Hier soir, nous avons eu la chance d’assister au vernissage de l’exposition « La Fabrique de l’Opéra du Capitole » qui sera visible au Couvent des Jacobins (Toulouse) jusqu’à la fin de l’été. Quel plaisir de déambuler dans cette expo où l’on peut voir au plus près les décors, costumes et accessoires qui ont été utilisés sur la scène de l’Opéra National de Toulouse ces dernières années ! Rusalka, I Due Foscari, La Walkyrie, L’Or du Rhin, La Dame de Pique… les grands opéras et ballets se dévoilent à nous sous un jour nouveau.
Pourquoi ne faut-il pas manquer l’exposition « La Fabrique de l’Opéra du Capitole » aux Jacobins ?
Près de 150 pièces exceptionnelles et 900 objets sont exposés au Couvent des Jacobins dans une scénographie spectaculaire et immersive qui évoque le déroulement d’un opéra en plusieurs actes. Sommes-nous dans la caverne d’Ali Baba ou bien dans la grotte d’Ariane à Naxos, comme le laisse imaginer la première pièce – colossale – qui fait office d’introduction à l’exposition ? Cet opéra mis en scène par Michel Fau, qui m’avait impressionné sur scène en 2019, revit aujourd’hui à travers ses vestiges : éléments de décors, costumes et accessoires qui continuent d’exister longtemps des années après la fin des représentations.
Comment ne pas être émerveillé par l’escalier monumental de La Walkyrie ? ou encore par les impressionnantes perruques, imaginées par Christian Lacroix pour Un ballo in maschera ? Les différents espaces de l’exposition révèlent sans cesse de nouvelles surprises et nous font revivre la magie des spectacles.
Un retour aux sources
Cette exposition est l’occasion de revenir sur une période méconnue de l’histoire du Couvent des Jacobins qui a hébergé les ateliers de l’Opéra national du Capitole de 1954 à 1981 dans l’ancien réfectoire. Aujourd’hui, c’est là que sont exposées les maquettes, esquisses, affiches… et c’est là que l’on peut voir (sous une voûte de tutus) quelques enregistrements vidéo grâce auxquels on peut redécouvrir tous ces éléments de spectacle en pleine action.
L’exposition « La Fabrique de l’Opéra du Capitole » met ainsi en lumière le savoir-faire des différents métiers de la création, qui restent habituellement dans l’ombre. De la direction artistique aux ateliers de production (peinture, sculpture, ferronnerie, couture, etc.) en passant par les rôles du scénographe et du bureau d’études, aujourd’hui tout nous est montré. On en apprend davantage sur les techniques propres à chaque métier dont le travail, aussi minutieux que créatif, fascine.
Pour ma part, j’ai ainsi appris ce qu’était l’atelier flou, c’est-à-dire celui qui réalise les costumes féminins.
L’atelier flou
Son nom vient de la méthode de réalisation des vêtements souples et déstructurés en matière fluide comme les robes. Contrairement aux costumes masculins coupés à plat à partir d’un patron, les volumes, les effets et les tombés sont recherchés directement sur le mannequin d’atelier sur lequel vient s’épingler la toile de patron. Cette toile, qui est travaillée telle l’argile par le sculpteur, permet des libertés aériennes et artistiques que nulle autre technique ne saurait satisfaire. Sous l’autorité de la responsable de l’atelier couture, la cheffe d’atelier flou gère environ cinq couturières ainsi que des apprentis, intermittents et stagiaires.
Une exposition unique
Découvrir ainsi l’envers du décor d’un spectacle est un privilège exceptionnel. Jamais les spectateurs n’ont l’occasion de voir d’aussi près les objets qui participent à la magie d’une pièce. Dans cette exposition, on peut même se prendre pendant quelques instants pour un personnage d’opéra et s’asseoir dans un trône (en carton-pâte, certes) de pharaon, d’empereur ou de tsar…
Bref, le Couvent des Jacobins nous offre une occasion rêvée de plonger dans les coulisses de l’Opéra National du Capitole et de découvrir un artisanat d’art du plus haut niveau qui prélude à la magie du spectacle !
Ne manquez pas d’aller voir ces magnifiques objets jusqu’au 24 septembre 2023.
INFORMATIONS PRATIQUES
Prix de l’exposition compris dans l’achat d’un billet d’entrée au cloître sans supplément.
Du 6 au 31 mai : Tarif plein 4 €/ Tarif réduit 2,50€
Du 1er juin au 24 septembre : Tarif plein 5 €/ Tarif réduit 3€
Gratuit pour les étudiants, moins de 18 ans, pass tourisme, carte invalidité, journalistes, tous les premiers dimanches du mois, …
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.