La Halle de la Machine aime bien proposer des soirées sur des thèmes d’exception. En 2020 par exemple, nous vous avions parlé de l’extraordinaire Dîner des Petites Mécaniques qui avait été organisé pour la Saint-Valentin. Hier soir, c’est sous la direction inspirée de Tarmo Peltokoski que l’Orchestre national du Capitole de Toulouse (ONCT) a envoûté le public dans le décor féerique de cette même Halle. Cette soirée a offert une immersion musicale où virtuosité et émotion se sont mêlées à la majesté des lieux.
Daniel Lozakovich & Mozart à la Halle de la Machine
La soirée s’est ouverte avec le talentueux Daniel Lozakovich, prodige du violon, qui a interprété le Concerto pour violon n°3 de Mozart. Cette œuvre lumineuse, marquée par son élégance et sa vivacité, a permis d’apprécier la finesse du jeu de ce jeune virtuose de seulement 23 ans. Son interprétation a offert un moment suspendu, où la pureté du son mozartien a résonné sous les voûtes de la Halle, comme dans une cathédrale.
Ce concert marquait surtout le lancement d’une tournée internationale de l’ONCT en Allemagne : de la Philharmonie de Berlin le 5 mars, à la Tonhalle de Düsseldorf le 13 mars, l’Orchestre National du Capitole sera accueilli au Konzerthaus de Dortmund le 6 mars, à Freiburg le 7 mars, à l’ElbPhilharmonie de Hambourg le 9 mars ainsi qu’à la Philharmonie de Cologne le 12 mars.
Bruckner et sa symphonie médiévale
Après un entracte de 20 minutes pendant lequel les auditeurs ont pu déambuler dans la Halle de la Machine, la Symphonie n°4 « Romantique » d’Anton Bruckner a transporté l’auditoire dans une fresque musicale aux accents légendaires. Cette œuvre qui évoque des paysages brumeux, des donjons et des quêtes chevaleresques, a été sublimée par la direction passionnée de Tarmo Peltokoski. Souvenez-vous : ce dernier avait déjà émerveillé le public avec la Symphonie n°9 lors du 50ème anniversaire de l’ONCT, et il a su, une fois de plus, captiver son auditoire avec cette symphonie aux accents d’épopée.
Tout au long de cette symphonie, le cor a joué un rôle central, ajoutant à l’ambiance épique de la soirée. Et pour veiller sur cette épopée musicale, Astérion (impressionnant minotaure de 14 mètres de haut) et Lilith (la femme-scorpion) ont été les témoins silencieux de cette communion entre musique et imaginaire. J’ai cependant regretté de ne pas les voir entrer en action pendant le spectacle. Un mouvement de tête, une respiration, un geste menu auraient apporté encore plus de magie à cette soirée.
Ce fut néanmoins un rendez-vous mémorable pour les amateurs de musique symphonique et de grands espaces poétiques. On espère qu’il y aura d’autres collaborations comme celle-là.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.