jouons-nous sur ce grand échiquier urbain ? J’ai adoré passer 2 heures sur ce chantier et rencontrer tous les acteurs du secteur de la construction, des investisseurs aux ouvriers. Du théâtre immersif et intelligent, on en veut encore !
La Biennale, c’est jusqu’au 15 octobre
La Biennale commence sur les chapeaux de roues avec ces deux spectacles ! On a hâte de découvrir les pièces programmées au cours des deux prochaines semaines (pour ma part, j’y retourne dès ce soir afin de voir Giselle… de François Gremaud). Si on continue sur la même lancée, pas de doute que cela va être génial et que nous vivons là la meilleure rentrée théâtrale que Toulouse nous ait proposée depuis bien longtemps !
Et vous, qu’avez-vous prévu de voir ce mois-ci ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.