L’expo Chaïm Soutine / Willem de Kooning, la peinture incarnée est proposée par le musée de l’Orangerie. Avec une cinquantaine d’œuvres, elle fait dialoguer les univers originaux de ces deux artistes majeurs du XXème siècle. Ayant toujours apprécié la peinture de Soutine, j’étais donc intriguée de voir cette mise en perspective avec un artiste – Willem de Kooning – que je connais peu.
L’expo Chaïm Soutine / Willem de Kooning : une histoire d’influence
Chaïm Soutine / Willem de Kooning, la peinture incarnée est une exposition d’influence. L’occasion de revenir sur l’empreinte très marquante sur l’art du XXème siècle de ce peintre profondément singulier qu’est Chaïm Soutine. Ce peintre russe, émigré à Paris dans les années 1910, a marqué de son empreinte l’école de Paris. Son travail très original sur la matière, tout en épaisseur et vivacité, a en effet été le support d’un autre regard sur la question de la représentation.
Willem Kooning est lui aussi un immigré. D’origine néerlandaise, il arrive illégalement aux Etats-Unis à 21 ans. En 1930, il découvre l’œuvre de Chaïm Soutine dès les années 1930 et décide ensuite de se consacrer à sa peinture. Rattaché à l’école de New-York, ses œuvres sont rattachées au courant de l’expressionnisme abstrait. Cette exposition se situe dans la continuité d’une réflexion menée par le musée de l’Orangerie sur la réception américaine de l’art européen.
Une peinture de chair incarnée
Difficile de penser à Chaïm Soutine sans avoir en tête son célébrissime Le boeuf écorché. De voir les nombreuses œuvres de Willem de Kooning rend l’influence sur ce travail de traitement des chairs et de la matière absolument évident. Le peintre d’origine néerlandaise n’a jamais caché son admiration pour le travail de son aîné, qu’il a eu l’occasion d’admirer à de nombreuses reprises au Museum of Modern Art de New-York, à la Barnes foundation ou encore à la Sidney Janis Gallery.
J’ai toujours été un fou de Soutine – de toutes ses peintures. C’est peut-être la luxuriance de la peinture. Il construit une surface qui ressemble à une étoffe, une matière. Il y a une sorte de transfiguration, un certain empâtement des chairs dans son œuvre.
Willem de Kooning
J’ai découvert le travail de Willem de Kooning plus en profondeur à travers cette exposition, et notamment son cycle autour des Woman. Le dialogue avec les toiles présentées de Soutine met en valeur le geste extrêmement ample de sa peinture. Le rapport qu’il entretient avec la figure humaine est également plus évident, et son abstraction semble moins radicale. Un œil neuf à apporter sur cette “peinture incarnée” donc !
Si j’ai apprécié cette exposition, je dois vous dire que je suis clairement clairement surtout séduite par les œuvres de Chaïm Soutine, qui ont une force incroyable qui me happe à chaque fois. Mais j’ai apprécié découvrir l’influence sur des œuvres plus abstraites de Willem de Kooning.
Chaïm Soutine / Willem de Kooning, la peinture incarnée est visible au musée de l’Orangerie jusqu’au 10 janvier 2022.
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