J’ai profité du long week-end de Toussaint pour aller à Paris me mettre un peu à la page. Une chance pour moi, La nuit du cerf était à l’affiche du Théâtre Libre et j’ai pu être invité à une représentation. Un spectacle de ce genre, pour moi qui vais pourtant voir de nombreux spectacles tout au long de l’année, était une expérience inédite ! La nuit du cerf par le cirque Le Roux est un concept totalement original.
Ce spectacle combine à la fois le théâtre et le cirque, mais convoque aussi la danse et le cinéma de genre. Tout commence comme un film, avec sa toile tendue face aux spectateurs et son générique, puis le voile disparaît pour laisser place au théâtre… quelques instants seulement, puisqu’au fil de l’histoire, les personnages exécutent des numéros de cirque (voltige, équilibre, acrobatie…) intercalés de pas dansés (d’impressionnantes figures de rock acrobatique notamment). On pourrait penser que ce spectacle est un vrai fourre-tout, mais en fait l’histoire est vraiment bien construite de manière à ce que tout s’enchaîne selon une apparente logique narrative.
L’histoire de La Nuit du cerf, parlons-en ! A la mort de Miss Betty, ses trois enfants sont de retour dans la maison familiale. Il y a d’abord Roland, l’aîné et policier casse-cou à ses heures, et son épouse Nancy. Puis la soeur, Béa, véritable vamp fiancée à un acteur Hollywoodien, James Brown. Enfin, le benjamin Tibou, personnage un peu simplet et véritable enfant sauvage. Les retrouvailles auraient pu se passer de manière ordinaire si n’était pas survenu au milieu de la nuit le mystérieux Edmond, égaré dans cette contrée reculée et sauvage après avoir soi-disant percuté avec sa voiture… un cerf !
C’est James Brown (interprété par l’équilibriste Philip Rosenberg) qui se fait le narrateur de cette nuit étrange au cours de laquelle tout a basculé pour la petite famille. Le récit fait alterner humour, émotion, et surtout sensations fortes lors de numéros extrêmement périlleux. J’ai été particulièrement bluffé par un tableau d’acrobatie en roller entre Edmond (Mason Ames) et Nancy (Valérie Benoit). Frissons garantis !
Pour ceux qui aiment le cirque moderne, pas de doute, ce spectacle est fait pour vous. Les interprêtes de cette Nuit du cerf n’en sont pas à leur coup d’essai. En effet, la plupart d’entre eux ont fait partie de la compagnie des 7 doigts de la main (dont on vous a déjà parlé sur le blog) et ont notamment collaboré sur le spectacles TRACES qui nous avait tellement émerveillés en 2016.
Si vous avez la chance d’être à Paris, le spectacle reste à l’affiche du Théâtre Libre jusqu’au 2 février 2020. Le spectacle tournera ensuite dans le monde entier en 2020, et les Toulousains pourront le voir à Odyssud (Blagnac) du 31 mars au 4 avril. Un spectacle familial qui, à n’en pas douter, fera la joie de tous les spectateurs !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Bonjour, ça donne envie ! penses-tu que ce spectacle peut intéresser un enfant de 5 ans ?
Bonjour Mado, Malheureusement, je ne pense pas que cela corresponde à un trop jeune public (d’ailleurs, il n’y avait pas d’enfants dans la salle). Le spectacle est peut-être un peu long pour des enfants de 5 ans (1h30) et les situations reposent parfois sur du non-dit, de l’implicite, qui ne pose aucun problème à des adultes qui vont même en rire, mais à mon avis incompréhensible pour des enfants. Les parties acrobatiques sont pourtant accessibles à tous, mais la partie théâtre je ne pense pas.